Fermer Guantanamo d'ici 2 ans sera "très difficile", selon Chuck Hagel

Il sera "très difficile" pour les Etats-Unis de fermer la prison de Guantanamo d'ici la fin du mandat de Barack Obama, a estimé lundi le secrétaire à la Défense sortant, Chuck Hagel.
"Ça va être très difficile, encore plus si le Congrès impose de nouvelles restrictions" sur les conditions mises pour libérer les 122 détenus qui sont encore à Guantanamo, et sur leur pays d'accueil, a indiqué M. Hagel sur la radio publique NPR.

M. Hagel s'est défendu d'avoir trainé les pieds pour donner son feu vert à la libération de certains détenus dans cette prison militaire américaine située sur l'île de Cuba.
"Oui", il y a pu avoir un "ralentissement" qui "ne m'a pas rendu populaire auprès de certains", a expliqué M. Hagel. "Mais j'ai été très clair vis-à-vis du président (...) et du Congrès: si la loi me donne une responsabilité, je fais tout ce que je peux" pour l'assumer, parce que "le peuple américain compte là-dessus".

La loi impose au secrétaire à la Défense de certifier que la libération d'un détenu ne crée pas une menace significative pour la sécurité nationale.
"Je n'examine jamais un dossier" avant que toutes les agences qui ont à donner un avis ne soient d'accord entre elles, a expliqué M. Hagel.
Et une fois le dossier sur sa table, M. Hagel a parfois cherché des assurances supplémentaires en envoyant une mission dans le pays d'accueil potentiel, avant de donner son feu vert, a-t-il ajouté.

Le président Obama a constamment répété son intention de faire tout son possible pour fermer Guantanamo, réitérant encore cette promesse la semaine dernière dans son discours annuel de l'Etat de l'Union.
A son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009, il y avait plus de 240 détenus à Guantanamo.