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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Israël jubile après la démission d’un enquêteur de l’Onu

Un enfant palestinien sur un matelas parmi les ruines des habitations à Abasan (sud de la bande de Gaza), le 7 août dernier. Archives AFP

Le chef de la commission d'enquête de l'Onu sur la dernière guerre à Gaza, William Schabas, dont l'impartialité était contestée par Israël, a démissionné hier, offrant un rare moment de satisfaction au Premier ministre Benjamin Netanyahu, vivement critiqué pour cette offensive meurtrière.
Après des mois de dénigrement, Israël a obtenu la tête de ce juriste canadien qui présidait la commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'Onu sur Gaza et qui, un an avant sa nomination en 2014, affirmait que le dirigeant qu'il préférerait voir devant la Cour pénale internationale (CPI) était M. Netanyahu. Il n'empêche : Israël ne devrait cependant pas échapper au rapport d'enquête que dirigeait M. Schabas. La commission, chargée d'enquêter sur des violations du droit international de part et d'autre, achève en ce moment de réunir les preuves auprès du « plus grand nombre possible de victimes des deux côtés » de la guerre et son rapport doit toujours être présenté au Conseil des droits de l'homme le 23 mars, a dit le porte-parole du conseil Rolando Gomez, ajoutant que « des discussions sont déjà en cours pour remplacer M. Schabas ».
Ce dernier a démissionné à la suite d'une lettre envoyée par Israël le 30 janvier au conseil et dénonçant un « conflit d'intérêts ». En effet, M. Schabas avait fourni en 2012 un avis légal de plusieurs pages à l'Organisation de libération de la Palestine (l'entité reconnue comme représentant l'ensemble des Palestiniens) et avait été rétribué 1 300 dollars. En outre, dans sa lettre de démission consultée par l'AFP, M. Schabas ne conteste pas les faits, tout en les relativisant. Mais « je devenais un obstacle, une obstruction au travail de la commission, je devais donc m'écarter », a-t-il expliqué à la radio israélienne.

Une « intimidation » israélienne
De leur côté, les Palestiniens ont dénoncé une « intimidation » d'Israël, qui « veut continuer à être traité comme un pays au-dessus des lois ». L'une des dirigeantes de l'OLP, Hanane Achraoui, a dénoncé le fait qu'« Israël a pour habitude d'utiliser tout ce qui est possible pour attaquer, diffamer et discréditer ceux qui enquêtent sur ses agissements pour éviter de rendre des comptes ». Pour Israël au contraire, la coopération passée de M. Schabas et sa démission confirment les a priori anti-israéliens non seulement de la commission, mais de tout le Conseil des droits de l'homme et d'une grande partie des organisations internationales. Le futur rapport de « cette commission biaisée, aux positions anti-israéliennes », est déjà bon à mettre au rebut, a dit le Premier ministre Benjamin Netanyahu. De ce point de vue, la démission de M. Schabas est un épiphénomène, concordent Israéliens et Palestiniens. C'est « une victoire tactique, rien de plus, dit un diplomate israélien. Nous nous sommes fait plaisir ».
Depuis la formation de la commission en août 2014, les dirigeants israéliens sont vent debout devant la possible réédition du désastreux précédent qu'avait constitué le rapport du juge Richard Goldstone. Celui-ci leur imputait des « crimes de guerre » lors du conflit de 2008-2009 dans la bande de Gaza, la première d'une série de trois offensives israéliennes menées en six ans. La dernière, au cours de l'été 2014, a été de loin la plus longue et la plus meurtrière. Elle a fait près de 2 200 morts côté palestinien, en grande majorité des civils, et plus de 70 côté israélien, quasiment tous des soldats.
Engagés dans une vaste offensive diplomatique, les Palestiniens comptent sur l'enquête onusienne pour porter le conflit israélo-palestinien devant la CPI à laquelle ils viennent tout juste d'adhérer. La première plainte qu'ils comptent déposer concernera la même période que celle choisie par la commission de l'Onu : du 13 juin 2014, date du début d'une vague d'arrestations de Palestiniens après l'enlèvement de trois adolescents israéliens, au 26 août, date de la fin de la guerre à Gaza. Ils entendent s'appuyer à la fois sur les conclusions onusiennes et les preuves qu'ils disent avoir collectées. En attendant, le gouvernement israélien répète de son côté que son armée est « la plus morale du monde ».

(Sources : agences)

Le chef de la commission d'enquête de l'Onu sur la dernière guerre à Gaza, William Schabas, dont l'impartialité était contestée par Israël, a démissionné hier, offrant un rare moment de satisfaction au Premier ministre Benjamin Netanyahu, vivement critiqué pour cette offensive meurtrière.Après des mois de dénigrement, Israël a obtenu la tête de ce juriste canadien qui...

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