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À La Une - Conflit

Une trêve humanitaire sur le point d'entrer en vigueur au Yémen

Des bombardements "massifs" dans la nuit de lundi à mardi ont causé de "sérieux dégâts" dans la vieille ville de Sanaa, classée au patrimoine mondial de l'humanité.

Un cessez-le-feu de cinq jours renouvelables, proposé par l'Arabie saoudite dans le but de faciliter l'acheminement d'aide humanitaire à la population civile, devait entrer en vigueur mardi en fin de soirée au Yémen. AFP PHOTO / MOHAMMED HUWAIS

Une trêve humanitaire censée mettre fin à sept semaines de raids aériens et de combats meurtriers est sur le point d'entrer en vigueur au Yémen, après 24 heures de bombardements intensifs menés par la coalition anti-rebelles sur Sanaa. Ces bombardements "massifs" dans la nuit de lundi à mardi ont causé de "sérieux dégâts" dans la vieille ville de la capitale yéménite, classée au patrimoine mondial de l'humanité, a déploré mardi l'Unesco.

Une coalition orchestrée par l'Arabie saoudite mène depuis le 26 mars une opération aérienne visant à stopper l'avancée des rebelles chiites Houthis, qui se sont emparés de vastes régions du pays, et de la capitale.
Vendredi, Riyad a proposé un cessez-le-feu de cinq jours renouvelables, dans le but de faciliter l'acheminement d'aide humanitaire à la population. Les militaires fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, alliés des Houthis, ont été les premiers à l'accueillir favorablement et les rebelles ont laissé entendre du bout des lèvres dimanche qu'ils étaient prêts à la respecter.

Mais alors que la trêve doit entrer en vigueur à 23h00 locales (20h00 GMT), le pays a connu de nouveaux raids aériens et des combats entre rebelles Houthis et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Moins de deux heures avant la trêve, des positions militaires rebelles autour de Sanaa ont été visées par des raids, selon des habitants.

Un dépôt d'armes des rebelles situé près de la capitale Sanaa avait déjà été de nouveau bombardé par la coalition dans la nuit et mardi matin, provoquant une série d'explosions, selon un correspondant de l'AFP, le ministère de la Santé faisant état de 69 morts, en majorité des civils, et 250 blessés.

(Lire aussi: L'opération au Yémen a empêché un complot contre la sécurité régionale, estime Riyad)

 

Craintes pour la trêve
A Aden, grande ville du sud, les combats entre rebelles et partisans de M. Hadi n'ont pas cessé après avoir fait lundi 6 morts et 52 blessés. Mardi soir, les rebelles tentaient de progresser dans l'ouest d'Aden, où se trouve une raffinerie de pétrole, et leurs adversaires ont amassé des renforts pour les en empêcher, selon des témoins. Un responsable de l'administration locale a dit craindre de voir la trêve "ne pas tenir à Aden, au vu de la recrudescence des attaques des Houthis".

Toujours dans le sud du pays, des dizaines de rebelles et de pro-Hadi ont été tués ces dernières 24 heures dans de violents combats dans les provinces de Dhaleh et Chabwa, selon des responsables locaux. Dans le sud-ouest, onze civils, dont trois femmes, ont été tués mardi par des obus à Taëz, selon un nouveau bilan de sources médicale et locale.
De violents affrontements opposaient en milieu de soirée rebelles et pro-Hadi dans la province de Baïda (centre) faisant plusieurs victimes, alors que la coalition a bombardé un site de DCA contrôlé par les Houthis, dans la province de Mareb, à l'est de Sanaa, où de très violents combats se déroulaient encore à une heure de la trêve, selon des témoins.
Au total, 828 civils ont été tués depuis le 26 mars selon l'Onu.

Par ailleurs, la coalition a perdu un avion marocain que les rebelles ont dit avoir abattu lundi. Selon le porte-parole de la coalition, le général Ahmed al-Assiri, la chute du F-16 est due à un problème technique ou une erreur humaine. Il a appelé les rebelles à agir de façon "responsable (vis-à-vis du pilote), qu'il soit mort ou vivant".

Enfants soldats
Anticipant un arrêt des combats, l'Onu a dit se préparer à une large opération humanitaire au Yémen, où selon elle 12 millions de personnes sont en insécurité alimentaire.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) - qui a pu venir en aide à 1,1 million de Yéménites en avril-- a dit se tenir prêt à apporter des rations alimentaires d'urgence à plus de 750.000 personnes dans les régions touchées par le conflit.
L'organisation onusienne avait annoncé le 30 avril que la pénurie de carburant l'obligeait à arrêter progressivement ses distributions de nourriture. Depuis, un navire, chargé de 250.000 litres de carburant et d'équipements, a accosté samedi au port de Hodeida (ouest).

A Washington, le Pentagone a estimé mardi qu'un bateau d'aide humanitaire que l'Iran, soutien des Houthis, vient d'expédier vers le Yémen devrait livrer son aide via l'Onu et une plate-forme internationale à Djibouti, plutôt que directement dans le pays en guerre.

Sur le plan diplomatique, le nouvel émissaire des Nations unies, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, est arrivé à Sanaa pour sa première mission au Yémen depuis qu'il a remplacé le 25 avril le Marocain Jamal Benomar. Cité par l'agence Saba, contrôlée par les Houthis, il s'est dit "convaincu qu'un règlement de la crise yéménite passe par le dialogue, qui doit être inter-yéménite".

 

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