Yémen: faute de carburant, le PAM ne peut plus distribuer de nourriture

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé jeudi l'arrêt progressif, faute de carburant, de ses distributions de nourriture au Yémen, et a appelé les parties en présence au Yémen à permettre les importations. Au cours des deux dernières semaines, le PAM a fourni une aide alimentaire d'urgence à 700.000 personnes dans sept provinces.

"Nous avons atteint un point où il nous est impossible d'acheminer de la nourriture de nos entrepôts jusqu'aux personnes qui en ont désespérément besoin", a expliqué dans un communiqué Purnima Kashyap, responsable du PAM au Yémen. "Près de la moitié de la population du pays est en état d'insécurité alimentaire, ce qui implique que de nombreuses familles ne savent pas d'où proviendra leur prochain repas (...). Il est essentiel que nous continuions à fournir de la nourriture à ces familles", a-t-elle insisté.

Le PAM n'a déjà plus de carburant dans la province de Houdayda et les réserves s'épuisent partout ailleurs. Il faudrait trouver 200.000 litres de carburant pour distribuer les stocks se trouvant déjà dans les entrepôts, suffisants pour nourrir 1,4 million de personnes pendant un mois. Alors que le Yémen fait venir de l'étranger près de 90% des aliments qu'il consomme, le PAM se dit "extrêmement inquiet" de l'impact pour les populations, en particulier les plus vulnérables, de l'impossibilité d'importer de la nourriture et de la transporter à travers le pays.

Le Yémen est en proie à de violents combats depuis l'avancée de rebelles chiites, soutenus par l'Iran, qui ont conquis la capitale Sanaa et d'autres régions du pays, poussant à l'exil le président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Une coalition de neuf pays menée par l'Arabie saoudite poursuit son opération militaire lancée le 26 mars au Yémen pour empêcher les rebelles de s'emparer de tout le territoire, malgré l'annonce par Ryad le 21 avril de la fin de la campagne de raids aériens intensifs et l'amorce d'une nouvelle phase, baptisée "Redonner l'espoir".
Selon un bilan provisoire de l'ONU, le conflit a fait plus d'un millier de morts.