Le célèbre journaliste américain, Seymour Hersh, fait de nouveau sensation avec sa dernière production.
Dans son article, publié par la London Review of Books, M. Hersh écrit que les Etats-Unis ont menti sur les conditions dans lesquelles Oussama Ben Laden, le chef d'el-Qaëda, a été tué en 2011 dans le nord du Pakistan. M. Hersh affirme notamment que Washington avait prévenu le Pakistan à l'avance du raid éclair des forces spéciales américaines fatal à Ben Laden. Le journaliste cite une source américaine qui indique qu'un ex-membre des services de renseignement pakistanais avait de lui même approché la CIA en 2010 en lui promettant de la mener à Ben Laden.
Le journaliste, lauréat du prix Pullitzer, explique aussi que les Américains avaient appris que Ben Laden était clandestinement prisonnier des autorités pakistanaises, qui comptaient s'en servir pour empêcher el-Qaëda de continuer à commettre de sanglants attentats au Pakistan. Selon M. Hersh, qui s'est distingué par le passé pour ses révélations sur le massacre de My Lai pendant la guerre du Vietnam ou encore le scandale de la prison d'Abou Ghraïb en Irak, Washington a ensuite convaincu Islamabad de monter un faux raid clandestin pour tuer Ben Laden, pour doper la popularité du président Barack Obama et permettre aux Pakistanais de dire qu'ils n'avaient rien à voir avec cet assassinat.
Ben Laden a été tué le 2 mai 2011 à Abbottabad (nord), dans une maison qu'il habitait apparemment depuis cinq ans et située à quelques centaines de mètres de la principale académie militaire du Pakistan, une coïncidence qui a contribué à nourrir les soupçons de jeu trouble de l'armée.
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Lundi, la Maison Blanche a catégoriquement réfuté cette thèse en répétant qu'Islamabad n'en avait été informé qu'après coup. "Il y a trop d'inexactitudes et d'affirmations sans fondement dans cet article pour y répondre point par point", a affirmé Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC). Réaffirmant que ce raid fut "une opération américaine de bout en bout", Ned Price souligne que "seul un tout petit cercle" de responsables américains étaient informés et que le président Barack Obama avait décidé, dès le début, de pas informer d'autres gouvernements, y compris le gouvernement pakistanais.
L'aide d'un ex agent des Etats-Unis
Mardi, deux anciens responsables pakistanais, tout en écartant la thèse d'une coopération officielle entre les deux pays dans cette affaire, ont toutefois affirmé à l'AFP qu'un ex-agent des services de renseignement pakistanais a aidé les Etats-Unis à traquer Oussama Ben Laden.
(Pour rappel: Ben Laden a-t-il été donné aux Américains par une de ses femmes jalouse?)
Une source militaire pakistanaise, occupant un poste à haute responsabilité dans l'armée à l'époque des faits, a déclaré à l'AFP qu'un ancien membre des services de renseignements pakistanais "très informé et énergique" avait eu un rôle crucial dans la traque américaine de Ben Laden. "Cet homme n'a été impliqué qu'à un stade avancé, juste pour faire des vérifications de terrain. Les Etats-Unis avaient besoin d'une confirmation qu'ils n'auraient pu obtenir sans l'aide d'un responsable local", a-t-il expliqué, en ajoutant que ce transfuge s'est depuis installé aux Etats-Unis. L'ancien responsable militaire pakistanais note toutefois que si un transfuge pakistanais a bien aidé la CIA à vérifier des informations sur le terrain, il ignorait que Ben Laden était la cible de cette recherche.
Un autre ancien responsable pakistanais, Hamid Gul, ex-chef du principal service de renseignement du pays, l'ISI, a confirmé à l'AFP l'existence de ce transfuge. "La récompense était trop importante, il est devenu une taupe des Américains et les a aidés à planifier leur opération", a-t-il indiqué.
Les deux sources ont toutefois démenti à l'AFP tout arrangement visant à doper la popularité d'Obama.
Le Pakistan a toujours nié toute implication dans la mort de Ben Laden. Sollicitées mardi par l'AFP, les autorités pakistanaises n'ont pas fait de commentaires sur le sujet.
Dans la foulée de M. Hersh, la chaîne américaine NBC a affirmé que le Pakistan savait au moins où se cachait Ben Laden, et qu'un contact des Américains au sein des services secrets pakistanais les en avait informés. Ce qui contredit déjà en partie la version officielle selon laquelle la traque, comme l'assaut, avaient été une affaire 100% américaine.
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Cette affaire est toujours nimbée de mystère, nombre d'observateurs doutant que le sommet de l'Etat Pakistanais ou de l'armée n'aient pas été au courant que Ben Laden se cachait dans le pays, ou du projet du raid des forces spéciales américaines, à défaut de savoir quelle en était la cible.
Le précédent gros article de M. Hersh, publié en décembre 2013, avait déjà suscité la polémique. Dans cet article publié par la London Review of Books, il indiquait que l'administration américaine aurait omis de mentionner des preuves indiquant que le régime syrien n'était pas nécessairement responsable de l'attaque au gaz sarin dans le quartier de la Ghouta, dans la banlieue de Damas. S'en était suivie une controverse qui avait terni son image aux Etats-Unis.
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08 h 54, le 13 mai 2015