Persécution des Assyriens par Daech : Deriane condamne « des actes terroristes » qui vont à l’encontre de l’islam

Les réactions de condamnation face à la tragédie qui frappe les citoyens syriens de communauté assyrienne, persécutés et opprimés par les terroristes de l'État islamique, se sont multipliées hier.
Le mufti de la République, cheikh Abdellatife Deriane, est monté au créneau pour condamner, dans une déclaration, « les agressions contre les villages assyriens de Khabour dans la région de Hassaké, l'enlèvement de près de cent jeunes hommes et femmes, et l'expulsion des habitants de ces villages ».
« Ces actes terroristes et criminels contre les chrétiens sont des violations contre la liberté, la dignité et la sécurité des gens. Ils vont à l'encontre de l'islam et de toutes les religions », a souligné cheikh Deriane.
« Mettre en péril la vie et la sécurité des chrétiens dans l'Orient arabe va à l'encontre de la formule de coexistence au sein de cet Orient pluriel. Cela va également à l'encontre des enseignements de notre religion islamique, qui appelle à la coexistence avec toutes les composantes de la région, religieuses, culturelles et historiques, ainsi qu'au dialogue et à la meilleure entente possible, afin de parvenir à une vie commune dans l'amour au sein des pays dont la formule repose sur le pluralisme », a ajouté le mufti.
« Nous condamnons et rejetons les actes commis par ces organisations terroristes. Nous devons tous nous solidariser pour nous battre contre ces phénomènes, qui sont des anomalies dans nos sociétés, notre culture et nos religions », a-t-il conclu.
Le ministre d'État pour la Réforme administrative, Nabil de Freige, a lui aussi stigmatisé les « atrocités » commises par Daech contre les chrétiens de Hassaké, dénonçant « un silence international et arabe qui prouve qu'il existe un complot visant à vider la région de ses chrétiens et les pousser à s'exiler de sorte qu'ils ne puissent plus revenir dans ses terres sur lesquelles ils se trouvent depuis des milliers d'années ».
« Face à cette réalité, nous sommes surpris par l'absence d'intervention de l'aviation de la coalition internationale contre Daech pour défendre les villages chrétiens, comme cela a été le cas pour les Kurdes de Kobané, abandonnant ainsi les chrétiens à leur sort inéluctable. Nous sommes également surpris par le mutisme du régime syrien, qui prétend combattre le terrorisme et préserver les minorités, qui n'a rien fait pour défendre ces villages chrétiens et leurs habitants », a noté M. de Freige dans un communiqué.
« C'est pourquoi nous appelons les Libanais, et surtout les musulmans, ainsi que les partis et courants chrétiens, à faire preuve de la plus grande solidarité avec les chrétiens de Hassaké et d'agir en direction de l'Onu, de l'Union européenne, de l'Organisation de la conférence islamique, de la Ligue arabe et des grandes puissances pour réclamer une dynamique conjointe afin de repousser les terroristes et de préserver ce qui reste comme chrétiens dans cette région », a-t-il conclu.
Il convient de souligner par ailleurs que l'ancien ministre Wadih el-Khazen a lui aussi exprimé, dans un communiqué, sa colère et sa consternation face à l'oppression par Daech des chrétiens de Syrie ; de même que l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, qui s'exprimait, lui, dans le cadre d'une conférence au Centre catholique d'information.
Une réunion extraordinaire sera en outre organisée aujourd'hui à Harissa par la Rencontre chrétienne (8 Mars) en signe de solidarité avec la communauté assyrienne de Syrie.