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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Netanyahu gèle in extremis une proposition de loi ségrégationniste

Le projet, qui prévoyait d'empêcher les Palestiniens de partager les mêmes bus que les Israéliens, a été critiqué jusque dans les rangs de la droite.

Benjamin Netanyahu a reçu hier la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Dan Balilty/AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cassé hier une mesure qui, à peine instaurée, a suscité une levée de boucliers quasiment unanime : l'interdiction pour les Palestiniens allant travailler chaque jour en Israël de rentrer en Cisjordanie par les mêmes bus que les Israéliens. « Cette proposition est inacceptable pour le Premier ministre. Il a parlé ce matin avec le ministre de la Défense et il a été décidé de geler la proposition », a dit un responsable gouvernemental à l'AFP sous le couvert de l'anonymat. Signe de la confusion autour de ce plan, la radio publique a rapporté que le Premier ministre n'était même pas au courant que la mesure devait entrer en vigueur hier.
L'interdiction – un projet « pilote » selon le ministère de la Défense – qui avait été édictée au nom de la sécurité devait entrer en vigueur hier pour trois mois. Elle aurait concerné des dizaines de milliers de Palestiniens de Cisjordanie occupée qui passent chaque jour en Israël pour travailler et empruntent au retour les mêmes autobus que les Israéliens. Cette disposition, sans précédent depuis l'occupation de la Cisjordanie en 1967, selon l'organisation anticolonisation « La Paix maintenant », aurait considérablement rallongé les temps de transport, déjà de plusieurs heures, des travailleurs palestiniens qui trouvent en Israël des emplois, notamment dans le bâtiment et la restauration, et des salaires bien plus élevés que dans les Territoires.
Il n'a pas fallu longtemps pour qu'elle provoque une vive controverse, les protestations de l'opposition et d'organisations de défense des droits de l'homme la jugeant ségrégationniste. Elles y voient aussi une concession faite aux colons, qui pèsent lourd dans la fragile majorité de M. Netanyahu. Le président israélien Reuven Rivlin s'est pour sa part félicité dans un communiqué de la marche arrière du gouvernement, qualifiant d' « impensable » la séparation des bus entre Juifs et arabes, et estimant qu'une telle idée « allait à l'encontre des fondations mêmes de l'État d'Israël ». De son côté, le chef de l'opposition, le travailliste Isaac Herzog, a dénoncé « une humiliation inutile, une tache pour Israël et ses citoyens », et l'ancien ministre de l'Intérieur Gideon Saar, un cacique du Likoud, le parti de M. Netanyahu, s'est ému sur la radio publique de « l'atteinte (portée) aux colons ainsi qu'à l'image de marque d'Israël dans le monde ». On s'est ému jusque dans le camp de la droite du nouveau coup que risquait de subir l'image d'Israël, le jour même de la visite en Cisjordanie et en Israël de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, la plus haute responsable étrangère à venir en Israël depuis la formation d'un nouveau gouvernement, très à droite. La représentante a par ailleurs rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah avant d'être reçue par M. Netanyahu.
Chaque jour, des Palestiniens quittent leur domicile au milieu de la nuit pour se rendre à pied ou en utilisant des services de taxis collectifs à des points de passage vers Israël où ils sont soumis à des contrôles de sécurité dont la durée varie, a expliqué à l'AFP Sarit Michaeli, de l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem. De là, ils rejoignent leur lieu de travail en Israël grâce à un système de voiturage privé organisé par leurs employeurs ou des taxis collectifs. Ces dernières années, les travailleurs palestiniens avaient pris l'habitude d'emprunter les lignes directes d'autobus israéliennes pour regagner plus rapidement la Cisjordanie le soir, n'étant pas soumis à un contrôle de sécurité à leur entrée dans le territoire palestinien.
(Source : AFP)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cassé hier une mesure qui, à peine instaurée, a suscité une levée de boucliers quasiment unanime : l'interdiction pour les Palestiniens allant travailler chaque jour en Israël de rentrer en Cisjordanie par les mêmes bus que les Israéliens. « Cette proposition est inacceptable pour le Premier ministre. Il a parlé ce matin avec le...

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