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Culture - Cimaises

Quand l’humour et l’art font bon ménage

Des œuvres d'univers différents se côtoient à la galerie Aïda Cherfan*. Sculptures et peintures petit format se teintent d'humour et de finesse, mais aussi de nostalgie d'un certain art et
d'un art certain.

Les ventres s’affirment dans ce dessin de Moustapha Farroukh.

Les aquarelles, lavis, croquis et dessins de Moustapha Farroukh ouvrent les rideaux de cet accrochage qui prend des airs de fête et se déroule jusqu'au 30 décembre. Par quelques traits épurés mais si éloquents, sans tambour ni trompettes, l'artiste croque des personnages, des portraits et des atmosphères. Ses croquis et ses aquarelles petit format, jusque-là inédits, ont été redécouverts par le fils de l'artiste qui a voulu partager ce regard nouveau sur l'art déjà célèbre de son père. De ses voyages en Italie ou en France et sur le bateau qui le ramenait vers d'autres rivages, Farroukh, tel un photographe ou témoin du temps, saisit le moment, capte l'humeur et réalise une cartographie humaine. À travers cette époque qu'on aimerait saisir et ramener au présent, point de nostalgie mais simplement beaucoup d'humour.
«Les affamés» qui regardent la belle d'un œil goulu, les pas de danse esquissés avec élégance, les ventres ronds à la personnalité bien affirmée, mais aussi la garde-robe vestimentaire de l'époque ou encore des nus. Et par ailleurs des moments vécus et des souvenirs de jeunesse, ce sont autant d'atmosphères vivantes qui, loin de prendre une ride, respirent la fraîcheur. L'humour est très présent chez cet artiste aux allures de Toulouse Lautrec, surfant sur toutes les techniques avec subtilité. Ses aquarelles sont le témoignage d'un Liban passé, «propre» et puéril.
Un peu plus loin, et sans aucune dissonance, les carrés de Sergio Vanni conjuguent, sous une autre forme d'humour, classicisme et modernité. Les images annotées amusantes mais non irrévérencieuses sont un clin d'œil aux anciens: «Eggs and bacon» pour le grand Francis, oreilles de Mickey pour l'artiste de la Renaissance Michelangelo. Et si l'acteur des westerns spaghettis porte les dorures de l'artiste viennois, en se rebaptisant Klimt Eastwood, Andy Warhol, lui deviendra ce «dandy» warholien, tandis que Man Ray verra son nom projeté dans le futur, notamment dans la marque si célèbre de lunettes par l'adjonction du seul mot Ban. Le tout est assuré par la liaison avec les dessins animés, la publicité ou le cinéma dans un cadre pictural.
Couleurs et fraîcheur également pour le travail du Turinois Aimone Sambuy, qui fait l'énumération des différents genres de poissons sur fond d'une harmonie de teintes symétriques et écarlates. Ici, l'aspect scientifique, grâce au sens du détail raffiné, se mêle audacieusement à l'artistique. Enfin les huiles de Aïda Halloumi sont également en totale équation avec les natures mortes de Corona, où tagliatelles et fraises jouent les stars sous la lumière qui nimbe le fond noir de la toile.
L'éventail de toiles et de sculptures témoigne que l'art se porte bien.

*Aïda Cherfan Fine Art, place d'Antélias, tél. : 04/444111. Horaires : du lundi au vendredi de 10h à 18h. Samedi de 10h à 15h.

Les aquarelles, lavis, croquis et dessins de Moustapha Farroukh ouvrent les rideaux de cet accrochage qui prend des airs de fête et se déroule jusqu'au 30 décembre. Par quelques traits épurés mais si éloquents, sans tambour ni trompettes, l'artiste croque des personnages, des portraits et des atmosphères. Ses croquis et ses aquarelles petit format, jusque-là inédits, ont été...

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