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Moyen Orient et Monde - Swiss lLeaks

Pierre Bergé : « Est-ce le rôle d’un journal de jeter en pâture les noms des gens ? »

Pierre Bergé, l'un des actionnaires du « Monde ». Photo archives AFP

Deux des principaux propriétaires du grand quotidien français Le Monde ont critiqué la décision de publier dans le journal des noms de personnalités concernées par le scandale de fraude fiscale touchant la banque HSBC suisse. Pour rappel, Le Monde a eu accès en janvier 2014 à des centaines de milliers de données internes à la banque, contenant des informations sur plus de 106 000 clients originaires d'environ 200 pays de la filiale suisse de la banque britannique. Le journal a partagé ses informations avec un réseau mondial de 150 journalistes.
« Ce n'est pas pour ça que je leur ai permis d'acquérir leur indépendance. Ce sont des méthodes que je réprouve », a déclaré mardi le président du conseil de surveillance du Monde, Pierre Bergé. « Cette histoire me met mal à l'aise, a-t-il expliqué sur la radio RTL. Il faut proscrire évidemment la fraude fiscale et punir les fraudeurs. Est-ce le rôle d'un journal de jeter en pâture les noms des gens ? C'est du populisme. C'est fait pour flatter les pires instincts. » « Je ne veux pas comparer ce qui se passe à des époques passées, mais quand même, la délation, c'est la délation », a insisté l'homme d'affaires, également mécène et collectionneur, qui a cofondé et dirigé pendant 40 ans la maison de couture Yves Saint Laurent.
Matthieu Pigasse, grande figure de la banque française, très écouté des patrons, s'est montré plus mesuré. « Il est vrai qu'il y a un juste équilibre à trouver entre le fait de divulguer des informations d'intérêt général, d'intérêt public », et le fait « de ne pas tomber dans une forme de maccarthisme fiscal et de délation », a-t-il dit. Il a également demandé à ne pas tomber dans la « délation », tout en se disant « fier » du travail d'investigation « remarquable » des journalistes.

Indépendance éditoriale
Mais ces déclarations semblent laisser de marbre la rédaction du journal, qui a réaffirmé son indépendance éditoriale, accueillant avec flegme les propos de Pierre Bergé. « On finit par être habitué aux foucades de Pierre Bergé », a commenté le président de la Société de rédacteurs, Alain Beuve-Méry. « Ce sont des propos tenus à l'emporte-pièce, qui, comme souvent, dépassent sa pensée. Je ne veux pas aller plus loin dans la polémique », a-t-il ajouté, précisant qu'il n'y aurait pas de communiqué de la Société de rédacteurs. En revanche, il existe au Monde une charte d'éthique, selon laquelle « les actionnaires n'ont pas leur mot à dire sur les contenus éditoriaux », a aussi rétorqué le directeur du Monde, Gilles Van Kote.
Dans ce contexte, le parquet tunisien a annoncé hier l'ouverture d'une enquête pour « blanchiment d'argent » après les révélations de l'affaire Swiss Leaks, qui mettraient en cause des proches de l'ancien régime et des hommes d'affaires en vue.
(Source: AFP)

Deux des principaux propriétaires du grand quotidien français Le Monde ont critiqué la décision de publier dans le journal des noms de personnalités concernées par le scandale de fraude fiscale touchant la banque HSBC suisse. Pour rappel, Le Monde a eu accès en janvier 2014 à des centaines de milliers de données internes à la banque, contenant des informations sur plus de...

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