La prescription médicale unifiée sur le point d’être adoptée

La prescription médicale unifiée dans le Mont-Liban franchira jeudi la dernière étape de son entrée officielle en vigueur, avec l'amendement de l'article 42 de la loi sur l'exercice de la profession médicale, a annoncé hier le ministre du Travail, Sejean Azzi. L'annonce de cette petite révolution qui doit profondément modifier les mœurs médicales s'est faite à partir du siège de l'ordre des médecins, au cours d'une cérémonie à laquelle assistaient notamment le président de l'ordre, le Dr Antoine Boustany, le vice-président de la CNSS, Ghazi Yahya, et son directeur général, Mohammad Karaki.
L'amendement doit permettre aux médecins d'interdire aux pharmaciens de vendre aux patients un médicament autre que celui dont le nom figure sur la prescription. C'est l'ultime concession faite aux importateurs de médicaments, encore que les patients sont en droit d'exiger que les médicaments qui leur sont prescrits soient du type générique, dont les prix peuvent être de 40 % inférieurs aux médicaments patentés.
En principe, aucun autre obstacle n'empêchera l'entrée en vigueur de la prescription médicale unifiée, élaborée pour l'essentiel sous la supervision de l'ancien président de l'ordre, le Dr Charaf Aboucharaf. Celle-ci, note-t-on, est déjà en vigueur au Liban-Nord.
Selon des sources informées, il faudra attendre au moins deux ou trois mois pour que l'usage de cette prescription soit généralisé à l'ensemble du pays. Une fois imprimée, la prescription, qui remplacera le présent formulaire s'adressant à la Caisse nationale de sécurité sociale, parviendra à l'ordre des médecins, qui se chargera de sa distribution. Il se présentera sous la forme de carnets de 50 prescriptions, imprimées en trois exemplaires, les deux copies allant au pharmacien et au patient. Le prix de la prescription sera de 500 LL.
La généralisation de cet usage doit générer entre 6 et 8 millions de dollars par an à l'ordre des médecins et servira à alimenter sa caisse de retraites, selon des sources médicales. Selon les études, ces revenus devraient permettre aux retraites des médecins de tripler.
L'ordre des médecins de Beyrouth et du Mont-Liban compte quelque 12 000 praticiens. L'ordre des médecins du Liban-Nord en compte, lui, un millier.

F. N.

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