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Des milliers de membres d'une minorité chrétienne fuient l'EI en Syrie

Environ 5.000 membres de la minorité chrétienne des Assyriens ont pris le chemin de l'exode en Syrie après le rapt de dizaines des leurs par les jihadistes de l'Etat islamique (EI).

Près de 1.000 familles ont fui leur domicile dans le nord-est syrien depuis lundi pour trouver refuge dans les villes de Hassaké et de Qamichli, "soit près de 5.000 personnes", a affirmé à l'AFP Oussama Edward, directeur du Réseau assyrien des droits de l'Homme basé en Suède.

Cet exode a suivi l'enlèvement par l'EI de 90 chrétiens assyriens dans la province de Hassaké, bordée par la Turquie et l'Irak, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

D'après M. Edward, les otages sont entre 70 et 100, "en grande majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées".

Washington a condamné "fermement" mercredi les enlèvements de masse perpétrés en Syrie et en Irak par l'EI.

La France a réclamé la libération immédiate des Assyriens enlevés.

Quelque 30.000 Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, vivaient en Syrie avant le début du conflit le 15 mars 2011, la majorité à Hassaké.

- 'Ici, la maison de l'EI' -

"Mon épouse est originaire de Tall Chamiram, et quand elle a voulu joindre au téléphone la femme de son oncle, c'est un homme qui lui a répondu +Ici, c'est la maison de l'Etat islamique+", a raconté M. Edward.

D'après lui, les otages ont été emmenés à Chaddadé, un fief de l'EI dans la province de Hassaké.

Selon l'OSDH, l'EI cherche ainsi à se venger de l'offensive kurde à Hassaké, appuyée par des frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

"Ils savent très bien que prendre des otages chrétiens fera beaucoup de tapage au niveau international", a expliqué M. Edward.

"L'EI perd du terrain et ils ont pris ces otages pour en faire des boucliers humains", a-t-il affirmé, estimant que le groupe tentera aussi d'échanger ses otages contre des prisonniers jihadistes aux mains des Kurdes.

Selon l'OSDH, les combattants kurdes ont repris trois villages assyriens et une localité à majorité sunnite, mais les combats se poursuivent.

"Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont repris Tall Chamiram, Tall Masri, Tall Hermel et Ghbeich", a indiqué le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.

Un Australien combattant les jihadistes aux côtés des Kurdes a été tué dans ces combats mardi, a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agit du premier occidental pro-kurde à trouver la mort.

Il a affirmé qu'à Tall Chamiram, les jihadistes ont brûlé partiellement une église. Dans la localité musulmane de Ghbeish, ils ont accusé les villageois de collaborer avec les Kurdes, en ont décapité quatre, et incendié des maisons et une école.

- 'Intérêt commun' -

A la faveur de la guerre en Syrie et de l'instabilité en Irak, le groupe extrémiste sunnite EI s'est emparé de larges pans de territoire dans ces deux pays, y commettant des atrocités - décapitations, nettoyage ethnique, rapts et viols - dénoncées comme des crimes contre l'humanité par l'ONU.

Face à l'EI, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a admis mercredi que les Etats-Unis et l'Iran avaient de facto "un intérêt commun", même s'ils ne coopèrent pas militairement contre cette organisation.

M. Kerry a déclaré : "Ils (l'Iran) ont fait des choses qui nous aident, comme par exemple combattre l'EI, mais nous ne nous coordonnons pas avec eux, nous n'y travaillons pas et nous ne leur avons pas demandé de le faire."

Par ailleurs, aux Etats-Unis, trois résidents new-yorkais ont été arrêtés et accusés de soutenir l'EI et, pour deux d'entre eux, de vouloir rejoindre les jihadistes en Syrie, ont annoncé les autorités en précisant qu'il s'agissait de deux Ouzbeks et d'un Kazakh.

- Députés français à Damas -

Quatre parlementaires français, de gauche et de droite, ont rencontré mercredi le président Bachar al-Assad. Il s'agit d'une première depuis la rupture des relations diplomatiques entre Damas et Paris qui réclame le départ de M. Assad.

"C'est une mission personnelle pour voir ce qui se passe, entendre, écouter", a précisé l'un d'eux, Jacques Myard.

Le porte-parole du gouvernement français a souligné qu'il ne s'agissait pas d'une mission "officielle".

A Damas, l'opposant syrien Louay Hussein, détenu depuis trois mois, a été libéré sous caution dans l'attente de son procès prévu le 3 mars.

"Je veux absolument continuer mon combat, (...) avec encore plus d'énergie. Je resterai à Damas car si vous voulez vous battre pour votre pays, vous devez être chez vous", a déclaré M. Hussein, 55 ans.
Environ 5.000 membres de la minorité chrétienne des Assyriens ont pris le chemin de l'exode en Syrie après le rapt de dizaines des leurs par les jihadistes de l'Etat islamique (EI).Près de 1.000 familles ont fui leur domicile dans le nord-est syrien depuis lundi pour trouver refuge dans les villes de Hassaké et de Qamichli, "soit près de 5.000 personnes", a affirmé à l'AFP Oussama Edward,...