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Liban

Machnouk : « L’émirat » de Roumieh ne sera plus reconstitué

Une force spéciale des FSI a effectué à l'aube d'hier une opération de commando afin de rétablir l'ordre dans la prison centrale.

Une unité spéciale des Forces de sécurité intérieure a effectué à l'aube d'hier, lundi, une opération de commando dans le bâtiment D où une mutinerie avait éclaté vendredi dernier avec prise d'otages. Des détenus de la mouvance islamiste avaient brisé les portes de leurs cellules et mis le feu à leurs matelas, prenant en otages une quinzaine de gardes et deux médecins. Samedi à l'aube, les otages avaient été libérés à la suite de tractations entreprises à plus d'un niveau sous l'égide du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk. Le problème de base – le climat de fronde entretenu par les prisonniers jihadistes – n'était pas résolu pour autant, ce qui a nécessité l'opération menée dans la nuit de dimanche par l'unité spéciale des FSI afin de rétablir l'ordre dans le bâtiment D.
Les résultats de cette opération ont été passés en revue au cours d'une réunion que le Premier ministre Tammam Salam a tenue hier avec le ministre de l'Intérieur qui l'a informé des derniers développements en rapport avec la situation dans la prison.
À l'issue de l'entretien, M. Machnouk a souligné que « la mutinerie à la prison de Roumieh s'est achevée », précisant que « les services de renseignements et les forces spéciales des FSI contrôlent complètement les lieux. Les mesures nécessaires ont été prises pour qu'une autre mutinerie ne se reproduise plus ».
M. Machnouk a également annoncé qu'un « officier a été désigné pour prendre en charge l'enquête » concernant les circonstances de la mutinerie de vendredi. Se voulant rassurant, il a noté que « l'émirat (jihadiste) de Roumieh ne sera plus reconstitué, quel que soit le prix à payer ».
Le ministre de l'Intérieur a appelé le chef du gouvernement à « inscrire le dossier de la prison de Roumieh au premier plan de l'ordre du jour du Conseil des ministres, jeudi prochain ». « Il faudra rassembler les fonds nécessaires pour la construction d'une prison centrale. Le Conseil des ministres avait décidé il y a quelques semaines de consacrer trente millions de dollars pour ce dossier, payables en deux versements. Mais nous œuvrerons à avoir les fonds rapidement afin de construire au plus tôt une prison centrale dans le sud ou le nord du pays », a-t-il poursuivi.
« Le problème des prisons traîne depuis cinquante ans. La prison de Roumieh a une capacité de 400 personnes, elle accueille actuellement 1 174 prisonniers. Cette densité est inhumaine et nécessite une solution rapide. La surpopulation est le problème le plus important à Roumieh. C'est cette surpopulation qui a provoqué le chaos ainsi que des alliances entre des terroristes et des prisonniers purgeant des peines pour d'autres genres de crime », a ajouté M. Machnouk.
Le ministre de l'Intérieur a également indiqué, dans un entretien avec le quotidien al-Moustaqbal, que « les prisonniers ont pu voler de l'un des gendarmes la clé principale des cellules. Ils ont ensuite pris en otages deux médecins et douze gendarmes, tentant de négocier, mais j'ai refusé les négociations avant qu'ils ne libèrent les otages. Ce qui a nécessité l'intervention de cheikh Salem Rifaï qui est entré en contact avec eux samedi à 1h 30 du matin ». « Pendant ce temps, les forces spéciales des FSI ont avancé vers la porte principale du bâtiment D que les prisonniers avaient renforcé avec des portes en fer. Les portes ont été remises en place et soudées. Les prisonniers seront transférés dans les dix jours à venir au bâtiment B dont la restauration se serait achevée », a-t-il dit.
Notons dans ce cadre que M. Machnouk s'est aussi entretenu avec le député Samir Jisr et le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire Sakr Sakr de l'opération sécuritaire menée par les forces spéciales des FSI à l'aube de lundi.
Rapportant des propos tenus par M. Machnouk, M. Jisr a souligné qu'il « existe une tendance à prendre en considération la surpopulation des prisons et étudier la situation des prisonniers, notamment ceux qui sont arrêtés pour des délits et des crimes de moindre importance, ceux-là ne constituant pas un danger ».
À Tripoli, les familles des prisonniers islamistes ont protesté en coupant des routes. Ainsi, les mères, sœurs et épouses de ces détenus sont descendues dans la rue pour bloquer diverses artères de la capitale du Liban-Nord, réclamant la démission du ministre de l'Intérieur.
Par ailleurs, le parti Kataëb s'est étonné, dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, du fait que le bâtiment D soit désormais semblable au bâtiment B, où les prisonniers étaient en contact avec l'extérieur avant l'opération des FSI de janvier dernier et qui avait consisté notamment à transférer les prisonniers islamiques du bâtiment B au bâtiment D. Les Kataëb ont appelé les autorités à bien tenir les prisons tout en respectant les droits des prisonniers, à commencer par le droit à un jugement rapide et équitable.
De son côté, le député Kataëb du Metn, Samy Gemayel, a invité le ministre de l'Intérieur à travers son compte Twitter à remplacer le terme de « prison de Roumieh » par « la prison centrale » et cela pour ne pas porter préjudice aux habitants de cette localité qui supportent déjà les séquelles des nombreuses mutineries dans ce lieu de détention.

Une unité spéciale des Forces de sécurité intérieure a effectué à l'aube d'hier, lundi, une opération de commando dans le bâtiment D où une mutinerie avait éclaté vendredi dernier avec prise d'otages. Des détenus de la mouvance islamiste avaient brisé les portes de leurs cellules et mis le feu à leurs matelas, prenant en otages une quinzaine de gardes et deux médecins....

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