Fatfat : Pas d’amendement de Taëf avant que les armes de toutes les milices ne soient remises à l’État

Député de Denniyé, Ahmad Fatfat a réagi hier aux tweets du chef du PSP Walid Joumblatt, qui avait proposé samedi un amendement de l'accord de Taëf, « ce compromis politique qui a ouvert la voie à la mainmise des partis, dans leurs différentes colorations, sur l'administration ».
« Ces propos recèlent un grand danger parce qu'un éventuel amendement de Taëf devrait tenir compte des armes du Hezbollah. Nous n'accepterons aucune modification de ce texte avant qu'il n'ait été appliqué dans son intégralité et que les armes des milices soient toutes remises à l'État », a indiqué M. Fatfat dans une allocution qu'il a prononcée à Denniyé, lors d'une cérémonie en hommage aux moukhtars de la région.
Considérant que le Liban traverse une étape critique de son histoire, le député a jugé nécessaire de tirer les leçons de la guerre. « Nous nous étions entendus à Taëf sur l'arabité du Liban et la répartition des pouvoirs. Nous craignons que ce qui se passe aujourd'hui ne nous replonge dans la guerre, dans la mesure où certains fondent leurs stratégies sur l'intimidation et les menaces », a-t-il dit, en se référant dans ce cadre aux discours de son collègue du Hezbollah, Mohammad Raad. « Nous croyons au Liban d'abord, et eux ne jurent que par l'Iran d'abord », a-t-il poursuivi.
Après avoir considéré que la guerre au Yémen n'est pas communautaire mais une guerre arabo-perse, M. Fatfat s'est penché sur le dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, « qui n'a à aucun moment évoqué le mot arabe ou arabité et qui s'est contenté d'insulter les Arabes. Et lorsqu'il a parlé du conflit dans la région, il a estimé qu'il se situe entre les musulmans et les sionistes, omettant le rôle arabe », a-t-il dit, en jugeant que « lorsque le Hezbollah aura pour slogan le Liban d'abord et fera primer l'intérêt du pays sur tout le reste, il deviendra alors un parti libanais ».
S'il a réaffirmé l'importance du dialogue avec cette formation, « dans la mesure où celui-ci fait partie de la bataille politique du courant du Futur », M. Fatfat a jugé que Hassan Nasrallah le compromet en reniant des engagements passés, dont notamment la déclaration de Baabda.