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Liban - Présidentielle

Nouvelle convocation de la Chambre, pour le 18 février

Geagea : « Nous avons mis de côté pour le moment la question conflictuelle de l'élection »

Les rangées de l’hémicycle obstruées comme les allées d’un labyrinthe. Photo Sami Ayad

La 18e convocation de la Chambre à élire un nouveau président de la République s'est achevée, hier, comme toutes celles qui l'ont précédée, par un défaut de quorum et le renvoi de l'échéance à une nouvelle date, que le président Nabih Berry a fixée au 18 février prochain.
En l'absence des députés du Courant patriotique libre et du Hezbollah, le quorum de 86 présents (les deux tiers des députés nécessaires pour une élection du président au premier tour) n'a pas été atteint. Vers midi et demie, à peine 40 députés avaient fait acte de présence. Le président de la Chambre a alors renvoyé la Chambre et lui a fixé un nouveau rendez-vous.
Au demeurant, à l'heure du renvoi, la nouvelle de l'opération du Hezbollah au Liban-Sud s'était répandue dans le pays, et les esprits étaient déjà ailleurs.

Adnane Kassar au Palais Bustros
Le report de la séance d'élection d'un nouveau président a soulevé dans les milieux politiques des protestations de principe, devenues hélas coutumières. C'est ainsi qu'après avoir rencontré Gebran Bassil au ministère des Affaires étrangères, le patron des patrons, Adnane Kassar, a affirmé qu'il avait plaidé une fois de plus, auprès de son interlocuteur, de la nécessité d'élire un président au plus tôt, « le pays ne pouvant rester sans tête ». M. Kassar a déploré notamment le manque d'ambassadeurs dans certaines grandes capitales.
Pour sa part, s'exprimant au micro d'une radio locale, Rachid Derbas, ministre des Affaires sociales, a endossé les amers et réalistes propos récents du Premier ministre au sujet du gouvernement : « Ce qu'il dit, chacun de nous le dit, le gouvernement n'était qu'une solution provisoire à une étape qui devait rester provisoire », a-t-il insisté.
Le président de la commission de l'Administration et de la Justice, Robert Ghanem, a déploré à son tour la paralysie des institutions due à l'absence d'un chef de l'État, regrettant qu'il ne soit pas possible d'amender la Constitution, pour empêcher l'utilisation abusive du quorum.

Geagea : La présidence mise de côté...
C'est exactement le son de cloche qu'a fait entendre le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, dans la conférence de presse traditionnelle qu'il tient après chaque séance de vote manquée. Sauf que, curieusement, et de façon presque surréaliste, M. Geagea qui s'est également étendu sur le sujet du dialogue que son parti mène avec le Courant patriotique libre (CPL) a affirmé : « Le dialogue se poursuit. Nous nous sommes entendus sur certaines choses, et nous avons mis de côté pour le moment certaines questions conflictuelles, notamment celle de la présidence, en attendant une entente ultérieure. » Quelques minutes plus tôt, M. Geagea avait affirmé : « J'invite les députés à se rendre au Parlement pour élire un président. »
À cette énorme contradiction près, le chef des FL a tenu à assurer que son parti et celui de Michel Aoun « sont déterminés à ne plus faire marche arrière, ce qui en soi est un facteur important ».
« Dans cette première phase, nous liquidons les séquelles de 30 ans de haine, d'hostilité et de conflit politique, et je dois dire que nous allons vite, a insisté le chef des FL. C'est ainsi qu'un représentant du CPL a assisté récemment à une célébration à Maarab et que nous sommes décidés à répondre pareillement à toute invitation du CPL. Nous voulons éliminer la phase conflictuelle et la remplacer par une phase d'entente si possible, sinon de rivalité politique ordinaire, respectueuse du jeu démocratique. »
« Nous avons échangé des documents de travail pour éliminer les séquelles du passé, a poursuivi M. Geagea, pour en dégager des principes généraux qui nous permettront d'entrer ensuite dans les détails. » Et de préciser qu'aucune date n'a encore été fixée pour une rencontre avec Michel Aoun.

L'opération du Hezbollah
Au sujet de l'opération du Hezbollah, M. Geagea a insisté sur la responsabilité totale qu'assume le Hezbollah pour tout ce qui pourrait suivre son opération au Liban-Sud. « Le Hezbollah n'a pas le droit d'entraîner le Liban dans une confrontation avec Israël », a jugé le chef des FL.
Enfin, faisant l'éloge de l'armée, et comptant sur les armes et les équipements qu'elle doit prochainement recevoir, le chef des FL a enjoint à la population de Ras Baalbeck de ne pas redouter les jihadistes, et de compter entièrement sur la protection qui leur vient des troupes régulières libanaises.

La 18e convocation de la Chambre à élire un nouveau président de la République s'est achevée, hier, comme toutes celles qui l'ont précédée, par un défaut de quorum et le renvoi de l'échéance à une nouvelle date, que le président Nabih Berry a fixée au 18 février prochain.En l'absence des députés du Courant patriotique libre et du Hezbollah, le quorum de 86 présents...

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