Sur la route de Tikrit, les snipers et les pièges de l’EI

Les forces irakiennes se sont rapprochées hier de Tikrit mais leur avancée a été ralentie par les snipers et les pièges de l'État islamique, au deuxième jour de la vaste offensive pour reprendre cette ville-clé entre Bagdad et Mossoul. « Nous avançons avec précaution », a indiqué un responsable militaire sur place à l'AFP. Car l'EI « utilise des techniques de guérilla urbaine », notamment en postant « des tireurs embusqués ».
Bagdad a mobilisé 30 000 hommes, dont des miliciens chiites et des membres de tribus sunnites et l'aviation pour cette offensive. Ils font face à un nombre inconnu de jihadistes qui défendent la deuxième ville la plus importante conquise par l'EI en Irak, après Mossoul. Pour reprendre Tikrit, les forces de sécurité avancent depuis le nord via al-Alam, le sud via al-Dour, et depuis l'est. L'officier a précisé que les troupes se trouvaient à la périphérie d'al-Dour, où l'EI est retranché. Les jihadistes utilisent les civils n'ayant pas fui comme boucliers humains, selon lui.
De son côté, l'EI a annoncé qu'un de ses combattants, de nationalité américaine, avait perpétré un attentat-suicide à l'aide d'un « camion rempli d'explosifs » contre des soldats près de Samarra, l'autre grande cité de la province de Salaheddine. Il semblerait que l'avancée des forces progouvernementales soit entravée par le grand nombre d'engins explosifs improvisés disposés dans toute la zone. « Le but est d'encercler les combattants puis de lancer l'assaut », a expliqué le commandant.

Aide militaire turque
Selon John Drake, un expert de l'institut de recherche sur la sécurité AKE Group, la bataille engagée lundi a davantage de chance de réussir que les précédentes lancées contre Tikrit, car les groupes chiites ont désormais plus de moyens. « Néanmoins, l'opération va probablement être très difficile », a-t-il dit, en soulignant qu'il serait compliqué pour les forces de sécurité d'obtenir des renseignements sur le terrain en raison de la peur de représailles de l'EI.
Avec l'appui des frappes de la coalition internationale antijihadiste, l'armée irakienne et les milices alliées du gouvernement ont avancé vers le nord ces derniers mois. Par ailleurs, la Turquie a envoyé deux avions-cargos chargés de matériel militaire en soutien à l'armée irakienne, selon les médias turcs. Son ministre de la Défense était attendu aujourdhui à Bagdad.

Un Européen tué
Sur le terrain syrien, les États-Unis et leurs partenaires de la coalition internationale ont mené 14 frappes aériennes contre les jihadistes de l'EI depuis lundi matin, a fait savoir hier soir le commandement conjoint qui supervise les opérations. Six de ces raids ont concerné des positions de l'EI dans les environs de la ville kurde syrienne de Kobané.
D'autre part, un Européen a été tué alors qu'il combattait contre les jihadistes, a indiqué hier une ONG. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé à l'AFP que le combattant, qui serait soit de nationalité britannique, soit de nationalité grecque, a succombé hier à ses blessures infligées la veille lors des combats dans la province de Hassaké. Il combattait avec la principale force kurde en syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), au sud-ouest de Tall Hamis, une localité reprise à l'EI la semaine dernière. C'est le second Occidental, combattant avec les Kurdes, dont la mort est annoncée après celle d'un Australien décédé la semaine dernière dans la même région.

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