Nigeria: la présence de troupes étrangères ne compromet pas l'intégrité territoriale (armée)

La présence de troupes tchadiennes sur le sol nigérian dans le cadre de la guerre contre le groupe islamiste Boko Haram ne remet pas en cause l'intégrité territoriale du pays, a déclaré mardi l'armée nigériane à Abuja.

Des soldats tchadiens ont franchi mardi la frontière séparant le Cameroun du Nigeria pour engager des combats dans la ville de Gamboru, qu'ils bombardaient depuis trois jours, dans le cadre d'une action régionale contre Boko Haram.

Des soldats tchadiens ont aussi été déployés au Niger, d'où ils prévoient de lancer un assaut sur la ville nigériane de Malam Fatori, contrôlée par Boko Haram, selon les habitants.
"L'intégrité territoriale du Nigeria reste intacte" malgré la présence de ces soldats étrangers sur son sol, a déclaré le porte-parole de l'armée Chris Olukolade dans un communiqué.
"Contrairement à l'impression qui est véhiculée dans certains milieux, c'est bien l'armée nigériane qui a planifié et qui dirige l'offensive actuelle contre les terroristes sur tous les fronts, au Nigeria, et non les forces tchadiennes, tel que relayé par les médias" a-t-il ajouté.

Selon lui, des troupes nigérianes, nigériennes, camerounaises et tchadiennes sont impliquées dans cette action militaire qui a déjà permis "une avancée considérable contre les terroristes sous tous les angles".
L'armée nigériane a souvent été critiquée pour son inefficacité face à l'insurrection de Boko Haram, qui dit avoir créé un "califat" dans les zones du nord-est du Nigeria sous son contrôle.

A l'approche de l'élection présidentielle, prévue le 14 février dans le pays le plus peuplé d'Afrique, le président Goodluck Jonathan, candidat à sa réélection, est sous pression avec la flambée de violences, qui pourrait même compromettre la crédibilité du scrutin, si des centaines de milliers d'électeurs du nord-est ne peuvent pas voter.

Mais même si la guerre contre Boko Haram commence à porter ses fruits avant le vote, l'intervention étrangère risque de desservir M. Jonathan, en soulignant les faiblesses de son armée et en portant un coup au rayonnement régional du Nigeria.