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À La Une - Conflit

Moscou plaide pour des "pauses humanitaires" au Yémen

Les combats ont fait "185 morts et 1.282 blessés", dont "75% des civils".

Des enfants yéménites se protégeant de la tempête de sable à Sanaa. MOHAMMED HUWAIS/AFP

La situation humanitaire s'est dégradée au Yémen meurtri par les combats entre rebelles et partisans du chef de l'Etat aidés d'un soutien aérien arabe, le Conseil de sécurité de l'ONU devant discuter samedi de "pauses humanitaires" dans le conflit.

La campagne militaire de pays arabes menée par l'Arabie saoudite, lancée le 26 mars, a ralenti l'avancée des rebelles chiites Houthis, liés à l'Iran, qui cherchent à s'emparer d'Aden, la grande ville du sud, après avoir pris la capitale Sanaa et des régions du nord et du centre du pays.

Sur le terrain, les insurgés font face à la résistance des "Comités populaires", une force paramilitaire soutenant le président Abd Rabbo Hadi Mansour qui, devant la progression rebelle, a quitté précipitamment son fief d'Aden pour se réfugier en Arabie saoudite.
Les combats, qui se concentrent à Aden depuis l'entrée des Houthis le 25 mars, ont fait "185 morts et 1.282 blessés", dont "75% des civils", a dit à l'AFP le chef du département de la Santé, Al-Khader Lassouar.
Ce bilan partiel n'inclut pas les victimes rebelles, a-t-il dit. Selon une source militaire, au moins 13 rebelles ont été tués dans de nouveaux raids nocturnes de la coalition et des bombardements de la marine à Aden.
M. Lassouar a appelé les organisations internationales et les monarchies arabes du Golfe, qui participent à l'opération militaire "Tempête décisive", à apporter une assistance médicale d'urgence aux hôpitaux d'Aden.

Parachutage d'armes

"Les stocks de médicaments se sont épuisés et les hôpitaux ne parviennent plus à faire face au nombre croissant des victimes", a-t-il dit.

La veille, la marine de la coalition avait acheminé un stock de vivres et de médicaments à Aden.
L'ONU et les organisations humanitaires s'inquiètent du nombre croissant de victimes civiles dans le conflit au Yémen, déclenché par une offensive des rebelles contre Sanaa en 2014, officiellement pour exiger la démission du gouvernement accusé de corruption et contester un projet de constitution qu'ils jugeaient injuste.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir dans la journée pour discuter d'une proposition russe visant à instaurer des "pauses humanitaires" dans les violences, selon des diplomates.

(Lire aussi : Les habitants d'Aden face à la peur et aux manques)


Jeudi, la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos, se disant "extrêmement inquiète" pour la sécurité des civils, a fait état de 519 morts et de 1.700 blessés en deux semaines de combats au Yémen.
Et la Croix-Rouge internationale a déploré la mort vendredi à Aden de deux agents humanitaires yéménites alors qu'ils secouraient des blessés, trois jours après la mort d'un employé du Croissant rouge yéménite à Dhaleh (sud).

Pour la deuxième nuit consécutive, la coalition arabe a parachuté près du port d'Aden un lot d'armes et de munitions pour les pro-Hadi. L'un de ces derniers, Ahmad Qassem al-Shaawi, s'en est félicité. "Si Dieu le veut, nous serons victorieux et mènerons courageusement et héroïquement la lutte", a-t-il dit.
A Riyad, le porte-parole de la coalition a dit que celle-ci "ne doit pas être pressée" dans sa mission, alors que l'Arabie saoudite a déjà perdu trois de ses gardes-frontières par des tirs en provenance du Yémen.

Evacuations

Devant l'insécurité croissante, la Jordanie a annoncé avoir évacué vendredi 48 de ses ressortissants du Yémen par voie terrestre, via l'Arabie saoudite, au lendemain de l'évacuation de dizaines d'Egyptiens.
Les ambassades sont fermées à Sanaa depuis sa prise par les Houthis fin janvier. Et les employés étrangers de l'ONU et des sociétés ont été rapatriés.

Autre signe du chaos, un collectif de tribus sunnites a pris dans la nuit le contrôle d'Al-Shihr, la deuxième ville de la province du Hadramout (sud-est), selon des habitants. Elles sont intervenues pour mettre fin à des actes de pillage dans un camp militaire déserté, selon un responsable.

Un jour plus tôt, le réseau el-Qaëda a pris le contrôle de Moukalla, chef-lieu du Hadramout, après avoir donné l'assaut contre la prison centrale et libéré 300 détenus, dont un de ses chefs.

A Dhaleh, les rebelles ont ouvert les portes d'une prison et laissé partir plus de 500 personnes qui y étaient incarcérées, selon une source militaire, qui redoute "une anarchie généralisée" dans le pays.


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