Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Beyrouth insight - Rencontre

« Positive Lebanon », passeur de belles énergies

C'est une optimiste fière de l'être, inquiète, certes, mais positive. Une boulimique curieuse, idéaliste qui carbure aux idées et aux nouvelles initiatives. Le dernier projet de Tania Hadjithomas Mehanna, « Positive Lebanon » *, aux éditions Tamyras, est plus qu'un livre. Il est une déclaration d'amour à cette ville étrange que ses amoureux ont, dans leur esprit, rebaptisée livelovebeirut... Un hommage aux initiatives personnelles, toutes extraordinaires, qui font encore battre son cœur. Et le nôtre...

Tania Hadjithomas Mhanna, une boule d’énergie positive. Copyright Patrick Baz

Il suffit de se réveiller tous les matins dans notre ville de tous les (im)possibles, tous les excès et toutes les passions, lire la une de la presse, évaluer les catastrophes du jour et du lendemain, pour être tenté de partir, loin. Un grand nombre de jeunes Libanais l'ont fait, séduits par une vie plus normale, moins schizophrène. Et pourtant ceux qui sont restés, et ils sont nombreux, y tiennent d'une manière insensée, illogique. Tania Hadjithomas Mehanna fait partie de ceux-là. Journaliste née ailleurs, elle est tombée amoureuse de ce pays à peine débarquée, l'a aimé en sillonnant ses villages, ses rues, ses ruelles et ses impasses, en quête de ses spécificités. Elle en fera des livres, parus chez Tamyras, maison d'édition fondée en 2003 et dont elle est la directrice. Des ouvrages écrits avec sincérité, où elle partage ses coups de cœur pour des êtres, des lieux, des métiers, des histoires ou des artisans; Beyrouth by Day (2009) en est un premier bel exemple, «j'ai dû à cette occasion, confie-t-elle, épouser la ville, la violer, la comprendre», puis Le Phoenicia, un hôtel dans l'histoire (2012), un hymne au mythique hôtel et au Beyrouth des années 50, 60. Pour l'un comme pour l'autre, elle a accumulé en parfaite fourmi des rencontres, des documents, des archives; restitué des ambiances et des faits; immortalisé les souvenirs des générations passées et ceux d'une ville «qui avait alors montré tout son potentiel, sa rage de vivre, sa capacité à réussir aussi bien les soirées mondaines que les forums, les festivals sportifs, artistiques et culturels.»

 

(Pour mémoire: Live love beirut... passionnément)

 

Agir et faire passer le relais
Le temps, aujourd'hui, n'est plus vraiment à l'ivresse, mais à une légitime désillusion contre laquelle les résistants se battent au quotidien. «Ma génération est désenchantée, avoue-t-elle. Elle se sent comme prise au piège. J'ai voulu remettre en avant toutes les belles choses qui existent encore, lui redonner de l'espoir.» Alors, partie à la recherche d'un espoir perdu, Tania recense toutes les actions, associations, tous les actes qui se font pour le pays, et qui le font encore exister et même sourire. «Ce sont toutes des initiatives privées, faites parfois dans l'ombre.» Associations pour la préservation de la nature, de la mer, la protection des enfants, des femmes, du patrimoine, il existe aussi dans le sommaire de Positive Lebanon des artisans, des individus, des artistes, mais aussi des écrivains qui ont rédigé des billets d'amour à Beyrouth, en français ou en anglais. Plus qu'un livre qui peut servir d'outil de travail et qui est un beau cadeau à la société civile, Tania Hadjithomas Mhanna a le désir et l'ambition de le porter plus loin. Un projet énorme voit ainsi le jour. «Le but est de faire passer un vrai message, terriblement actif et vivant, qui puisse changer notre perception des choses. Oublier ce désenchantement, créer un étonnement heureux et servir de relais. Le but est aussi de créer des plateformes médiatiques qui mettent en avant toutes ces personnes et qui constituent notre Positive Lebanon. L'idée est simple et fédératrice. Finalement, contre toutes les idées reçues, il existe beaucoup plus de choses qui unissent les Libanais qu'on ne veut nous faire croire.» «Ce livre, poursuit l'auteure, n'est qu'un des jalons de la campagne Positive Lebanon, déjà lancée dans les médias et sur les réseaux sociaux; le départ d'un mouvement qui se fera à long terme et à l'échelle nationale. Nous avons découvert, depuis, tellement d'autres actions positives pour le Liban qu'un deuxième tome est à prévoir.» «Dans un souci de diffuser cette initiative dans tout le pays, confie-t-elle, pour chaque livre vendu, un livre sera offert aux écoles, universités et bibliothèques publiques sur tout le territoire libanais.»


Tania Mehanna, elle-même en tête du cortège des Positive Lebanese, poursuit: «Ce livre ne m'appartient pas, c'est un ouvrage collectif qui doit rassembler les belles énergies autour d'un mouvement fédérateur.» Une guerre – pacifiste – débute ainsi contre un «Negative Lebanon», des âmes, pessimistes, destructrices et stériles. Enfin, comme l'auteure l'a si bien écrit dans sa préface: «Ce livre vise à montrer toutes les actions concrètes entreprises inlassablement, malgré les obstacles, malgré les aléas, malgré les difficultés. Page après page, vous découvrirez des initiatives, des ONG, des notes d'humour, des photos d'amour, des textes marquants qui témoignent d'une volonté de ne jamais abandonner ce petit bout de terre si attachant. Pays qui est le nôtre et duquel on ne doit jamais douter.»

* Le lancement du livre « Positive Lebanon » aura lieu le mardi 9 décembre à partir de 18 heures à l'hôtel Le Gray.

 

Lire aussi

« Recettes de vie 2 », une histoire de partage

Arpie Mangassarian, tout feu, tout flamme!

Beirut cooks... et Beyrouth sourit

Il suffit de se réveiller tous les matins dans notre ville de tous les (im)possibles, tous les excès et toutes les passions, lire la une de la presse, évaluer les catastrophes du jour et du lendemain, pour être tenté de partir, loin. Un grand nombre de jeunes Libanais l'ont fait, séduits par une vie plus normale, moins schizophrène. Et pourtant ceux qui sont restés, et ils sont nombreux,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut