Le gouvernement se revitalise sous le signe du consensus

Le Conseil des ministres a repris hier ses réunions, mettant fin à deux semaines de paralysie dues à une divergence de points de vue sur le processus de prise de décision à adopter à l'ombre de la vacance présidentielle. Les ministres ont finalement tranché en faveur de l'option du consensus, chaque ministre pouvant cependant exprimer ses réserves, mais pas de manière à bloquer les projets.
Le Conseil a tenu sa réunion au Grand Sérail, sous la présidence du Premier ministre Tammam Salam, en présence de l'ensemble des ministres, à l'exception d'Achraf Rifi, qui se trouve en déplacement à Bruxelles.
À l'issue de la réunion, qui a duré près de trois heures, le porte-parole du gouvernement, le ministre de l'Information Ramzi Jreige, a indiqué que dans son mot d'ouverture, le Premier ministre a souligné qu'« un an après la formation du cabinet, il était nécessaire de procéder à une évaluation de ses performances et d'en tirer les leçons, surtout à l'ombre des circonstances exceptionnelles imposées par la vacance présidentielle ».
Tammam Salam a ainsi rappelé qu'« il s'agit d'un gouvernement de coalition et qu'il a été créé sous le slogan de l'intérêt national », selon M. Jreige.
« Ce gouvernement a réalisé de nombreux exploits durant les trois premiers mois de son existence, sous le mandat du président Michel Sleiman, notamment pour ce qui a trait aux nominations effectuées et aux plans de sécurité établis, jusqu'à ce que la vacance se produise au niveau de la présidence », a poursuivi le président du Conseil dans son intervention, rapportée par M. Jreige.
« L'avis était que le consensus soit à la base de l'action du cabinet, mais ce consensus ne doit pas déboucher sur le blocage, surtout que la plupart des questions posées portent sur des affaires liées à la vie de tous les jours et au développement, qu'il est inadmissible de paralyser sous prétexte de la non-existence d'un consensus à ce niveau », a indiqué le ministre de l'Information, en citant Tammam Salam.
« Le Premier ministre a ajouté qu'il réclamait et réclame encore à chaque séance du Conseil des ministres la formation d'un nouveau président de la République, a précisé M. Jreige. Cependant, à l'ombre du maintien de la situation exceptionnelle résultant de la vacance présidentielle, l'option du consensus, qui a la priorité dans le cadre de l'article 65 de la Constitution, reste la meilleure option, en veillant à ce que l'adoption de cette option n'aboutisse pas au blocage et à l'obstruction, ce que le Premier ministre n'admettra plus à partir de ce jour », a conclu Ramzi Jreige.
Le Conseil des ministres a par ailleurs discuté des différents sujets inscrits à l'ordre du jour de la réunion et a pris une série de décisions sur ce plan.