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Liban - Humanitaire

Derbas reproche à la communauté internationale sa « froideur » à l’égard des réfugiés syriens

Sursis pour les opérations du Pam ; l'Onu évalue à 380 000 les réfugiés éligibles à la réinstallation en raison de vulnérabilités particulières, notamment des enfants seuls et des survivants de tortures.

Le Programme alimentaire mondial (Pam) de l'Onu, qui avait annoncé lundi la suspension de son aide aux réfugiés syriens faute de financement, va pouvoir maintenir provisoirement ses opérations grâce à un afflux de dons qui ont atteint 21,5 millions de dollars en 24 heures. Mais au regard des fonds nécessaires (353 millions de dollars jusqu'à fin février 2015), cet appoint reste insuffisant et, surtout, aléatoire.
Pour le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, l'assèchement des fonds disponibles du Pam reflète « la froideur » de la communauté internationale à l'égard des besoins des réfugiés syriens. Dans une déclaration hier, il a affirmé avoir « compris » des responsables du Pam que « les pays donateurs sont fatigués de donner ». M. Derbas a manifesté son indignation devant tant d'indifférence, stigmatisant des communautés qui refusent aussi bien d'intervenir pour mettre fin au « massacre » en Syrie que de fournir l'aide nécessaire à leur survie. Près de 300 000 personnes seront menacées de famine, en cas d'arrêt de l'aide du Pam, a-t-il averti.
Cet arrêt, estiment les experts, aggravera la situation sociale des familles qui en seront victimes (travail des enfants, prostitution, etc.), et ne sera pas sans répercussion sur le taux du chômage au Liban.

Soulagement
C'est avec un soupir de soulagement que M. Derbas, comme beaucoup de responsables, a accueilli la nouvelle du maintien provisoire de l'aide du Pam. Ce développement a été rendu possible par un afflux de fonds provenant d'individus, d'entreprises et de gouvernements.
Il y a eu plus de 10 000 donateurs en 24 heures, a précisé à l'AFP Élisabeth Byrs, porte-parole du Pam qui avait lancé mercredi une campagne sur les réseaux sociaux.
Toutefois, le Programme alimentaire mondial a encore besoin de 42,5 millions supplémentaires pour continuer à distribuer jusqu'à la fin du mois de décembre des coupons d'achats alimentaires à 1,7 million de réfugiés syriens au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Égypte, a précisé Mme Byrs.
Quelque 4 millions de Syriens restés à l'intérieur du pays recevront des rations en décembre, car celles-ci avaient été déjà achetées, mais s'il n'y a pas de nouveaux financements, les opérations devront être arrêtées en février, a précisé Mme Byrs. Au total, jusqu'à fin février, le Pam a besoin de 353 millions de dollars pour ses opérations à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie.
C'est la première fois depuis le début du conflit en Syrie en 2011 que le Programme alimentaire s'est trouvé obligé de suspendre son aide faute de moyens. À ce jour, il a injecté, via son système de coupons alimentaires (30 dollars/jour), 846 millions de dollars dans les économies des pays qui accueillent massivement des réfugiés, dont 360 millions de dollars au Liban (depuis 2012). Ces fonds ont créé des milliers d'emplois et profité à quelque 400 commerces, selon certaines indications.

L'accueil dérisoire des pays riches
Sur le plan de l'accueil et du logement, c'est Amnesty International qui a tiré hier la sonnette d'alarme. Les pays riches n'ont accueilli qu'un nombre « dérisoire » de réfugiés syriens déplacés par la guerre, laissant la lourde charge aux pays voisins de la Syrie qui manquent de moyens, a dénoncé l'organisation, à moins d'une semaine d'une conférence de donateurs à Genève (9 décembre). À l'exception de l'Allemagne, l'ensemble de l'Union européenne ne s'est engagé à réinstaller que 0,17 % des réfugiés se trouvant dans les cinq pays d'accueil voisins de la Syrie, indique-t-on.
Amnesty a dit qu'elle appelait à la réinstallation de 5 % des réfugiés de Syrie d'ici à la fin 2015, et de 5 % supplémentaires l'année d'après.

380 000 réfugiés éligibles
Cela permettrait l'accueil de près de 380 000 réfugiés que l'Onu a identifiés comme des cas éligibles à la réinstallation en raison de vulnérabilités particulières, notamment des enfants seuls et des survivants de tortures.
« Les pays ne peuvent pas se limiter à des paiements en liquide pour avoir la conscience tranquille et se laver les mains de la question », estime M. Sherif Elsayed-Ali, directeur adjoint des questions mondiale à Amnesty International. « Ceux qui en ont les moyens économiques doivent jouer un rôle plus important. » « L'absence totale d'engagement de la part des pays du Golfe en faveur de la réinstallation de réfugiés syriens est particulièrement honteux », souligne-t-il.
« Les liens linguistiques et religieux devraient placer le Golfe en première ligne de ceux offrant un abri sûr » aux réfugiés, ajoute le responsable d'Amnesty.
Les réfugiés font face à la pauvreté, à des problèmes de santé et des tensions croissantes avec les communautés locales d'accueil où ils vivent dans des structures provisoires et des conditions extrêmement difficiles.

Le Programme alimentaire mondial (Pam) de l'Onu, qui avait annoncé lundi la suspension de son aide aux réfugiés syriens faute de financement, va pouvoir maintenir provisoirement ses opérations grâce à un afflux de dons qui ont atteint 21,5 millions de dollars en 24 heures. Mais au regard des fonds nécessaires (353 millions de dollars jusqu'à fin février 2015), cet appoint reste...

commentaires (1)

Ce déséquilibre est vraiment choquant, dénonce Sherif Elsayed-Ali, le chef de la section des réfugiés et des migrants au sein d'Amnesty. «Les pays ne peuvent pas se limiter à des paiements en liquide pour avoir la conscience tranquille et se laver les mains de la question», estime M. Elsayed-Ali. «Ceux qui en ont les moyens économiques doivent jouer un rôle plus important».Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la militarisation d’un mouvement de protestation populaire qui a éclaté dans le sillage du Printemps arabe, et ce grâce entre autre au soutien politique et financier accordé par les binsaouds du Golfe en particulier. Le conflit a déplacé environ la moitié de la population : plus de trois millions de personnes ont fui le pays, devenant des réfugiés, tandis que plus de sept millions ont été déplacés à l'intérieur de la Syrie. Les réfugiés font face à la pauvreté, à des problèmes de santé et des tensions croissantes avec les communautés locales d'accueil où ils vivent dans des structures provisoires et des conditions extrêmement difficiles. Ces radins de binsaouds qui en plus financent les bacteries salafowahabites qu'ils nous refilent .

FRIK-A-FRAK

17 h 42, le 06 décembre 2014

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Commentaires (1)

  • Ce déséquilibre est vraiment choquant, dénonce Sherif Elsayed-Ali, le chef de la section des réfugiés et des migrants au sein d'Amnesty. «Les pays ne peuvent pas se limiter à des paiements en liquide pour avoir la conscience tranquille et se laver les mains de la question», estime M. Elsayed-Ali. «Ceux qui en ont les moyens économiques doivent jouer un rôle plus important».Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la militarisation d’un mouvement de protestation populaire qui a éclaté dans le sillage du Printemps arabe, et ce grâce entre autre au soutien politique et financier accordé par les binsaouds du Golfe en particulier. Le conflit a déplacé environ la moitié de la population : plus de trois millions de personnes ont fui le pays, devenant des réfugiés, tandis que plus de sept millions ont été déplacés à l'intérieur de la Syrie. Les réfugiés font face à la pauvreté, à des problèmes de santé et des tensions croissantes avec les communautés locales d'accueil où ils vivent dans des structures provisoires et des conditions extrêmement difficiles. Ces radins de binsaouds qui en plus financent les bacteries salafowahabites qu'ils nous refilent .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 42, le 06 décembre 2014

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