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À La Une - diplomatie

Nucléaire : les chances de sceller un accord avec Téhéran sont de 50%, estime Washington

Ali Akbar Salehi évoque un accord sur "90% des questions techniques" avec les Américains.

Depuis lundi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif (notre photo, au centre) sont enfermés dans un palace de Lausanne, en Suisse, pour des négociations tous azimuts et à huis clos. AFP PHOTO / POOL / BRIAN SNYDER

Les Etats-Unis ont évalué mardi à 50/50 les chances de sceller un accord politique avec l'Iran sur son programme nucléaire controversé, les deux gouvernements étant lancés dans une course contre la montre pour aboutir à la fin mars. "Dans l'esprit du président Barack Obama, la probabilité n'a pas changé", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. "Nous sommes, au mieux, à 50/50".

Après 12 ans de tensions entre l'Iran et les Occidentaux et 18 mois de pourparlers intenses, la République islamique et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, et Allemagne) se sont donné jusqu'au 31 mars pour aboutir à un règlement dit "politique" qui garantirait que l'Iran n'aura jamais la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions.

Depuis lundi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif sont enfermés dans un palace de Lausanne, en Suisse, pour des négociations tous azimuts et à huis clos. Ils sont épaulés par le ministre américain de l'Energie Ernest Moniz et le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi. Les délégations ont discuté d'arrache-pied toute la journée de mardi.
Dans l'après-midi, l'Iranien Salehi est sorti de la réunion pour affirmer être "parvenu à un accord sur 90% des questions techniques lors des discussions avec Ernest Moniz". Il ne reste "des différences que sur une seule question majeure", a-t-il assuré.

Optimisme iranien
Une déclaration volontairement très optimiste qui tranche avec le scepticisme des Américains et des Européens sur les chances de conclure dans les prochains jours.
"Nous avons à coup sûr fait des progrès" mais "il nous reste des sujets difficiles", a mis en garde un haut responsable américain. "Il y a encore du chemin", a-t-il insisté, évoquant des divergences sur des domaines "techniques" mais sans entrer dans les détails.

Interrogé sur la probabilité d'aboutir avant le Nouvel an iranien du 21 mars, ou au plus tard le 31 mars, un autre diplomate avait répondu lundi que "très franchement, nous ne savons toujours pas si nous le pourrons".

Lundi, M. Zarif était allé aussi à Bruxelles pour voir ses homologues européens.
"Il y a eu des avancées mais il reste des points importants qui ne sont pas réglés", avait souligné le Français Laurent Fabius, dont le pays est considéré comme le plus dur du 5+1 à l'égard de Téhéran.
Tous les directeurs politiques des gouvernements du 5+1 doivent se retrouver mercredi à Lausanne.

Après un accord provisoire de novembre 2013, les grandes puissances et l'Iran ont repoussé par deux fois la date butoir pour un accord définitif. Washington a prévenu qu'il n'y aurait pas d'autre prolongation.
En cas d'entente politique d'ici fin mars, les parties sont convenues de finaliser d'ici au 30 juin/1er juillet tous les détails techniques.
Le premier document de quelques feuillets fixerait les grands chapitres pour garantir le caractère pacifique des activités nucléaires iraniennes. Il établirait aussi le principe du contrôle des infrastructures de l'Iran, la durée de l'accord et le calendrier d'une levée progressive des sanctions.
Sur ce dernier point, Téhéran et les 5+1 sont en désaccord.
L'Iran voudrait une levée en une seule fois de sanctions de l'Onu, des Etats-Unis et de l'UE, qui l'étouffent économiquement et l'isolent diplomatiquement.

Il y a aussi divergence sur la durée de l'accord et sur la période d'un an, dite "breakout time", qui laisserait assez de temps au 5+1 pour réagir si l'Iran violait ses engagements. Autre point de discorde, la capacité d'enrichissement d'uranium qui serait laissée à l'Iran et donc le nombre de centrifugeuses.
Le président Obama a maintes fois promis qu'il ferait tout, y compris militairement, pour empêcher l'Iran d'avoir un jour la bombe. Mais depuis septembre 2013, il mise sur la carte diplomatique et a fait d'un rapprochement avec la puissance chiite une priorité de sa politique étrangère.
Un scénario qui met en rage Israël et une partie du Congrès américain, contrôlé par les républicains.
Une cinquantaine de sénateurs républicains ont écrit aux dirigeants iraniens pour les mettre en garde contre un accord avec le président des Etats-Unis, affirmant que le Capitole aurait le dernier mot.

"Il peut se passer beaucoup de choses d'ici la fin de semaine. C'est le propre de la diplomatie. C'est comme un match de football à la 88e minute: un dernier but assure la victoire", a commenté auprès de l'AFP Reza Marashi, directeur de recherche du National Iranian American Council.

 

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