Rechercher
Rechercher

Culture - Opéra

Un Lancelot en chemise à carreaux

Le baryton Thomas Hampson dans « Le roi Arthus », sous la direction de Graham Vick. François Guillot/AFP

L'Opéra de Paris accueille enfin Le roi Arthus, unique opéra du Français Ernest Chausson, 120 ans après sa composition, mais la légende arthurienne perd quelques plumes en route, et le résultat est pour le moins surprenant.
On se demande bien ce qui a poussé le metteur en scène anglais Graham Vick à installer Arthur, Lancelot et Merlin dans un décor de verte prairie agrémenté d'un canapé rouge qui semble tout droit sorti d'Ikéa... Les chevaliers arrivent sur le plateau ceints de gigantesques épées, mais en chemise à carreaux et casque de chantier. La guerre est finie, place à la reconstruction, semble raconter ce décor volontairement terre à terre. De son côté, l'orchestre mené avec vigueur par Philippe Jordan raconte une histoire d'aventure et d'héroïsme, mais aussi d'amour et de mélancolie.
Ernest Chausson (1855-1899), contemporain de Wagner, a vécu dans l'ombre du géant, « cet affreux Wagner qui me bouche toutes les voies », disait-il. Pour son unique opéra, il n'échappera pas tout à fait à l'influence wagnérienne, ne serait-ce que par le choix du sujet : ses héros, Lancelot et Guenièvre, sont de bien proches cousins de Tristan et Iseult. Mais sa partition est bien française, avec une variété éblouissante. « Outre Debussy, on perçoit dans Le roi Arthus un véritable bouquet d'influences », commente dans sa note d'intention le chef de l'Opéra de Paris Philippe Jordan, citant Fauré, Saint-Saëns, Duparc, Bizet, César Franck...
L'ouverture est particulièrement prenante, pleine de suspense, presque à la manière d'une musique de film hollywoodien. Le livret, fort mince, conte en 3 heures les amours de Lancelot, le chevalier tant aimé du roi, avec la reine Guenièvre, et la mort des deux amants après leur trahison. La légende arthurienne touche à sa fin : les chevaliers ne supportent plus la vie en communauté à la recherche d'un idéal, la petite collectivité va exploser. Dans la scène de bataille finale, le canapé flambe et le décor de fin du monde qui subsiste sied beaucoup mieux à l'opéra de Chausson que la « petite maison dans la prairie » du début.
Ce Roi Arthus bénéficie d'une distribution luxueuse, avec Sophie Koch (Genièvre), Thomas Hampson (Arthus) et Roberto Alagna (Lancelot), sans parler des nombreux seconds rôles de talent, dont Stanislas de Barbeyrac dans le rôle de l'écuyer de Lancelot.

(Source : AFP)

L'Opéra de Paris accueille enfin Le roi Arthus, unique opéra du Français Ernest Chausson, 120 ans après sa composition, mais la légende arthurienne perd quelques plumes en route, et le résultat est pour le moins surprenant.On se demande bien ce qui a poussé le metteur en scène anglais Graham Vick à installer Arthur, Lancelot et Merlin dans un décor de verte prairie...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut