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Liban - Polémique

Le Futur assène un camouflet à Kabbara

Le courant du Futur s'est inscrit en faux hier contre la campagne entamée ces jours derniers par le député de Tripoli, Mohammad Kabbara, issu de ses propres rangs, contre le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, sur fond de l'affaire des détenus islamistes de la prison de Roumieh.
M. Kabbara avait critiqué la veille les mesures prises par M. Machnouk pour ramener l'ordre à Roumieh, jugeant que ce ministre « ne peut montrer sa force que face à sa propre communauté ». Hier, il a souligné, dans un communiqué, « l'importance de créer une commission d'enquête indépendante » qui s'occuperait du dossier des détenus de Roumieh.
Face aux louanges adressées au ministre de l'Intérieur pour avoir réussi à pacifier la prison sans effusion de sang, M. Kabbara estime que « les partisans de M. Machnouk sont allés loin dans le mensonge ». « Je les invite à consulter le rapport établi par l'ONG Life pour les droits de l'homme, qui a fait état de violations flagrantes, incluant des insultes à caractère confessionnel et des coups et blessures », écrit-il.
« Les agents de l'ordre masqués et en tenue officielle lors de leur opération musclée à Roumieh ont probablement oublié que sans l'intervention et la résistance de ces prisonniers, Tripoli aurait été à l'heure actuelle sous l'emprise des gangs (du président syrien Bachar el-)Assad et des partis armés par l'Iran », affirme-t-il, invitant une nouvelle fois les autorités à « accepter la création d'une commission d'enquête indépendante composée de la Croix-Rouge internationale et des organisations humanitaires des droits de l'homme ».
Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a annoncé dans une déclaration à la presse que les prises de position de M. Kabbara n'engagent en rien le courant du Futur et n'expriment pas le point de vue de son bloc.
« Le ministre Nouhad Machnouk représente le courant du Futur au sein du gouvernement. Il jouit de la confiance du bloc et du soutien du chef du parti Saad Hariri tant pour ce qui est des mesures que critique le député Kabbara qu'en ce qui concerne la politique générale du ministère de l'Intérieur », a ajouté l'ancien Premier ministre.
Auparavant dans la journée, le député de Minieh-Denniyé Ahmad Fatfat avait rappelé pour sa part que « l'opération effectuée par les FSI à Roumieh avait reçu le soutien du bloc du Futur, qui l'avait exprimé clairement dans son dernier communiqué ».
Reprochant à M. Kabbara d'en « faire trop », il a toutefois fait valoir que la réaction du député tripolitain exprimait « une compassion avec les parents des détenus islamistes et n'est pas comparable aux prises de position du député du Akkar, Khaled Daher ». M. Fatfat laisse ainsi entendre que M. Kabbara ne subirait pas le sort de M. Daher qui avait été suspendu du bloc du Futur à la suite de propos jugés offensifs pour les chrétiens du Liban.
De son côté, l'ancien député de Tripoli Misbah Ahdab et le président de l'association Life, l'avocat Nabil Halabi, ont tenu une conférence de presse conjointe hier au siège de l'association à Beyrouth. Les deux intervenants ont appelé à la formation d'une commission d'enquête à Roumieh et à l'implication de la société civile dans l'inspection des états des prisons au Liban.
M. Ahdab a mis en exergue l'interdiction formulée par les forces de l'ordre à toutes les associations juridiques, humanitaires, médicales et spirituelles locales et internationales d'entrer au bâtiment D de la prison de Roumieh afin de s'informer de l'état des détenus et des traitements qu'ils subissent. « Le ministre Machnouk a lui-même avoué que le bâtiment D ne peut contenir plus de 400 prisonniers et qu'il en accueille 1 200 », a-t-il relevé.
« L'affaire du bâtiment D ne concerne pas seulement les détenus islamistes, mais aussi des prisonniers de droit commun qui ne doivent même pas se trouver au même endroit que les islamistes. Walid Fawaz, par exemple, âgé seulement de 15 ans, est emprisonné depuis trois mois déjà pour outrage au drapeau libanais, tandis que plusieurs éléments du Hezbollah avaient arraché le drapeau devant les caméras sans que M. Machnouk n'ose relever l'affaire », a lancé M. Ahdab.
« Quel texte de loi permet au parquet militaire présidé par le pro-Hezbollah Sakr Sakr d'ordonner aux forces de l'ordre d'arrêter des centaines de jeunes de Tripoli, de Ersal, de Beyrouth et de Saïda sur base de documents fondés sur les informations de délateurs et de les envoyer à la prison de Rihaniyé où ils ont été battus, torturés et humiliés dans le but de leur extorquer de faux aveux ? » s'est-il indigné.
À son tour, l'avocat Nabil Halabi a fait état d'« exactions » qui ont accompagné l'opération d'évacuation des prisonniers du bâtiment B au bâtiment D de Roumieh et a affirmé qu'il existe à la prison « des agents corrompus et impliqués dans des actes illégaux aux côtés des prisonniers et qui devraient donc faire l'objet d'une enquête administrative et judiciaire ».
Il a par ailleurs dénoncé les arrestations arbitraires et la prolongation infondée de la détention de prisonniers en attente de leur jugement.

Le courant du Futur s'est inscrit en faux hier contre la campagne entamée ces jours derniers par le député de Tripoli, Mohammad Kabbara, issu de ses propres rangs, contre le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, sur fond de l'affaire des détenus islamistes de la prison de Roumieh.M. Kabbara avait critiqué la veille les mesures prises par M. Machnouk pour ramener l'ordre à...

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Alors quoi, yâ Achraf yâ Rifi ?!

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 45, le 24 avril 2015

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  • Alors quoi, yâ Achraf yâ Rifi ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 45, le 24 avril 2015

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