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À La Une - terrorisme

La France renforce sa sécurité, les écoles juives sous protection

Le Premier ministre français a annoncé que "la traque se poursuit" pour retrouver d'éventuels complices des trois jihadistes auteurs des attentats de Paris.

Le président français François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls à la sortie d'une réunion de crise à l’Élyséele 12 janvier 2015. REUTERS/Philippe Wojazer.

La France renforçait lundi son dispositif de sécurité pour parer à de nouvelles attaques terroristes, en commençant par les écoles et lieux de cultes juifs, au lendemain d'une journée historique qui a vu près de 4 millions de Français marcher contre le terrorisme.

Le Premier ministre Manuel Valls a également annoncé que "la traque se poursuit" pour retrouver d'éventuels complices des trois jihadistes auteurs des attentats de Paris, qui ont fait 17 morts la semaine dernière, refusant de livrer plus détails. "Nous considérons qu'il y a effectivement probablement d'éventuels complices", a-t-il seulement ajouté sur les médias RMC et BFMTV, avant de participer à une réunion à l'Elysée sur la sécurité en France. Près de 5 000 policiers et gendarmes français vont être mobilisés dès lundi pour protéger toutes les écoles juives du pays, et "des militaires seront envoyés en renfort dans les 48 heures", a annoncé le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

"La France n'en a pas terminé avec les menaces", avait averti vendredi le président français François Hollande, alors que le gouvernement a reconnu "des failles" dans la sécurité du pays engagé sur plusieurs théâtres d'opération contre les mouvements jihadistes.

 

(Lire aussi : Marche républicaine en France : une "journée historique" en une de la presse à travers le monde)

 

Marée humaine

Dimanche, pour expurger entre larmes et sourires la souffrance d'une folle semaine de violence, une marée humaine record, plus de 3,7 millions de personnes, a communié en province comme dans les rues d'un Paris en état de siège, marchant avec François Hollande et des dirigeants étrangers. Au moins 3,7 millions de manifestants dans la France entière, dont 1,2 à 1,6 million à Paris selon le ministère de l'Intérieur - des "Charlie", des "musulmans", des "juifs" et des "policiers", référence aux 17 morts des attentats à Charlie Hebdo et dans une supérette casher - ont défilé, sans aucun incident, pour dire leur refus du terrorisme qui a frappé trois jours durant au cœur de la capitale.

Cette marche était conçue initialement comme un hommage aux victimes des trois jihadistes revendiqués, dont les irrévérencieux dessinateurs de Charlie Hebdo massacrés mercredi, une jeune policière municipale tuée jeudi et quatre juifs assassinés dans une supérette casher vendredi. Elle a finalement été inédite par sa dimension planétaire et l'image stupéfiante de dirigeants étrangers défilant bras dessus dessous sur quelques centaines de mètres: François Hollande entouré du Malien Ibrahim Boubacar Keita et de la chancelière Angela Merkel, le président palestinien Mahmoud Abbas à quelques mètres du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Britannique David Cameron, le roi de Jordanie, l'Italien Matteo Renzi...

 

(Lire aussi : Grand gagnant aujourd’hui, Hollande pourrait tout (re)perdre demain)

 

Applaudis par la foule à leur arrivée à la marche, les dignitaires étrangers ont observé une minute de silence avant de quitter le défilé et de retourner à l'Elysée, siège de la présidence française. M. Hollande a longuement salué les familles et proches des victimes, qui étaient en tête du cortège. Il a ensuite rendu visite à la famille d'Ahmed Merabet, le policier musulman froidement abattu mercredi après l'attaque contre le journal Charlie Hebdo. "Je suis Charlie, je suis juif, je suis policier". Ce slogan résumait l'hommage rendu aux 17 victimes des attaques. Une cérémonie nationale à leur mémoire se tiendra dans la semaine aux Invalides, site militaire au cœur de Paris où repose Napoléon, a annoncé lundi le Premier ministre.

 

Unité nationale

L'enquête française concernant Amedy Coulibaly, l'un des trois jihadistes impliqués dans les attaques progresse. Auteur de la prise d'otages du supermarché juif dans l'est de Paris (dont les quatre victimes juives seront inhumées en Israël) et du meurtre d'une policière à Montrouge, dans la proche banlieue parisienne, Coulibaly est en outre soupçonné de l'agression d'un joggeur mercredi, grièvement blessé par balles.

Avant d'être tués par les commandos français vendredi, les frères Chérif et Saïd Kouachi, responsables de la tuerie à Charlie Hebdo, ont affirmé agir au nom d'el-Qaëda tandis qu'Amedy Coulibaly s'est revendiqué du groupe Etat islamique.

 

(Lire aussi : Les juifs de France ont peur, Netanyahu veut en profiter)

 

Pendant cinq jours, le président socialiste François Hollande, très impopulaire, a bénéficié d'une unité nationale inédite depuis son entrée en fonction en 2012. Lundi, son principal challenger et prédécesseur Nicolas Sarkozy, patron du parti de droite UMP (opposition), a salué son action. "Il a fait ce qu'il devait faire", a-t-il dit sur la radio RTL. Après les attentats, il y a un "devoir de lucidité et d'analyse" via "une commission d'experts parlementaire" ou "un groupe de travail bipartisan", a-t-il estimé. La création d'une commission parlementaire d'enquête a été approuvée par le gouvernement socialiste.

Les attaques contre la France ont suscité un mouvement de réprobation général dans le monde. A Paris dimanche, des manifestants agitaient des drapeaux français, mais aussi de Palestine, de Tunisie, d'Ukraine, du Liban, tout en débattant ou communiant dans l'émotion et la solidarité. Dans le pays, de nombreuses villes de province ont également connu une mobilisation inédite, comme à Lyon (centre-est) où ont défilé 300 000 personnes, soit l'équivalent du quart de l'agglomération.
Des manifestations de soutien ont aussi eu lieu dans de nombreuses capitales d'Europe et d'Amérique, à Madrid, Londres, Bruxelles, Berlin, Washington, Montréal...

 

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