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Économie - Croissance

La Chine, première puissance mondiale économique, un « séisme géopolitique » ?

Des années que les économistes le prédisaient, c'est désormais officiel : après être devenue en 2013 la première puissance commerciale du monde, la Chine est désormais la première puissance économique mondiale, détrônant les États-Unis, qui régnaient depuis 1872.

L’économie chinoise représente désormais 16,5 % de l’économie mondiale en termes de pouvoir d’achat, alors que les États-Unis n’atteignent que 16,3 %.

D'après les estimations du Fonds monétaire internationale (FMI) , le PIB chinois mesuré en termes de « parité de pouvoir d'achat » (PPA) devrait être de 17 632 milliards de dollars à la fin de cette année et celui des États-Unis de 17 416 milliards de dollars. Ces calculs ont été faits en parité de pouvoir d'achat, ce qui permet de mieux prendre en compte ce que les ménages peuvent acheter en monnaie nationale.

Ainsi, l'économie chinoise représente désormais 16,5 % de l'économie mondiale en termes de pouvoir d'achat, alors que les États-Unis n'atteignent que 16,3 %.
Au début de l'année 2014, la Banque mondiale (BM) avait prédit le calendrier de cette révolution annoncée. Alors qu'initialement, les experts de la BM avaient prévu cet événement pour 2019, ils avaient indiqué en avril dernier que la Chine accéderait à la première marche du podium des cette année.

Une première depuis 1872
Certains médias américains ont qualifié cette nouvelle de « séisme géopolitique » pour un monde qui depuis plus de 200 ans était dominé par les puissances anglo-saxonnes : la Grande-Bretagne ayant été détrônée en 1872 par les États-Unis qui règnent depuis sans partage.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Marie-Françoise Renard, professeure, responsable de l'Idrec (Institut de recherches sur l'économie de la Chine) au Cerdi de l'École d'économie de l'université d'Auvergne, ne qualifie pas cette annonce de « séisme ».
« On remarque depuis un certain nombre d'années que la Chine et les pays émergents prennent un poids de plus en plus important dans l'économie mondiale. Ce n'est donc pas un "scoop'' », estime l'experte.
Et la tendance n'est peut-être pas près de s'inverser, puisque la Chine pourrait atteindre 26 800 milliards de dollars de richesse nationale en 2019, contre 22 000 pour les États-Unis.

Une histoire d'indicateurs
Le PIB mesuré en PPA est le plus approprié selon certains économistes pour comparer les performances économiques des nations.
Pour Mme Renard, « la mesure de cette statistique est correcte. Les calculs en termes de PPA sont plus justes pour réaliser des comparaisons, mais il faut savoir l'interpréter ».
« Même si la Chine a connu une très forte évolution de sa production et du pouvoir d'achat par habitant, elle reste pointée du doigt en termes de développement humain (santé, éducation). Même chose en termes de liberté où elle est classée 137e. Chaque statistique donne une vision différente du pays », explique Mme Renard.
En effet, si l'on prend comme étalon le PIB nominal, calculé selon les taux de change officiels, alors les États-Unis continuent largement de devancer la Chine. Selon le FMI, le PIB nominal américain sera à la fin de 2014 de 17 500 milliards de dollars, contre quelque 10 000 milliards de dollars pour la Chine. De même si l'on retient comme indicateur le PIB par habitant, l'Empire du Milieu ne se classe que 89e, loin derrière les États-Unis, et un classement mondial dominé par le Qatar.
« Généralement, on place les puissances économiques en termes de PIB, mais il faudrait y avoir une diversification des indicateurs dans le calcul », estime l'experte.

L'Europe exclue ?
L'économie américaine comme celle des pays industrialisés ne sont plus à des tailles qui leur permettent de faire les choses sans prendre en compte les activités de la Chine. Quelle place alors pour l'Europe ?
« L'Europe, premier partenaire commercial de la Chine, est dispersée sur un grand nombre de sujets. La situation de chaque pays européen est aussi différente : l'Allemagne par exemple exporte plus en Chine que la France, ce qui représente la faiblesse de compétitivité de cette dernière. L'Europe doit donc parler avec une seule voix en adoptant une stratégie commune à tous les pays pour ne pas être exclue de ce nouvel équilibre où dominent les États-Unis et la Chine », conclut Mme Renaud.

D'après les estimations du Fonds monétaire internationale (FMI) , le PIB chinois mesuré en termes de « parité de pouvoir d'achat » (PPA) devrait être de 17 632 milliards de dollars à la fin de cette année et celui des États-Unis de 17 416 milliards de dollars. Ces calculs ont été faits en parité de pouvoir d'achat, ce qui permet de mieux prendre en compte ce que les ménages...

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