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Moyen Orient et Monde - Yémen

Des navires iraniens soupçonnés de transporter des armes aux houthis rebroussent chemin

Les raids de la coalition contre les rebelles se poursuivent.

Le bilan matériel et humain s’alourdit davantage avec la poursuite de l’offensive aérienne de la coalition menée par l’Arabie saoudite. Mohammad al-Sayaghi/Reuters

La coalition arabe menée par l'Arabie saoudite a de nouveau frappé, hier, la rébellion chiite dans le sud du Yémen, pays au large duquel des navires iraniens soupçonnés par les États-Unis de transporter des armes à destination des insurgés ont fait demi-tour.
Douze navires américains, dont le porte-avions Roosevelt, croisent actuellement non loin des côtes yéménites, sous blocus maritime, notamment pour faire respecter l'embargo sur les armes destinées aux houthis voté il y a dix jours par le Conseil de sécurité de l'Onu. Même si les neuf bateaux iraniens, dont deux armés, qui faisaient cap sur le Yémen ont changé de direction selon des responsables américains, la marine des États-Unis reste en alerte et « surveille de très près » ce convoi, a indiqué l'un d'eux.
Malgré l'annonce mardi par Riyad de l'arrêt des raids aériens intensifs de son opération « Tempête de la fermeté », la coalition a poursuivi ses bombardements sur des positions des rebelles et de leurs alliés. En inaugurant une nouvelle phase de son intervention, baptisée « Redonner l'espoir », censée permettre la reprise du processus politique et la fourniture d'une aide humanitaire, l'Arabie saoudite s'était laissé la possibilité de continuer à bombarder la rébellion en cas de « geste agressif ». Dans la nuit de jeudi à hier, des raids ont ciblé un camp militaire d'une unité favorable aux rebelles près de Taëz (Sud-Ouest), selon des habitants. Des positions rebelles ont été bombardées et des affrontements ont eu lieu à Aden jusqu'à l'aube, ont indiqué à l'AFP des combattants pro-Hadi. Raids et heurts nocturnes ont également eu lieu dans la province orientale de Marib, selon des résidents. Aucun bilan de ces violences n'était disponible hier matin.

Situation humanitaire critique
Alors que les conditions sur le terrain semblent encore loin de permettre la reprise du dialogue politique entre les factions yéménites, le chargé d'affaires saoudien à Téhéran a été convoqué hier par les autorités iraniennes au sujet d'avions humanitaires contraints, selon elles, de rebrousser chemin alors qu'ils se rendaient au Yémen. À bord des avions se trouvaient des femmes et des enfants soignés en Iran après avoir été blessés lors d'attentats remontant à plus d'un mois. Un haut responsable a affirmé que le Croissant-Rouge iranien avait obtenu les autorisations de vol nécessaires pour opérer depuis Oman vers le Yémen, et qu'il s'était coordonné avec la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge international. « Mais malheureusement, à deux reprises, des avions de combat saoudiens, en s'approchant d'eux, ont forcé les avions à faire demi-tour », a-t-il expliqué, dans des propos cités par Irna.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état jeudi d'un bilan global de 1 080 morts et 4 352 blessés – civils et militaires – depuis le 19 mars. « Le prix à payer par les civils est immense », dénonçait jeudi depuis Genève le coordinateur humanitaire de l'Onu au Yémen, qui espérait pouvoir redéployer « ces prochains jours » dans le pays le personnel étranger évacué au début des hostilités. De son côté, le Programme alimentaire mondial (Pam) espère venir en aide à 2,5 millions de personnes dans le pays entre mai et juillet. Mais le manque de carburant pourrait toutefois mettre à mal ces opérations.
Dans ce contexte, la communauté internationale tente de trouver une issue politique au conflit. Selon des experts, l'Onu a désigné jeudi un nouveau médiateur pour succéder à Jamal Benomar, qui a démissionné. La nomination du diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmad deviendra effective lundi si aucun pays membre du Conseil de sécurité ne s'y oppose. Les rebelles chiites ne veulent toutefois pas entendre parler de reprise des pourparlers sous l'égide des Nations unies tant que les raids aériens se poursuivent.

(Source : AFP)

Au moins 115 enfants tués depuis le 26 mars, selon l'Unicef

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a fait état, hier, d'un bilan d'au moins 115 enfants tués au Yémen et 172 mutilés depuis le début de la campagne aérienne lancée le 26 mars par l'Arabie saoudite. Sur les 115 tués, 64 l'ont été lors de bombardements aériens et 26 du fait de munitions non explosées ou de mines, a précisé le porte-parole de l'Unicef, Christophe Boulierac, lors d'un point de presse à Genève. 71 de ces enfants ont été tués dans le nord et 44 dans le sud. Mais le bilan réel est plus élevé car des vérifications sont encore en cours, a indiqué M. Boulierac. L'Unicef est par ailleurs en mesure de dire qu'au moins 140 enfants ont été recrutés par les groupes armés depuis le début de la recrudescence des violences, a-t-il dit. Le 9 avril, le représentant de l'Unicef au Yémen, Julien Harneis, avait expliqué qu'un tiers des combattants des groupes armés étaient des enfants (moins de 18 ans). Une situation qui s'explique notamment par des raisons culturelles dans un pays où « démontrer sa virilité passe par (le maniement des) armes », avait-il dit.

La coalition arabe menée par l'Arabie saoudite a de nouveau frappé, hier, la rébellion chiite dans le sud du Yémen, pays au large duquel des navires iraniens soupçonnés par les États-Unis de transporter des armes à destination des insurgés ont fait demi-tour.Douze navires américains, dont le porte-avions Roosevelt, croisent actuellement non loin des côtes yéménites, sous...

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