Il y a depuis hier non seulement une « Affaire Gérard Bapt » mais une véritable tempête dans le monde politique français qui fait la « une » sur toutes les radios et chaînes depuis l'atterrissage de l'avion du député à Toulouse, après une escale à Paris où il avait débarqué du vol MEA/Air France en provenance de Beyrouth. En soirée, des journalistes n'hésitaient pas à parler même d'affaire d'État tant elle prenait de l'ampleur et de l'espace sur les écrans et les ondes.
Le « crime abominable » de M. Bapt et des trois autres élus de diverses sensibilités politiques est d'avoir effectué une visite privée en Syrie sans être mandatés par le gouvernement ni pour faire parvenir un message quelconque au régime dictatorial de Damas dont on annonce la chute imminente depuis trois ans.
J'ai dîné le mardi 17 au restaurant du Palais Bourbon avec Gérard Bapt qui est, il est important de le rappeler, président du groupe d'amitié France-Syrie et vice-président du groupe France-Liban. Il m'a parlé de son voyage en me demandant de respecter la règle de discrétion d'usage jusqu'à son arrivée dans la capitale syrienne, via Beyrouth.
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Il venait d'une longue réunion au Quai d'Orsay où une responsable de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord avait tenté de le dissuader d'effectuer ce voyage, arguant des risques au niveau de la sécurité et du fait que le pays hôte allait exploiter à fond la présence de parlementaires français à Damas avec tous les bénéfices que cela apporterait à l'infréquentable Bachar el-Assad. Le député de Midi-Pyrénées avait répondu qu'il se rendait en Syrie à titre personnel et qu'il n'était porteur d'aucun message et qu'il y allait en tant que simple citoyen qui veut surtout voir et entendre. Il n'était pas encore sûr que d'autres parlementaires seraient du voyage et M. Jacques Myard, député UMP des Yvelines, n'avait pas encore décidé de l'accompagner. Le Quai d'Orsay était de ce fait informé de ce voyage qui était entamé cinq jours plus tard par le vol Paris-Beyrouth avec un départ par la route prévu pour mardi.
À leur retour hier à Paris, les parlementaires et plus particulièrement Gérard Bapt et Jacques Myard étaient informés par les journalistes qui les attendaient de pied ferme des déclarations incendiaires du président François Hollande condamnant cette visite, depuis Manille où il était en visite officielle, ainsi que des propos d'une rare hostilité du Premier ministre Manuel Valls et aussi du secrétaire général du PS, M. Jean Christophe Cambadélis, qui a évoqué des sanctions contre Gérard Bapt.
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Parfaitement serein, ce dernier a répondu qu'il parlerait de cela avec ses pairs du PS et du gouvernement alors que Jacques Myard, plus coriace, affirmait que les rencontres que les parlementaires avaient eues à Damas, y compris l'audience accordée par le président Assad, étaient très « positives », condamnant l'autisme de la diplomatie française et soulignant que la France ne devait pas être en reste au moment où un émissaire de l'Onu, M. de Mistura, et des personnalités américaines se trouvaient au même moment en Syrie pour faire valoir une solution politique.
En Syrie et au Liban, nombre d'interlocuteurs nous ont affirmé, a dit M. Myard, qu'une chute du régime de Bachar provoquerait un chaos indescriptible, dévastateur, et que cet état d'anarchie renforcerait en tout cas les terroristes qui pourraient ainsi instaurer leur État islamique dans l'ensemble de la zone.
Les deux parlementaires ont affirmé qu'ils réservaient leurs informations et leurs arguments à leurs instances partisanes respectives et qu'entre autres rencontres, ils avaient pu discuter avec les patriarches melkite et grec-orthodoxe qui leur ont fait part de « vues pertinentes, intéressantes » et, ont-ils ajouté, utiles pour une diplomatie qui n'a plus aucun contact avec la Syrie depuis la fermeture de l'ambassade de France à Damas.
Pour mémoire
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commentaires (4)
Des bons rapports franco-bääSSdiots. Le pire est sans doute que les rituelles dénonciations de belles âmes, émanant de l'autoproclamé "poli(ti)chinelle" aSSadiquo-réaliste, sont le plus souvent accompagnées de moult hypocrites hommages du vice à la vertu ! Car, loin de se cantonner dans un cynisme qui aurait au moins le mérite d’être honnête intellectuellement parlant, le parfait champion de la pleutrerie dans les relations francisquo-bääSSdiotistes ne reconnait nullement avoir dissous la démocratie et l’humanisme dans une simili -real politique ! Ce "gugusse", n’est-ce pas, va même jusqu’à prétendre que la couardise est encore ce qu’il y a de plus malin pour améliorer le sort des disparus en sœur-syrie ou en papouasie, kifkif. Car c’est bien connu, bien sûr, plus on flatte un aSSadiot bourreau (c)hébél-lionceau, plus on l’amadoue. Il avale alors profondément ces couleuvres bääSSyriennes, tempère ses exigences morales et se rend complice par consentement mutuel de ce sale tortionnaire aSSadique : le tout, pour le plus "grand bien!" des suppliciés, assassinés et disparus syriens ! Et d’ailleurs, si lui ne le faisait pas, notre "raté" socialiste de pacotille à dératiser, d’autres s’empresseraient derechef de le faire. Voyez ses conCurrents directs de ce tiercé de tocards UMP qui piaffent déjà ; les nets branquignols branlants de ce brelan carrément puîné et ébaubi. Ils n’ont aucun scrupule ni aucune vergogne, les guignols. En tout cas, pas plus que lui !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 50, le 27 février 2015