Qui n'a jamais eu chez lui une veille armoire ou un ancien bureau, hérités des parents ou des grands-parents, et qui ne sait plus quoi en faire ? Abîmés et décolorés, ces vieilleries restent bien trop souvent stockés dans un grenier, prenant la poussière. Les élèves de l'Institut du père Andeweg pour les malentendants (Faid) ont réussi à redonner vie aux antiquités, dans le cadre d'un projet visant à les aider à intégrer le marché du travail et à devenir autonomes.
Lina Atallah, responsable académique de l'institut, explique que « l'école leur apprend à utiliser leur appareil auditif, il est vrai, mais elle les aide surtout, à travers des projets tels que celui de la restauration de meubles, à les insérer dans le milieu professionnel ».
Les jeunes, âgés entre 14 et 18 ans, ont travaillé par petits groupes pendant quatre mois, et ont redonné brillance et couleur à du vieux mobilier de seconde main. Ils ont ainsi retapé des chaises, des tables et des bureaux qu'ils présentent à l'exposition « Rénover, ne pas jeter », à la galerie Farra (Mkallès).
Mounir, 14 ans, est heureux de voir son travail exposé dans une galerie, aux côtés de meubles conçus par des professionnels. « J'ai travaillé plusieurs heures sur les pièces. Cette chaise en tissu bordeaux, c'est moi qui l'ai poncée », explique-t-il en langue des signes à son professeur qui se charge de la traduction.
Les objectifs de ces ateliers de travail sont multiples. Les jeunes ont découvert un métier qu'ils n'auraient jamais songé pratiquer auparavant. Pascale Khaïrallah, coordinatrice des projets artistiques de l'école, constate que les « élèves ont apprécié l'atelier ». « À travers l'art, ils donnent quelque chose d'eux-mêmes. C'est une façon pour eux de s'exprimer autrement que par l'oral », souligne-t-elle.
Khaled, 17 ans, explique que ce qu'il a préféré, c'était l'étape de la peinture : « J'ai aimé faire ça avec mes amis », indique-t-il, le sourire aux lèvres. Le but était également de sensibiliser les étudiants sur l'importance du recyclage.
De telles initiatives, mêlant la création artistique et la professionnalisation, donnent une belle perspective d'avenir pour les jeunes malentendants du pays. À la suite des ateliers pratiques, deux élèves se sont d'ailleurs découvert une nouvelle passion et veulent devenir ébénistes. Les jeunes malentendants prouvent que leur motivation est bien plus forte que leur handicap.
Liban - Société
Des jeunes malentendants redonnent vie aux vieux meubles
Un projet artistique, professionnel et social a permis à des handicapés de s'essayer au travail du bois. L'objectif est simple : leur apprendre un métier.
OLJ / Par Sarah SOUHAIL, le 03 avril 2015 à 00h00
C'est génial et joli! Bravo!
08 h 22, le 03 avril 2015