Les cadettes libanaises princesses d’Arabie

À l'image de la rencontre disputée contre l'Algérie en demi-finale (but marqué après huit minutes de jeu), les Libanaises ont réussi le même tour de force lors de la finale face à Djibouti qui s'est déroulée sur le terrain Club de Qatar à Doha.
Mariam Chéhab ouvrait le score très rapidement dès la cinquième minute, permettant ainsi à son équipe, forte de son but d'avance, de contenir ses adversaires en adoptant une défense en ligne assez haute et en menant des contre-attaques qui perforaient à chaque fois la défense adverse, sans toutefois trouver le chemin des filets pour un deuxième but qui aurait définitivement mis nos jeunes cadettes à l'abri.
Ces dernières conservaient leur emprise sur l'ensemble de la rencontre en seconde période, et obtenaient même un penalty à la 82e minute, mais Aya al-Jourdi envoyait malheureusement le ballon au-dessus de la barre transversale de la gardienne djiboutienne, échouant ainsi également dans sa tentative de marquer son quatrième but dans la compétition.

Les cinq dernières minutes étaient infernales pour les Libanaises dont la moitié de terrain était littéralement assiégée par les Africaines, qui attaquaient sans discontinuer pour tenter de marquer un but synonyme d'égalisation et arracher ainsi la prolongation, mais la portière locale Nadia Nasr repoussait tout sur sa ligne de but, justifiant ainsi pleinement et amplement son titre de meilleure gardienne de but du tournoi qui lui a été décerné à l'issue de la rencontre par le comité organisateur, même si l'ensemble des joueuses présentes sur le terrain (en l'occurrence Gabrielle Cherfane, Farah Junayd, Alaa Farhat, Rana Mokdad, Hanin Tamim, Yara al-Hosri Matar, Aya al-Jourdi, Mariam Chéhab, Samira Awad, Hala Galayini et Fatima Zahraa Khachab) auraient également mérité d'être nommées parmi les meilleures joueuses de champ de cette compétition.
Les Libanaises laissaient éclater leur joie dès le coup de sifflet final et restaient longuement sur la pelouse à fêter leur titre, ce qui eut l'effet de retarder quelque peu la cérémonie de remise de la Coupe et des médailles, mais personne, il est vrai, ne pensait à leur tenir rigueur tant leur joie était communicative.

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Leçon de réalisme
Nos jeunes Libanaises de 17 ans (moins même) auront donc réussi là ou les équipes masculines, dans toutes les tranches d'âge, ont échoué durant plusieurs décennies, à savoir remporter un titre dans une compétition officielle internationale, continentale ou même régionale.
C'est incontestablement un message assez fort, une véritable leçon de réalisme que nos jeunes cadettes ont envoyé grâce à leur victoire à l'ensemble du football local (et peut-être du même coup au sport libanais en général), prouvant ainsi qu'une équipes soudée, animée d'une véritable volonté de gagner et ne ménageant pas ses efforts dans la peine, le travail et l'abnégation, peut surpasser ses rivales et même accrocher des titres avec un budget finalement plus que limité.
Car il va sans le dire qu'une équipe de foot féminine, cadette de surcroît, ne bénéficie pas d'une manne financière importante, et que la fédération libanaise concernée ne va pas aller se trouer les poches pour lui garantir des conditions d'entraînement optimales (même s'il faut avouer que la FLFA a consenti de sérieux efforts dans ce cas-là).

Une première dans ces championnats
Nos jeunes Libanaises ont créé également un autre exploit en devenant le premier pays à s'imposer dans cette compétition hors de ses terres ; en effet, le championnat arabe de football féminin pour les moins de 17 ans (U17) est un tournoi régional organisé par l'Union des associations de football arabe (UAFA), mais néanmoins placé sous l'égide de la Fédération internationale de football (Fifa) qui lui donne un caractère officiel.
C'est une compétition assez jeune qui en est seulement à sa troisième édition, les deux premières ayant été organisées par l'Arabie saoudite et la Tunisie, sachant qu'à chaque fois le pays organisateur a raflé la mise, l'Arabie saoudite s'imposant en 2011 face à la Syrie alors que les Tunisiennes sont venues à bout des Irakiennes en 2012.

Qu'est ce que l'UAFA ?

L'Union des associations de football arabe (UAFA) est une confédération de football fondée en 1974 à Tripoli, capitale de la Lybie. Elle compte dans ses rangs les vingt et une fédérations de football des pays de la Ligue arabe : l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Somalie, Bahreïn, la Lybie, la Mauritanie, les Émirats arabes unis, le Liban, le Yémen, Oman, la Syrie, Djibouti, le Soudan, l'Irak, la Jordanie, la Palestine, le Koweït et enfin les îles Comores.
Cette Union est présidée depuis 2014, après la démission du Saoudien Nawaf ben Fayçal (qui occupait ce poste depuis la création de l'UAFA en 1974) par l'Algérien Mohammad Raouraoua, qui est également le président actuel de la Fédération algérienne de football.

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