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Liban - Soldats otages - Liban

« J’aurai préféré que mon frère meure au combat »

Durant le week-end, deux familles de militaires pris en otage ont pu se rendre dans le jurd de Ersal où ils se sont entretenus avec leurs proches.

Les familles des militaires pris en otage, Adelrahim Diab, enlevé par l'État islamique, et Georges Khazzaka, emprisonné par le Front al-Nosra, ont pu s'entretenir avec leurs proches au cours de la semaine dernière, l'espace d'une vingtaine de minutes.


Abdelrahim Diab est soldat. Il est célibataire, âgé de 25 ans et originaire de Bar Élias. Sa mère et sa sœur ont été le voir dans le jurd de Ersal où il est détenu par l'EI. « Mon frère est méconnaissable. Il ne s'est probablement pas rasé et ne s'est pas fait couper les cheveux depuis sa détention, il y a sept mois. Il portait un pyjama que nous lui avions envoyé avec les parents d'autres détenus. Il est devenu crasseux et tout élimé. C'est comme s'il ne l'a plus enlevé depuis qu'il l'a reçu. Je ne sais même pas si mon frère a l'occasion de prendre un bain », a souligné, dans un entretien téléphonique avec L'Orient-Le Jour, Hanan Diab, la sœur du militaire pris en otage. « Nous nous sommes entretenus avec lui en présence de trois miliciens de l'EI. Mon frère va mal psychologiquement. Je ne l'ai jamais vu aussi mal en point », dit-elle.
« Il a peur. Il craint ses geôliers. Il a répondu à nos questions par monosyllabes » martèle-t-elle, refusant de fournir des détails sur les lieux de sa détention, sur ses geôliers ou encore sur les intermédiaires qui ont rendu cette rencontre possible. « Nous avons passé ce moment à pleurer, lui, ma mère et moi », raconte-t-elle.
À la question de savoir si elle espère voir son frère sortir bientôt, Hanan répond: « Je n'ai aucun espoir. En tout cas, s'il sortira, il ne sera plus jamais l'homme qu'il était. » « Quand je suis rentrée du jurd, le soir avant de dormir, je me suis dit que j'aurai préféré que mon frère meure sur le champ de bataille », indique-t-elle encore.

 

« Mon cœur est resté dans le jurd »
Samedi dernier, une autre famille s'est rendue dans le jurd de Ersal, celle de Georges Khazzaka, membre des FSI, âgé de 33 ans, marié, père d'un enfant de trois ans, et originaire de Jdita. Georges, qui est détenu par le Front al-Nosra, a reçu la visite de sa mère Lili et de son épouse Véra.
La mère de Georges Khazzaka est plus sereine que la sœur de Abdelrahim Diad. Elle non plus n'a pas voulu donner de détails sur les lieux de détention ou les geôliers de son fils. Mais elle a rendu hommage au « cheikh Moustapha Houjeiri, alias Abou Takkié, qui œuvre pour faciliter les conditions de détention des otages détenus par le Front al-Nosra ». Mme Khazzaka n'a pas voulu donner non plus des détails sur l'aspect physique de son fils, s'il est rasé et propre ou non, par exemple.
« Mon fils m'a dit qu'il est bien traité et que ses geôliers sont gentils avec lui. Ils le traitent comme s'il était un de leurs frères. Il m'a dit qu'il n'a besoin de rien », affirme-t-elle, notant qu'elle a ramené à son fils dans le jurd de Ersal des vêtements et divers aliments. « Je suis rentré chez moi samedi, mais j'ai gardé mon cœur dans le jurd de Ersal. J'ai passé ma soirée à pleurer. Ce sont mes enfants qui m'ont réconfortée », confie-t-elle aussi.
Lili Khazzaka est mère d'un garçon, Georges, et de cinq filles dont la plus jeune a 13 ans. Calme, elle lance un appel au gouvernement, l'exhortant à « œuvrer pour libérer rapidement les soldats détenus ». « Cela fait sept mois qu'ils ont été enlevés », rappelle-t-elle.

 

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