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Liban

Michel Moawad : Appliquer la Constitution, c’est commencer par élire un chef de l’État

Michel Moawad, lors de sa conférence de presse, hier, à Sydney. Photo Ani

Le chef du Mouvement de l'indépendance, Michel Moawad, a appelé hier à une application intégrale de la Constitution, non seulement pour trancher la question du mécanisme de prise de décision au niveau du Conseil des ministres, mais qui commencerait par pousser ceux qui boycottent les séances parlementaires à se rendre à la Chambre pour élire un nouveau président de la République.
M. Moawad, qui effectue actuellement une tournée en Australie, s'exprimait à Sydney, devant des représentants de différents partis du 14 Mars.
Évoquant la vacance présidentielle à la tête de l'État, M. Moawad a souligné que le Liban est « le seul pays du monde » à subir ce vide au sommet de sa hiérarchie, relevant que le conflit, en l'absence du chef de l'État, s'est reporté sur les mécanismes de prise de décision au sein du Conseil des ministres. « Certains estiment que cette prise de décision devrait se faire à l'unanimité en l'absence du président, tandis que d'autres sont pour l'application de l'article 65 de la Constitution », a-t-il résumé.
« Cependant, avant toute discussion sur les moyens d'expédier les affaires des gens et du gouvernement, il faudrait se hâter d'élire un président de la République. C'est lui qui est à la tête des institutions (...) », a indiqué Michel Moawad.
« Que se passerait-il en Australie si ce pays n'avait pas un chef de gouvernement ? Si, à Dieu ne plaise, il arrive quelque mal au Premier ministre Tammam Salam, que ferons-nous ? Nous serions en présence d'un gouvernement démissionnaire, et nous nous trouverions dans l'incapacité de nommer un nouveau Premier ministre. Le pouvoir exécutif s'effondrerait intégralement. Quelle partie responsable ou disposant d'une conscience nationale peut se permettre, à l'ombre des circonstances sécuritaires exceptionnelles que la région traverse, de placer le Liban dans une quasi-situation de vide, et de discuter ensuite du sexe des anges et de la manière d'expédier les affaires des gens ? » s'est-il interrogé.
Pour Michel Moawad, le cabinet actuel devrait se contenter d'expédier les affaires courantes en l'absence du chef de l'État, et non « servir d'arène de conflits aux différents partis politiques comme c'est le cas actuellement », et normaliser le vide pour « spolier les prérogatives du président de la République ».

Libaniser la présidentielle
Il ne suffit pas de se prévaloir que l'on va appliquer la Constitution pour ce qui est du mécanisme de prise de décision au sein du cabinet, a poursuivi le chef du Mouvement de l'indépendance. « Celui qui prétend appliquer la Constitution doit le faire intégralement, en commençant par mettre en application les dispositions constitutionnelles relatives à l'élection présidentielle », a-t-il souligné. Dans ce cadre, M. Moawad a remis en question le quorum des deux tiers adopté pour l'échéance présidentielle, reprochant au 14 Mars de « s'être soumis à cette fausse interprétation de la Constitution », qui « a annihilé la possibilité de libaniser l'élection, en la mettant ainsi sous la coupe des forces régionales et internationales capables de la bloquer ».
Selon lui, « ceux qui affirment vouloir libaniser l'échéance devaient appliquer la Constitution de sorte que la majorité absolue soit le quorum pour l'élection ».
Enfin, appliquer la Constitution, c'est aussi ne pas boycotter les séances, puisque « ce n'est pas vrai que le boycott est un droit », a-t-il noté.
Abordant par ailleurs le volet sécuritaire, Michel Moawad a dénoncé l'inexistence du monopole de la violence légitime au Liban et l'ingérence du Hezbollah dans les combats hors du pays, ce qui « a provoqué la chute des frontières (...) et le développement de l'extrémisme ». Le Hezbollah « a commis une faute vis-à-vis de lui-même et du Liban », a souligné M. Moawad, rendant un vibrant hommage à l'armée et sa bravoure dans la lutte contre les terroristes.
« Nous refusons toute tentative d'impliquer l'armée dans des opérations hors du territoire libanais, dans le cadre d'agendas qui n'ont rien à voir avec le Liban. De même, nous rejetons toute coordination avec un groupuscule armé hors du territoire libanais, y compris l'armée de Bachar el-Assad, qui n'est plus que l'une des milices qui terrorisent le peuple syrien », a-t-il ajouté.

Le chef du Mouvement de l'indépendance, Michel Moawad, a appelé hier à une application intégrale de la Constitution, non seulement pour trancher la question du mécanisme de prise de décision au niveau du Conseil des ministres, mais qui commencerait par pousser ceux qui boycottent les séances parlementaires à se rendre à la Chambre pour élire un nouveau président de la République.M....

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