Deriane : Le blocage de la présidentielle empêche le Liban de défendre les chrétiens d’Orient

En visite officielle en Allemagne, le mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane, et la délégation qui l'accompagne ont été reçus par le chef du bureau présidentiel fédéral, David Gill, et a eu des entretiens avec le chef de l'Église évangélique à Berlin, ainsi qu'avec des ulémas des différentes colonies musulmanes en Allemagne.
Devant ses interlocuteurs, le mufti a souligné l'importance du président chrétien au Liban. « Ce qui distingue le Liban (de son environnement), c'est le fait qu'il a à sa tête un président chrétien arabe. Les musulmans sont attachés à cette particularité et espèrent que les dirigeants politiques chrétiens du pays parviendront à s'entendre sur la candidature d'une personnalité chrétienne », a déclaré le mufti avant d'avertir : « Le retard accusé dans la tenue de la présidentielle bloque le rôle du Liban dans la défense des chrétiens d'Orient qui font face à une agression et à des déplacements forcés sans précédent. » « La présence d'un président chrétien à la tête de l'État libanais constitue une garantie permettant de défendre le rôle chrétien dans cet Orient pluriel », a-t-il insisté.
Le déplacement forcé des chrétiens, a encore affirmé le mufti, « porte préjudice en premier à l'islam, dans la mesure où il véhicule indirectement un message selon lequel l'islam rejette autrui et refuse de coexister avec lui, ce qui peut accentuer les sentiments d'islamophobie en Europe ».
Selon lui, c'est à partir du Moyen-Orient que le combat contre l'islamophobie commence, « en aidant les chrétiens à s'enraciner dans leurs terres, en les encourageant à ne pas émigrer et à coopérer avec les musulmans pour faire face à l'extrémisme qui n'est pas viable ». Il a insisté sur le fait que le soutien qui doit être apporté aux chrétiens pour rester chez eux est une « responsabilité commune islamique, chrétienne, arabe et occidentale ».