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Culture - Concert

Violente romance entre un violoncelle et un piano

Pour la fête de Notre-Dame des Semences, patronne de l'Université antonine, romance et flirt hardi entre un violoncelle (Boris Andrianov) et un piano (Alexander Ghindin).

Boris Andrianov au violoncelle et Alexander Ghindin au piano. Photo DR

Les partitions de Britten, Tchaïkovsky, Rachmaninoff et Piazzolla ont résonné dans l'enceinte de la chapelle, remplie jusqu'aux derniers bancs. Un mélange de modernité, de passion, de rêverie enflammée. Sans oublier les cris du cœur et de la tendresse, pour lesquels officiaient un violoncelle (Boris Andrianov) et un piano (Alexander Ghindin), à l'occasion la fête de Notre-Dame des Semences, patronne de l'Université antonine, hôte du concert, avec la présence palpable de Rostropovitch à qui sont dédiées la moitié des œuvres interprétées.
Voix du violoncelle, éruptive et volcanique, qui pousse la violence des accords et des mélodies jusqu'aux derniers retranchements d'un clavier qui ne cède pas facilement aux désirs d'une musique brisant barrière et convenance. Ouverture avec les accents heurtés et tourmentés du Britannique Britten qui joue en toute dextérité des nuances de l'archet (opus écrit pour la gloire de Rostropovitch) et des cordes martelées. Une sonate en do majeur op 65 qui prête au violoncelle, par-delà dissonance, sifflement et emportement, toute la touchante lamentation d'un souffle humain.
En solo de clavier, de la Russie profonde, des images sonores à la fois douces, vives et nostalgiques. Ce Dumka du cosmopolite Tchaïkovski est une aquarelle fauviste pour des paysages à peine esquissés mais nourris de sève folklorique. Suivi d'un bouillonnant Prélude de Rachmaninov tout en chromatismes en lance-flammes.
Dans un duel meurtrier, archet et cordes dessinent rythmes fous et déchaînements impétueux pour des arpèges torrentiels avec les Romances de Rachmaninov qui ont toute l'allure d'un assaut cosaque. Par-delà une passion vertigineuse et dévorante, il y a quand même des plages d'une frilosité cotonneuse pour un clavier tout en notes entêtées et un violoncelle aux envolées infernalement caverneuses.
Pour terminer, de l'Argentin Piazzolla, encore un hommage à Rostropovitch à travers un Grand Tango chaloupé, sensuel, angoissé mais habité d'harmonies virtuoses et reflet du spleen des nuits du bandonéoniste de Buenos Aires. Si le clavier assume un accompagnement très jazzy, l'archet cravache, éructe, racle, triture, pour des effets sonores renversants.
Deux musiciens russes qui n'en sont pas à leur première prestation sur les scènes beyrouthines et qu'on retrouve avec plaisir pour leur performance au-dessus de tout éloge. Applaudissements nourris pour un moment de grâce intemporel.

Les partitions de Britten, Tchaïkovsky, Rachmaninoff et Piazzolla ont résonné dans l'enceinte de la chapelle, remplie jusqu'aux derniers bancs. Un mélange de modernité, de passion, de rêverie enflammée. Sans oublier les cris du cœur et de la tendresse, pour lesquels officiaient un violoncelle (Boris Andrianov) et un piano (Alexander Ghindin), à l'occasion la fête de...

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