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Liban

Promouvoir la dictée à l’heure de la « twictée »

La faculté des langues de l'Université Saint-Joseph (USJ) a organisé une dictée publique dans le but de promouvoir la langue française et de remettre au goût du jour cet exercice de l'esprit.

Les lauréats de la première édition de la « Dictée-Plaisir » entourés des correctrices. Au centre, on reconnaît MM. Henri Awaiss, doyen de la faculté des langues de l’USJ, et Hervé Sabourin, directeur général de l’AUF.

Quel enfant n'a jamais redouté le moment de la dictée à l'école ? Quel adulte ne se souvient pas s'être arraché les cheveux devant sa feuille de dictée ? Abordée avec appréhension par les plus petits, abandonnée avec soulagement par les plus grands, la dictée peut souvent être un moment pénible. Pour redonner du sens à cet exercice, la faculté des langues de l'Université Saint-Joseph (USJ) a organisé vendredi la « Dictée-Plaisir », en collaboration avec l'Agence universitaire de la francophonie (AUF). « La dictée ne doit pas être une corvée ou un devoir, c'est un exercice de plaisir », explique Henri Awaiss, doyen de la faculté. La « Dictée-Plaisir », c'est justement le nom qui a été donné à cet après-midi, placé sous le signe de la langue française.
Lina Sader, conceptrice de la dictée, a proposé aux 140 participants un texte spécialement conçu pour l'occasion, qu'elle a pris plaisir à truffer de quelques difficultés orthographiques et syntaxiques. Sa recette : « Une syntaxe alambiquée, des expressions subtiles, des participes passés et des constructions pièges », avoue-t-elle. Le texte, joliment écrit, comportait des mots tels que « anachronisme », « correcticiels » ou encore « opsimathie ». Pour Christine, 15 ans, cette dictée est aussi l'occasion d'enrichir son vocabulaire : elle a découvert le mot « héraut » et « polymathie », présents dans le texte.
C'est Hervé Sabourin, directeur général de l'AUF et professeur de mathématiques, qui s'est chargé d'en faire la lecture. « Il faut redonner une vitalité et un élan à cet exercice difficile mais passionnant », note-t-il, insistant sur l'importance d'un tel entraînement de l'esprit.

Des lauréats, mais aucun sans-faute
Dans la catégorie senior, le premier prix a été décerné à Lourdes Akl Melki, qui n'a commis que quatre fautes. Danielle Azzam remporte le deuxième prix. Son fils remporte le premier prix dans la catégorie junior. « D'habitude, je n'aime pas les dictées, c'est ma maman qui m'a convaincu de venir et je suis content d'avoir gagné, même si j'ai fait sept fautes », explique Sandro Azzam, 14 ans. Le deuxième prix de la catégorie junior revient à Christie Abi Assi.

La dictée 2.0
La première dictée publique remonte à l'année 1857 avec la dictée de Mérimée, qui fut écrite afin de distraire la cour de Napoléon III. Ce n'est qu'en 1985 que Bernard Pivot remet cet exercice au goût du jour, avec son célèbre championnat d'orthographe « Les Dicos d'or ». Il a d'ailleurs organisé, à deux reprises, des concours d'orthographe au Liban.
Mais à l'ère du numérique et des messages courts postés sur les réseaux sociaux, la dictée tend à prendre une nouvelle forme. En France, certains professeurs ont même adopté la « twictée », la dictée en 140 signes corrigée par les internautes sur Twitter. Le principe est innovant : il s'agit de proposer une phrase respectant le nombre maximal de signes d'un tweet et d'y incorporer des pièges orthographiques. La classe est ensuite divisée en groupes et les enfants discutent de ce qu'ils pensent être la bonne écriture de chaque mot. Lorsqu'ils se sont mis d'accord, ils tweetent leurs réponses sur une tablette et les envoient à une autre classe qui effectuera une correction en ligne.
D'une façon ou d'une autre, la pratique de la dictée n'est pas tombée dans les oubliettes.

Quel enfant n'a jamais redouté le moment de la dictée à l'école ? Quel adulte ne se souvient pas s'être arraché les cheveux devant sa feuille de dictée ? Abordée avec appréhension par les plus petits, abandonnée avec soulagement par les plus grands, la dictée peut souvent être un moment pénible. Pour redonner du sens à cet exercice, la faculté des langues de...

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