Une fosse commune contenant au moins 70 corps, dont beaucoup sont décapités, a été découverte à l'extérieur de la ville nigériane de Damasak, prise le week-end dernier aux jihadistes de Boko Haram par les armées tchadienne et nigérienne, rapporte un journaliste de Reuters.
Les cadavres, en partie momifiés en raison du climat sec et désertique des lieux, ont été jetés près d'un pont à la périphérie de la ville, précise ce photographe de l'agence. Des enquêtes sont en cours pour recenser le nombre de corps et les autorités nigérianes sont attendues sur place pour prendre l'opération en charge, dit-on de sources militaires nigériennes. Damasak était en grande partie déserte quand les soldats nigériens et tchadiens y ont pénétré samedi dernier, de nombreux habitants ayant préféré fuir la ville durant son occupation par Boko Haram, qui a duré quatre mois, depuis novembre. Les magasins avaient été pillés.
De mêmes sources, on déclare que les militaires tchadiens et nigériens ont demandé à l'armée nigériane d'occuper la ville, située à la frontière avec le Niger, mais que celle-ci n'a pour l'heure donné aucune réponse. Le Tchad et le Niger sont passés à l'offensive au début du mois contre Boko Haram après plusieurs incursions du groupe armé nigérian sur le territoire des pays voisins.
Jonathan se dit « optimiste »...
Dans ce contexte, le président nigérian, candidat à sa réélection le 28 mars, a dit hier espérer que l'armée enlève d'ici à un mois toutes les localités occupées dans le nord-est par Boko Haram, ce qui constituerait une victoire décisive contre les islamistes qui multiplient attentats et attaques depuis six ans. « Je suis très optimiste : nous n'aurons pas besoin de plus d'un mois pour reprendre tous les territoires tombés entre leurs mains », a déclaré M. Jonathan, avant d'ajouter que « Boko Haram s'affaiblit de jour en jour ».
Mais, selon les experts, ces déclarations pourraient se révéler prématurées, Boko Haram ayant prouvé, ces derniers jours, qu'il était encore capable de mener des attentats et raids sanglants en différents points. L'armée nigériane, très critiquée pour n'avoir pas contenu l'insurrection islamiste qui a fait plus de 13 000 morts en six ans, a annoncé des victoires sans précédent contre Boko Haram ces dernières semaines dans le nord-est. Jusqu'ici, les soldats nigérians, mal équipés et peu motivés, étaient régulièrement accusés par les populations locales de fuir dès l'arrivée des assaillants, souvent mieux armés.
(Sources : agences)
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10 h 10, le 22 mars 2015