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Lifestyle - Rencontre

Un peu Jordan, un peu Astaire, super-Fahed

Le champion se démarque aujourd'hui en sport comme en danse. « Enfin ! Un joueur de basket-ball qui sait danser ! » disait de lui il y a quelques jours Daren Bennet, juré de l'émission « Dancing with the Stars » version libanaise.

Photo Chadi Féghali

Rony Fahed est un battant. Alors qu'il souffre encore de sa blessure au pied, le joueur de basket-ball n'a pas baissé les bras un seul instant, et on ne peut pas dire que la semaine a été des plus faciles. Entre les matchs de demi-finale du championnat du Liban, quasi quotidiens, et les entraînements intensifs pour la demi-finale de dimanche de Dancing with the Stars où il est encore en lice, sa jambe blessée n'a pas eu un instant de répit, malmenée par un rythme infernal : 6 heures d'entraînement à la danse par jour et 2 heures d'entraînement au basket-ball...

En fait, Rony Fahed est un compétiteur dans l'âme. La défaite, pour lui, n'est pas au programme. Celui qui a joué son premier championnat du Liban à l'âge de 15 ans seulement, et intégré l'équipe nationale deux ans plus tard, sait bien qu'à 33 ans il est l'une des stars les plus suivies du basket-ball libanais et un modèle pour de nombreux jeunes sportifs qui suivent de près sa carrière et son talent qui l'ont même mené jusqu'en Chine. « Je suis né à Zouk Mikaël, le club sportif de Kahraba était tout près de la maison. J'y passais tout mon temps après l'école, ainsi que mes étés. À 15 ans, j'avais déjà beaucoup évolué, et j'ai créé la surprise en rejoignant l'équipe du club pour participer au tournoi national. Le basket-ball commençait à connaître son âge d'or. Depuis, ma carrière a décollé et j'ai pu intégrer pas mal de clubs sportifs », raconte le champion à L'Orient-Le Jour.

« Mon plus grand regret »
Entre Kahraba Zouk, l'équipe des Blue Stars (Jamhour) et l'équipe al-Mouttahed, en passant par le club La Sagesse, et deux saisons passées au sein de l'équipe chinoise Tianjin Ronggang, quand La Sagesse était plongé dans l'instabilité, Rony Fahed a en effet connu une carrière assez riche, ayant pris part plus d'une fois au championnat d'Asie et trois fois au championnat du monde avec l'équipe nationale. Jusqu'à ce jour, le joueur de l'équipe de Champville ne peut en tout cas pas s'empêcher de regretter cette place qualificative aux Jeux olympiques perdue contre l'Iran « par erreur » lors du championnat d'Asie en 2007, ainsi que le fait de n'avoir jamais, en 18 ans de carrière, remporté le championnat du Liban.

« Cela reste mon plus grand regret et j'espère vraiment pouvoir y arriver cette année avec les Champville », raconte le sportif connu pour ses paniers à 3 points et son excellent jeu en position de meneur, qu'il a largement mis en avant lors de la saison de basket-ball actuelle. « On me dit que j'ai joué durant cette saison le plus beau basket-ball de ma vie, et je sens que c'est vrai », confie-t-il sincère, assurant qu'il pense bien poursuivre le reste de sa carrière au sein du club de Champville. « Ma relation avec le coach Ghassan Sarkis est désormais excellente et je suis en parfaite harmonie avec le président du club, Akram Halabi. J'espère qu'ils continueront la route ensemble, car ils constituent une garantie de succès », explique-t-il, assurant qu'il ne compte pas se retirer du stade bientôt. « Je sens que j'ai encore beaucoup à donner, et, même plus tard, je ne me vois pas quitter le basket-ball de manière définitive. J'aimerais ouvrir une école de basket-ball ou même devenir coach. Je pense en être capable », assène-t-il.

Une danse, une histoire...
Dans sa petite loge de Dancing with the Stars, où s'empilent posters, baskets et chemises pailletées pour salsas effrénées, le séduisant Rony Fahed examine avec attention son pied qui souffre d'une entorse et qui lui rend la vie et la compétition de danse, dont le niveau est très élevé pour cette troisième saison, encore plus dures.
Avec sa partenaire professionnelle Sandra Eliya, l'aventure avait très bien démarré et le jeune homme s'était rapidement imposé comme le sportif le plus compétent en danse en trois saisons, marquant les esprits par un Bollywood réalisé avec brio, une rumba sensuelle et un jive déchaîné. Et les fans ont adoré. Depuis quelques semaines, cependant, d'autres couples semblent mieux maîtriser la compétition, et le charismatique brun s'est retrouvé dimanche dernier en zone de danger, avant d'obtenir 84 % des suffrages du public, un franc succès. « J'aurais pu ne pas danser dimanche et me qualifier directement pour la demi-finale à cause de ma blessure. Mais il y a tellement de gens qui me soutiennent et qui votent pour moi que je n'avais pas envie de les décevoir. J'avais également envie de mériter ma place en demi-finale sans opter pour le choix le plus facile », explique-t-il.

Après 11 semaines de concours, Rony Fahed devrait ainsi présenter deux danses demain soir et affronter les quatre autres couples toujours en compétition pour se qualifier pour la finale de Dancing with the Stars. « Je n'étais pas sûr d'arriver jusque-là et j'ai découvert petit à petit que j'avais une aptitude à danser. Il est vrai que c'est une compétition et que je n'aime pas perdre, mais gagner n'est pas mon seul but. Je participe pour l'expérience, le fun et tout le plaisir que l'on peut avoir en chemin vers la finale », raconte-t-il. « La production m'avait déjà contacté l'an dernier et je n'ai pas pu participer. Mais j'ai suivi l'émission avec plaisir et adoré le show. Je n'ai donc pas hésité cette année et je suis heureux d'avoir pu découvrir un véritable art qui mêle technique et émotions. C'est fascinant de voir comment chaque danse raconte une histoire et a sa propre ambiance », sourit-il encore.

 

 

« Vous avez voté ? »
« C'est un superchallenge, même si la compétition est malheureusement rude cette année et le jury de plus en plus strict. Je n'ai jamais vécu quelque chose de pareil avant, que ce soit par rapport au show ou à la télévision, et l'ambiance entre candidats est assez cool. Anthony Touma est même venu m'encourager au cours d'un de mes matchs, sans oublier que toute la communauté sportive, toutes équipes confondues, me soutient », confie-t-il aussi.
Et à la question de savoir quel est son ordre de priorité, Rony Fahed, qui ne craint pas de se déhancher les dimanches soir sur la MTV, répond sans hésiter : « Le basket-ball avant tout ! C'est le moment pour moi de réaliser un rêve et d'écrire l'histoire. Un match important m'attend ce soir. La danse n'est pas ma carrière et ne le sera jamais. Je pourrais peut-être continuer à danser pour moi, pour des soirées entre amis », explique le champion qui consacre pourtant à la danse ses heures de repos, des heures durant lesquelles les autres joueurs dorment, mangent et récupèrent après les matchs. Une preuve que ce concours lui tient vraiment à cœur.
Compétiteur jusqu'au bout, il ne peut s'empêcher, un sourire craquant aux lèvres et les yeux pétillants, de demander : « Faut envoyer DS7 au 1005, vous avez voté ? »

 

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