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Lifestyle - Festival de Cannes / La bonne nouvelle du lundi

Ely Dagher dédie sa Palme d'Or au Liban

Maroun Baghdadi avait eu le Grand Prix du jury en 1991 pour « Hors la vie ». Mais aucun Libanais n'avait accédé à la plus haute marche du podium à Cannes (en long ou en court-métrage). Hier soir, le jeune Ely Dagher, pas encore 30 ans, a reçu la Palme d'or pour son court-métrage « Waves'98 » et le pays du Cèdre a applaudi. Des deux mains, et comme un seul homme.

Ely Dagher avec sa Palme d’or, aux côtés du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako. Valery Hache / AFP

« Quand mon nom a été prononcé, je ne suis pas arrivé à comprendre tellement mon émotion était grande. Il m'a fallu du temps pour réaliser. C'est trop beau, parce qu'à travers moi, c'est tout le Liban qui est victorieux. Maintenant, l'heure est à la célébration », a dit Ely Dagher, contacté par L'Orient-Le Jour aussitôt le verdict tombé et après que le jeune homme a reçu son prix des mains de l'actrice chinoise Zhou Yun, en présence du président du jury des courts-métrages, le réalisateur mauritanien (de Timbuktu) Abderrahmane Sissako.
Pour sa part, Joana Hadjithomas, réalisatrice libanaise et membre de ce jury, s'est adressée à L'Orient-Le Jour à sa sortie du grand théâtre Lumière où les prix avaient été décernés : « C'était un choix unanime. La sélection était de haute qualité, mais Ely Dagher a réussi l'exploit. Une bonne nouvelle pour tous les Libanais ; un signal de confiance fort dans la créativité et l'inventivité de nos jeunes cinéastes. »
Sélectionné d'abord parmi 4 500 courts-métrages issus du monde entier, Ely Dagher s'est hissé sans trop de peine dans le dernier carré (de neuf courts-métrages). Et encadré par des cellules cinématographiques comme la Fondation Liban Cinéma, l'attachée de presse Zeina Toutounji-Gauvard dépêchée par l'Office du tourisme libanais, ce diplômé de l'Alba (major de promotion en 2006) et de Goldsmiths avait bénéficié de toute l'adhésion nécessaire pour Waves'98. Et depuis, le Liban en général et les amoureux du cinéma en particulier n'avaient pas décroisé leurs doigts.

 

(Pour mémoire : Ely Dagher à « L'OLJ » : Que je gagne ou pas, Cannes a déjà validé mon travail)

 

Dans la forme et dans le fond
L'Orient-Le Jour avait visionné le film et s'était prononcé en toute impartialité sur cette œuvre touchante, voire bouleversante ; sur le détachement, l'arrachement à un pays, mais également sur le questionnement de toute une génération.
Après plusieurs allers-retours entre Bruxelles et Beyrouth, Ely Dagher livre une première œuvre personnelle « belle tant formellement que dans le sujet », dira encore Joana Hadjithomas, évoquant le format animé du film. Ely Dagher avait revendiqué l'animation en tant que langage esthétique et non comme un but en soi.
« Que ferez-vous si vous gagnez ? Et si vous ne gagnez pas ? » lui avait demandé L'Orient-Le Jour à Cannes la semaine dernière. Cet artiste discret avait répondu en toute humilité : « Je pense que ce sera la même chose pour moi. Bien sûr que la victoire sera exaltante, mais franchement, je me sens déjà gagnant, car la sélection est aussi importante que la victoire. D'ores et déjà, le festival a validé mon travail et m'a reconnu parmi tant de candidats. Gagnant ou pas, la voie est ouverte. »
Aujourd'hui, Ely Dagher triomphe. Et cette récompense littéralement historique, il la donne en partage, comme un remerciement, à tout un pays. Le sien. Le Liban.

 

 

« Quand mon nom a été prononcé, je ne suis pas arrivé à comprendre tellement mon émotion était grande. Il m'a fallu du temps pour réaliser. C'est trop beau, parce qu'à travers moi, c'est tout le Liban qui est victorieux. Maintenant, l'heure est à la célébration », a dit Ely Dagher, contacté par L'Orient-Le Jour aussitôt le verdict tombé et après que le jeune homme a reçu son...
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Et c'est parti pour l'age d'or de cette nouvelle generation d'artistes Libanais !

Gerard Avedissian

12 h 30, le 25 mai 2015

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Commentaires (1)

  • Et c'est parti pour l'age d'or de cette nouvelle generation d'artistes Libanais !

    Gerard Avedissian

    12 h 30, le 25 mai 2015

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