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Liban - L’éclairage

Pourquoi le Hezbollah a tiré à boulets rouges sur le Conseil national du 14 Mars...

Pourquoi le Hezbollah a-t-il subitement levé le ton face au 14 Mars, et surtout le courant du Futur ? Pourquoi a-t-il été autant dérangé par l'annonce de la création du Conseil national, au point de menacer de suspendre le dialogue ? Comment expliquer cette polémique à la veille de la signature de l'accord américano-iranien sur le nucléaire, à l'heure où Téhéran et Riyad s'envoient des signaux positifs ?


Il fallait que le 14 Mars annonce une mesure concrète pour son dixième anniversaire, souligne un pôle de la coalition, une mesure qui aille dans le sens d'un renouveau institutionnel assurant un cadre transcommunautaire et rassembleur, non seulement pour toutes les composantes politico-communautaires concernées, y compris au sein de la communauté chiite et alaouite, mais aussi pour l'opinion publique gravitant dans l'orbite du mouvement. Selon un ancien député, un tel cadre national serait de nature à consolider l'unité interlibanaise et le vivre-ensemble. Le 14 Mars a réussi à franchir le pas de créer une telle structure, après plusieurs tentatives similaires avortées durant les quatre dernières années. Les circonstances imposent désormais une telle démarche, devenue une nécessité nationale, selon cet ancien député.


Si le Hezbollah n'a pas tardé à sonner la charge contre le Conseil national, c'est spécifiquement parce que cette structure représente une symbolique d'unité nationale et consolide les rangs du 14 Mars. Le député Mohammad Raad a ainsi menacé de geler le dialogue avec le Futur si ce dernier cautionne la poursuite de ce nouveau chantier politique. Pour un membre du secrétariat général du 14 Mars, le Hezbollah cherche à démanteler la coalition, en semant la discorde entre Saad Hariri, Samir Geagea, Amine Gemayel, Boutros Harb, Farès Souhaid, etc. C'est donc la cohésion du 14 Mars qui serait dans le collimateur du parti chiite. La formation du Conseil national apparaîtrait ainsi, pour le Hezbollah, comme une initiative encore plus dangereuse, dans la mesure où elle renoue des liens avec l'opinion publique, défait par des années de mauvaise gestion politique, et fait participer, en sus des composantes politiques de la coalition, des personnalités indépendantes et des leaders d'opinion, notamment chiites. Le meeting du Biel s'est en effet caractérisé par la présence d'un large éventail de personnalités chiites hostiles aux options stratégiques du Hezbollah, et le Conseil national pourrait contribuer, ce faisant, à renforcer ce groupe de démocrates et d'indépendants chiites échappant à la mainmise du parti pro-iranien.


Il reste que les milieux du 14 Mars ne cachent pas leur étonnement face à la réaction vive du Hezbollah. D'autant que la campagne initiée contre le Conseil national a consolidé la légitimité de cette structure, face à une opinion publique pourtant dubitative et quelque peu désabusée par les ténors de la coalition.


Mais qu'en est-il des effets de cette nouvelle campagne du parti chiite sur son dialogue avec le courant du Futur ? Selon un député du courant haririen, les positions des ténors du Hezbollah n'auront aucune espèce de conséquences sur ce dialogue. La question du Conseil national a néanmoins été incluse à l'ordre du jour de la prochaine séance de dialogue à Aïn el-Tiné, prévue en principe pour demain mercredi 18 – sauf si le Hezbollah décide de l'ajourner. Un observateur estime que les deux parties ne peuvent pas interrompre le dialogue, en raison des répercussions que cela pourrait avoir sur la stabilité, notamment un retour de la tension dans la rue islamique.


Pour les milieux politiques du 8 Mars, le Conseil national est une mesure qui vient s'ajouter à la campagne internationale menée par les États-Unis contre le Hezbollah, après les positions en flèche contre le Hezbollah exprimées par l'ambassadeur américain David Hale à l'issue de sa rencontre avec le ministre Nouhad Machnouk à Sanayeh. Sans oublier le discours du chef du courant du Futur, Saad Hariri, au Biel le 14 février dernier, et les communiqués et déclarations des pôles du courant du Futur et du 14 Mars en général. Pour le 8 Mars, tout cela est parfaitement orchestré avec la campagne étrangère qui vise le Hezbollah, cristallisée par le communiqué final du congrès du Biel, samedi dernier, et son attaque frontale contre Téhéran.


Le 14 Mars répond à ces accusations en soulignant qu'il n'a pas changé de discours, en dépit des dialogues en cours avec les composantes du 8 Mars. Le fait que chacune des composantes reste attachée à son discours et ses principes ne devrait pas influer sur le dialogue en tant que tel, qui reste une nécessité pour le pays, notamment face à la spirale de la violence dans laquelle se trouve toute la région et à la montée en puissance des courants extrémistes. Le Hezbollah ne souligne-t-il pas tous les jours qu'il est en faveur de la candidature de Michel Aoun seulement à la présidence de la République, ou qu'il souhaite rester en Syrie et conserver ses armes ? Pourtant, le 14 Mars n'a jamais menacé de torpiller le dialogue sur base de ces déclarations. Du reste, ce dialogue est une contrainte et une nécessité pour les deux parties, et nul ne peut prendre la décision de la saborder avec légèreté, dans la mesure où la communauté internationale pousse toutes les parties à rester assises ensemble à la même table, dans la perspective de la signature de l'accord sur le nucléaire entre l'Iran et le G5+1.


Selon un diplomate libanais, l'après-signature devrait induire un changement de comportement de Téhéran au niveau de la région, qui se répercuterait sur ses alliés locaux, à commencer par le Hezbollah. L'Iran n'a-t-il pas accepté le principe de la conférence de Riyad sur la crise yéménite, en présence des représentants du président de la République et des houthis ? Cela n'est-il pas représentatif d'un climat positif d'ouverture entre Iraniens et Saoudiens ? Une source diplomatique croit savoir que ce climat d'ouverture se traduira, au lendemain des réunions du G5+1 en Suisse, par une visite du chef de la diplomatie iranienne en Arabie...

Pourquoi le Hezbollah a-t-il subitement levé le ton face au 14 Mars, et surtout le courant du Futur ? Pourquoi a-t-il été autant dérangé par l'annonce de la création du Conseil national, au point de menacer de suspendre le dialogue ? Comment expliquer cette polémique à la veille de la signature de l'accord américano-iranien sur le nucléaire, à l'heure où Téhéran et Riyad s'envoient...

commentaires (4)

Le Hezbollah se rend enfin compte de son erreur d’évaluation concernant le mouvement du 14 Mars. Sa contre-révolution a commencé avec plus d'assassinats, un coup d’état accompagné d'une invasion, des intimidations et pour finir une tentative de paralysie totale des institutions de l’état. Il a table toute ses espérance sur le fait que ce mouvement était tellement diversifié dans ses composantes, allant des idéologies politiques a la confession, que quelque part il finira par se désintégrer et alors il pourra sans probleme ramasser les morceaux et livrer le pays a l'empire Perse auquel il s'est inféodé. Avec l'annonce du Congres et les sondages, il s'est rendu compte, qu'au contraire, ce mouvement s’étend et grandi de plus en plus et donc lui fait ombrage car il ne pourra jamais acquérir de légitimité, que ce courant a eu, a travers les élections législatives. De plus il sait très bien que si l'Iran veut voir les sanctions levées elle devra et peut vendre la peau de l'ours Hezbollah pour ses intérêts, alors que le courant du 14 Mars lui n'est ni vendable, ni échangeable, ni achetable car formé de partis qui ont souffert pendant des années pour le "Liban d'abord" et ne lâcherons pas le morceau quoi qu'il arrive. D'où le tollé qu'il cherche a soulever pour faire pression sur les uns et les autres. Une promesse pour le Hezbollah: Il existeront tous lorsque lui ne sera plus. A bon entendeur salut!

Pierre Hadjigeorgiou

14 h 00, le 17 mars 2015

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Commentaires (4)

  • Le Hezbollah se rend enfin compte de son erreur d’évaluation concernant le mouvement du 14 Mars. Sa contre-révolution a commencé avec plus d'assassinats, un coup d’état accompagné d'une invasion, des intimidations et pour finir une tentative de paralysie totale des institutions de l’état. Il a table toute ses espérance sur le fait que ce mouvement était tellement diversifié dans ses composantes, allant des idéologies politiques a la confession, que quelque part il finira par se désintégrer et alors il pourra sans probleme ramasser les morceaux et livrer le pays a l'empire Perse auquel il s'est inféodé. Avec l'annonce du Congres et les sondages, il s'est rendu compte, qu'au contraire, ce mouvement s’étend et grandi de plus en plus et donc lui fait ombrage car il ne pourra jamais acquérir de légitimité, que ce courant a eu, a travers les élections législatives. De plus il sait très bien que si l'Iran veut voir les sanctions levées elle devra et peut vendre la peau de l'ours Hezbollah pour ses intérêts, alors que le courant du 14 Mars lui n'est ni vendable, ni échangeable, ni achetable car formé de partis qui ont souffert pendant des années pour le "Liban d'abord" et ne lâcherons pas le morceau quoi qu'il arrive. D'où le tollé qu'il cherche a soulever pour faire pression sur les uns et les autres. Une promesse pour le Hezbollah: Il existeront tous lorsque lui ne sera plus. A bon entendeur salut!

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 00, le 17 mars 2015

  • Sale temps ces temps derniers pour les 14 Sains éhhh Libanais. Eux qui ont l'infinie politesse, assez rare dans ce kottor-conTrée convenons-en, de s’exprimer en 1 langage politique assez fluide, élégant. Ils aiment les discours dans leur juste acception, ce qui doit passer pour pose certaine aux yeux des fakîhàRiens. Et traquent comme personne les affirmations politiques toute faites, dont se gargarisent ces mêmes Malsains ! La dernière qui a dû accabler les vrais Sains est d'apprendre que quelqu'un a mis dans son gousset "le gouvernement" : Le fakîhdiot Per(s)cé, e.g., est actuellement dans ce cas ! boSSfaïr, lui, s’est jeté donc tête la première de la même manière que "Tonnerre à Rien" dans ce panier à crabe de mollâhs, en piquant du nez dans sa "chôrbah de äadass" ou de lentilles ! "à Rien", lui, ce sera donc dans une de ces cantines du fakkîh à Hârtéhrééék, sis Ddâhïyéééh bidonville, où il se régale régulièrement de késchék clanique et/ou aSSadique ; plat introuvable, on le craint, dans un restaurant lui par contre normal. Ils dînent donc avec leur monologue à la fois étourdissant et discursif mais de plus en plus balbutiants, tant l’arack ou le jus frelaté bu à grandes gorgées finissent par les contrarier. Et que s’ils ont a tant bu de tout temps, c'est pour vaincre leurs frayeurs "résistantcielles" de vieille fille gamines ! Il faudrait pourtant qu’ils "résiiistent" sincèrement, les "requins", mais ils n’en ont jamais été capables, les "gredins".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 24, le 17 mars 2015

  • C'EST QU'ILS NE VEULENT PAS DE COMBAT PACIFIQUE... ILS PRÉFÈRENT L'ATLAN... TIQUE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 09, le 17 mars 2015

  • "Pourquoi le Hezbollah a-t-il tiré à boulets rouges sur le Conseil national du 14 Mars" ? Poser cette question c'est comme demander pourquoi les carnivores aiment la viande. Mais c'est leur nature, voyons. La nature même du Hezbollah c'est le totalitarisme, l'essence même du régime des mollahs, dont il est le bras sur ces rivages. Il craint de ne plus avoir des fantoches qui lui font face, mais une force solide et efficace.

    Halim Abou Chacra

    06 h 08, le 17 mars 2015

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