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Liban - Samir Kassir, dix ans déjà

La nécessaire intifada...

Samir Kassir et Samir Frangié en compagnie du patriarche Sfeir à Bkerké, en février 2001.

Dix ans après sa disparition, l'appel lancé par Samir Kassir pour une « Intifada dans l'intifada » – titre de l'article qu'il a publié le 1er avril 2005 – est plus que jamais d'actualité.
Cet homme qui avait été l'un des principaux initiateurs du « printemps de Beyrouth » a été parmi les premiers à pressentir le retour de ce « triste hiver de Beyrouth » dont parle son compagnon de route, l'écrivain Élias Khoury.
L'extraordinaire élan d'empathie qui avait conduit plus du tiers des Libanais à se rassembler place des Martyrs a été vidé de son contenu par des hommes et des partis qui n'ont saisi ni l'ampleur du mouvement ni sa radicalité et qui, après avoir tiré tout le profit politique de ce printemps, ont réintégré leurs ghettos communautaires, plus faciles à gérer que cette opinion publique qui a émergé avec le 14 mars 2005 et qui a tenté d'introduire une dimension nouvelle et moderne dans la vie politique jusque-là limitée au jeu des alliances, des rivalités et des conflits entre « chefs » communautaires et notables locaux.
Cette intifada dans l'intifada à laquelle avait appelé Samir Kassir est aujourd'hui plus que jamais nécessaire pour freiner cette nouvelle descente aux enfers qu'annonce le déchaînement de violence que connaît la région, car elle seule peut ouvrir la voie à une remobilisation de la société civile mise à l'écart après 2005 et à laquelle, depuis un long moment déjà, il n'est plus demandé que d'entériner des choix à la définition desquels elle n'est même pas autorisée à participer.
Cette intifada est également nécessaire pour permettre aux Libanais de participer à la bataille en cours pour un nouveau monde arabe démocratique et pluraliste, une bataille que Samir Kassir avait initiée en établissant, très tôt, un lien entre ceux qui en Syrie réclamaient la démocratie et ceux qui au Liban œuvraient pour l'indépendance.
10 ans après, Samir Kassir est plus que jamais présent parmi nous. Son sourire, sa modestie et son intelligence devraient nous aider à sortir de notre torpeur pour reprendre en main notre destin.

 

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Dix ans après sa disparition, l'appel lancé par Samir Kassir pour une « Intifada dans l'intifada » – titre de l'article qu'il a publié le 1er avril 2005 – est plus que jamais d'actualité.Cet homme qui avait été l'un des principaux initiateurs du « printemps de Beyrouth » a été parmi les premiers à pressentir le retour de ce « triste hiver de Beyrouth » dont parle son...

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INTIFADA... DANS L'INTIFADA... BIEN SÛR ! OU : LA CATHARSIS TANT ATTENDUE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 28, le 02 juin 2015

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Commentaires (2)

  • INTIFADA... DANS L'INTIFADA... BIEN SÛR ! OU : LA CATHARSIS TANT ATTENDUE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 28, le 02 juin 2015

  • Ce pays ; s’il n'a fait qu'accompagner de l'activité abstraite de la pensée les révolutions des peuples modernes et civilisés, sans prendre de part active dans les luttes réelles de ces révolutions ; a partagé les souffrances de ces lointaines printanières sans en partager les jouissances ni la satisfaction partielle. A l'activité abstraite d'1 part, correspond la souffrance abstraite d'autre part. Et un beau jour, ce pays se trouvera donc définitivement au niveau de la décadence alentour, avant d'avoir jamais été au niveau de l’émancipation printanière civilisé et moderne lointaine. On pourra le comparer ainsi à un fétichiste qui se meurt des maladies de son sectarisme. Si l'on considère donc les 8 Malsains libanais(h), on se rend compte que malgré les circonstances actuelles, la situation du pays, l'étiage de la culture libanaise, enfin un heureux instinct les pousseraient à combiner les défauts civilisés du monde politique moderne ; dont les Libanais ne possèdent pas les avantages ; avec les défauts barbares et arriérés de l'ex-système sécuritaire ante dont ils jouissent pleinement. De telle sorte que ce Liban devrait participer de + en + alors, sinon à l'intelligence, du moins à la déraison des formations politiques enfin Printanières dépassant l’infect statisme sectaire. Y a-t-il e.g. ; de par le monde ; un pays qui partage avec autant de naïveté que ce pays soi-disant Printanier toutes les illusions de ce mouvement Printanier, sans en partager, yâïïï, les réalités ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 30, le 02 juin 2015

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