Un haut responsable militaire US évoque un renforcement des "capacités opérationnelles" du Front al-Nosra au Liban

Le général Vincent R. Stewart, directeur de la Defense Intelligence Agency (DIA), a déclaré, lors d'une audition devant le Congrès américain, que les "défis en matière de sécurité" auxquels les Etats-unis sont confrontés "sont plus variés et complexes que ceux auxquels le pays a dû faire faire ces dernières années", rapporte le Long War Journal. Le général s'exprimait mardi devant la Comité des services armés de la Chambre.

Le gros de son discours a été centré sur la guerre contre le terrorisme. Sur ce point, le responsable a estimé qu'el-Qaëda pourrait contrôler de plus en plus de territoires en Syrie, et se renforcer au Liban. Si le groupe Etat islamique (EI) fait plus souvent la une de l'actualité, a-t-il souligné, le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a gagné du terrain ces derniers mois. Le directeur a émis la crainte que cette expansion territoriale se poursuive en Syrie mais aussi ailleurs, ce qui aurait pour conséquence d'accroître la menace représentée par al-Nosra pour l'Occident. Le général estime notamment que le Front al-Nosra "va renforcer ses capacités opérationnelles au Liban, où il mène déjà des opérations".

(Pour mémoire : Six soldats tués dans une embuscade contre leur patrouille dans le jurd de Ras Baalbeck)

L'armée libanaise a d'ailleurs pilonné jeudi les positions d'éléments armés jihadistes dans le jurd de Ras-Baalbeck et de Qaa, dans la Békaa, rapporte la LBCI, sans préciser s'il s'agissait de combattants islamistes d'al-Nosra. Ce sont toutefois bien ces derniers que l'armée libanaise avait affrontés le 23 janvier dans la périphérie de Ras-Baalbeck, ville à majorité chrétienne. Plusieurs soldats avaient été tués ainsi que de nombreux jihadistes. L'armée était parvenue à maintenir ses positions en repoussant les éléments armés. Depuis, ces derniers ont tenté à plusieurs reprises de s'y infiltrer à nouveau.

Toujours lors de son audition, le général américain a aussi évoqué les liens entre le Front al-Nosra et le groupe jihadiste Khorassan, soulignant que ce dernier compte sur la branche syrienne d'el-Qaëda "pour fournir des hommes et des espaces d'entrainement dans le nord-ouest de la Syrie". L'objectif numéro un du groupe Khorassan, poursuit-il, sont les attaques terroristes transnationales".

Les Etats-Unis ont frappé à plusieurs reprises le groupe jihadiste Khorassan dans le nord-ouest de la Syrie dans les derniers mois de 2014.

Khorassan était un groupuscule obscur et méconnu jusqu'à ce qu'il soit repéré par les services du renseignement américain en septembre derneir. Les responsables américains affirment qu'il comprend des membres d'el-Qaëda d'Afghanistan et du Pakistan qui sont allés jusqu'en Syrie. Certains experts estiment qu'ils font essentiellement partie du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda.

Le général Stewart a également estimé, lors de son audition, que les frappes aériennes menées par la coalition internationale contre l'EI ne font que contenir le groupe. Il note en outre que l'EI va désormais chercher à renforcer ses positions dans les territoires déjà conquis en Syrie et en Irak.

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