Rechercher
Rechercher

Liban

Le discours de Nasrallah : Assiri dénonce une désinformation, le courant du Futur tempère tout en restant critique

L'Arabie saoudite n'a pas tardé à réagir au discours intempestif du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, rejetant en bloc ses accusations contre Riyad.
C'est par la voix du chef de sa mission diplomatique au Liban, Ali Awad Assiri, que l'Arabie saoudite a répondu hier à la diatribe du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre son intervention au Yémen, en accusant ce dernier de faire de la désinformation et en faisant observer que ses propos traduisent « une confusion » de l'Iran, qu'il n'a pas cependant nommé.
M. Assiri avait regagné Beyrouth hier, au terme d'une visite de 24 heures à Riyad. Peu après son arrivée, il a fait paraître un communiqué dans lequel il a pratiquement répondu point par point au discours de sayyed Nasrallah.
D'emblée, il a estimé que le discours du leader du Hezb « traduit une confusion des parties qu'il représente et comporte de nombreuses calomnies et fausses allégations à l'encontre de l'Arabie saoudite, dans une tentative de déformer la vérité et d'induire en erreur l'opinion publique ».
M. Assiri s'est arrêté sur la présidentielle libanaise d'abord, en affirmant que son pays « ne tient pas un double langage et ne se mêle pas du choix des candidats, qui reste une affaire strictement libanaise ». Selon lui, c'est pour détourner les regards de sa responsabilité au niveau du blocage de la présidentielle que sayyed Nasrallah a accusé le chef de la diplomatie saoudienne d'en être lui-même responsable.
Pour ce qui est du Yémen, il a expliqué que Riyad n'est intervenu dans ce pays que « lorsque les parties qui soutiennent sayyed Nasrallah et les houthis ont fait avorter toutes les tentatives d'entente et provoqué une escalade dans le pays ». Il a également rappelé le soutien de Riyad à la cause palestinienne, fustigeant l'exploitation par Téhéran, mais toujours sans le nommer, de cette cause, ainsi que ses manœuvres pour dresser les factions palestiniennes les unes contre les autres.

Les réactions internes
À Beyrouth, plusieurs personnalités politiques ont également vu dans les propos de sayyed Nasrallah, vendredi, « l'expression d'une confusion iranienne » qui n'ira cependant pas, ont-elles relevé, jusqu'à compromettre le dialogue entre le Hezbollah et le courant du Futur.
L'ancien Premier ministre, Nagib Mikati, s'est arrêté sur ce point, en se félicitant de ce que les chefs des deux partis, en dépit de leurs divergences profondes, restent attachés au dialogue, « ce qui permet de tenir le Liban à l'abri des dangers qui le menacent du fait des turbulences qui l'entourent ». Dans le même temps, il a considéré que Beyrouth ne peut pas « rester en dehors de l'unanimité arabe formée autour du Yémen », mais qu'il ne peut pas non plus s'engager dans un axe, « si l'on veut protéger notre unité et notre pluralité ».
De manière générale, les hommes politiques qui ont commenté les propos du chef du Hezbollah ont minimisé leur importance, partant du principe que sayyed Nasrallah n'a fait que « voler à la rescousse de son parrain ». C'est ce que le député Mohammad Kabbara a observé avant de s'adresser en ces termes au chef du Hezbollah : « Donc, si je comprends bien, l'Iran est un enfant de chœur. Non, mais, croyez-vous vous-mêmes à ce que vous dites ? »

Moawad et les députés du 14 Mars
De son côté, le chef du mouvement de l'Indépendance, Michel Moawad, a déclaré : « Sayyed Nasrallah se moque de l'intelligence des Libanais. Qui croire ? Lui qui dit que l'Iran ne contrôle pas le Liban ou les dirigeants iraniens qui parlent d'une extension de l'empire perse jusqu'aux côtes méditerranéennes ? »
Les députés Ziad Kadri, Nidal Tohmé et Imad el-Hout (14 Mars) ont pour leur part noté que sayyed Nasrallah s'est empêtré dans des contradictions en essayant de défendre l'Iran, estimant de manière générale que le discours de ce dernier était principalement adressé à son public. « Comment peut-il accuser l'Arabie saoudite de lancer une guerre préventive au Yémen, alors qu'il n'arrête pas, en essayant de justicier son implication dans le bourbier syrien, de clamer que les Libanais doivent être reconnaissants à son parti d'avoir lancé une guerre préventive en Syrie pour les protéger des jihadistes qui s'apprêtent selon lui à attaquer le pays », ont commenté MM. Kadri et Hout. Le député de la Jamaa islamiya s'est offusqué de ce que le leader du Hezbollah ait pu mettre en danger, à cause de son réquisitoire contre Riyad, le sort de centaines de familles libanaises qui résident en Arabie saoudite.
Les députés Ammar Houri, Samir Jisr et Nidal Tohmé (14 Mars) ainsi que le secrétaire général du Renouveau démocratique, Antoine Haddad, ont assuré, tout en critiquant le discours de sayyed Nasrallah, que le dialogue avec le courant du Futur n'est pas en danger, rappelant que son principal objectif est de désamorcer la tension politique dans le pays et d'essayer de débloquer la présidentielle.
Parallèlement, l'ancien député Misbah Ahdab s'est arrêté sur l'importance de l'opération menée au Yémen par la coalition arabe, dans la mesure où elle est de nature à freiner, selon lui, les visées expansionnistes iraniennes. M. Ahdab a exprimé le souhait que le Hezbollah « cesse de plonger le Liban dans de nouveaux problèmes et de porter un coup à leurs intérêts dans le monde arabe ».
Notons enfin que le Comité des ulémas sunnites a appelé la coalition arabe à étendre son opération jusqu'en Irak et en Syrie.

L'Arabie saoudite n'a pas tardé à réagir au discours intempestif du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, rejetant en bloc ses accusations contre Riyad.C'est par la voix du chef de sa mission diplomatique au Liban, Ali Awad Assiri, que l'Arabie saoudite a répondu hier à la diatribe du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre son intervention au Yémen, en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut