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À La Une - diplomatie

Nucléaire : un face à face haletant Iran-USA

A trois jours de la date-butoir, les négociations sont dans leur phase la plus cruciale... et la plus politique.

Après avoir tous deux envisagé de quitter la capitale autrichienne, le secrétaire d’État américain John Kerry (centre) et le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif ont décidé, au terme d'une journée riche en rebondissements, de rester pour poursuivre leur marathon de discussions. AFP PHOTO / VLADIMIR SIMICEK

Les négociations d'un accord historique sur le programme nucléaire iranien ont pris, vendredi à Vienne, l'allure d'un face à face haletant entre l'Iran et les États-Unis.

Après avoir tous deux envisagé de quitter la capitale autrichienne, le secrétaire d’État américain John Kerry et le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif ont décidé, au terme d'une journée riche en rebondissements, de rester pour poursuivre leur marathon de discussions.

M. Kerry, qui avait déjà retardé vendredi après-midi son départ pour Paris, a finalement choisi de "poursuivre les consultations" avec M. Zarif, a précisé sa porte-parole Jennifer Psaki. Leur rencontre dans la soirée était la troisième en moins de 24 heures. Mais selon la partie iranienne, ces "discussions importantes" n'ont toujours pas accouché d'une "proposition notable méritant d'être apportée à Téhéran". Et M. Zarif, qui avait lui aussi prévu un aller-retour en Iran pour présenter le résultat de ces discussions à ses hauts dirigeants, a décidé de rester à Vienne.

Après des mois de discussions techniques, les négociations sont dans sa phase la plus cruciale, et la plus politique. Les grandes puissances du "5+1" (Chine, États-Unis, France, Russie, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran ont jusqu'à lundi 24 novembre au soir pour conclure un accord qui mettrait fin à 12 ans de controverses et de tensions internationales. Et le dialogue entre MM. Kerry et Zarif est de plus en plus la clé de ces négociations.


A trois jours de la date-butoir, les désaccords sont aplanis sur de nombreux points entre l'Iran et le "5+1". Mais deux divergences majeures subsistent.
Les grandes puissances veulent que la République islamique réduise fortement sa capacité d'enrichissement d'uranium, afin qu'elle soit privée durablement de la possibilité d'obtenir l'arme atomique. L'Iran veut à l'inverse conserver, et plus tard amplifier cette capacité, dont le pays dit avoir besoin pour alimenter ses futures centrales nucléaires. Selon des sources occidentales, l'Iran réclame par ailleurs une levée immédiate de toutes les sanctions qui lui ont été infligées au long d'une décennie de controverses sur son programme atomique.

 

(Lire aussi : L'enjeu à Vienne : retarder la « capacité nucléaire » de l'Iran)



"Tous les ingrédients sur la table"
Téhéran a toujours nié que ce programme ait des visées militaires, et dénonce comme une injustice les sanctions qui asphyxient son économie. Le "5+1" juge pour sa part irréaliste de les lever immédiatement.
Seule une impulsion politique paraissait à même d'éviter l'impasse, alors que les deux camps ont reconnu que le climat des négociations était tendu.

"Tous les ingrédients pour un accord sont sur la table", a assuré depuis Moscou le ministre russe Sergueï Lavrov: "Peut-être existe-t-il une tentation, à ce stade avancé des négociations, de lancer quelques idées supplémentaires afin d'obtenir un peu plus que ce dont on a besoin."

C'est dans ce contexte que Laurent Fabius et Philip Hammond, les ministres des Affaires étrangères français et britannique, sont arrivés à la mi-journée pour jeter leur poids dans la balance, l'espace de quelques heures de présence à Vienne.
M. Fabius a invité l'Iran à "saisir l'opportunité" d'un accord. La République islamique aurait "énormément à y gagner, a renchéri M. Hammond : l'accès à des montants très importants d'avoirs gelés, la capacité de commercer de nouveau librement avec le monde, et de faire redémarrer les relations avec la communauté internationale."


La chance "très rare" d'un accord
Un accord redonnerait du souffle à l'économie iranienne, en particulier grâce à la levée de l'embargo occidental sur le pétrole iranien. Il ouvrirait aussi la voie à une normalisation des relations entre l'Iran et l'Occident, rendant possible des coopérations, notamment dans les crises en Irak et en Syrie.

 

(Lire aussi : Aucun "lien" entre le nucléaire iranien et la guerre anti-jihadiste, assure Washington)



Les difficultés restant à surmonter amènent de nombreux experts à envisager un nouvel accord intérimaire faute d'entente définitive lundi 24 novembre. Mais cette formule pourrait faire le jeu de ceux qui dans les deux camps, occidental et iranien, sont opposés à un accord.
"C'est un moment crucial, et le laisser passer serait une grave erreur, avec d'assez lourdes conséquences", a averti le négociateur russe Sergueï Riabkov.

 

(Lire aussi : Victoire diplomatique pour Obama en cas d'accord sur le nucléaire iranien)



A partir de janvier, les opposants républicains à Barack Obama contrôleront l'ensemble du Congrès américain, alors que jusqu'à présent, le président a eu les mains libres pour négocier sans interférence des parlementaires à Washington.
Un échec des négociations de Vienne fragiliserait aussi le président iranien modéré Hassan Rohani. Celui-ci joue une grande partie de sa crédibilité dans le succès de cette ouverture vers les grandes puissances, menée à bien afin de relancer l'économie iranienne en crise.

 

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commentaires (5)

REPORT... OU PROLONGEMENT DE QUELQUES MOIS... À LA FAçON GOUPILIOTE LIBANAISE !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 39, le 23 novembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • REPORT... OU PROLONGEMENT DE QUELQUES MOIS... À LA FAçON GOUPILIOTE LIBANAISE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 39, le 23 novembre 2014

  • "Face à face haletant" ! On se moque de qui, là ? Ces Per(s)cés vont devoir signer, de gré ou de force.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 06, le 22 novembre 2014

  • S'EMBALLENT... OUI ! MAIS ATTENDONS VOIR QUI VA METTRE DANS LE CAMP DE L'AUTRE LA BALLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 02, le 21 novembre 2014

  • Un responable occidental présent à Vienne et proche des négociations Iran/5+1 aurait affirmé à Al Arabiya :" aucun des pays du bassin sud du golfe Persique ne joue un quelconque rôle dans les négociations nucléaires. les mobarchies arabes n'ont ni voix au chapitre ni aucun poids dans les négociations de Vienne"!! John Kerry s'est rendu mercredi à Riyad où il a rencontre Saoud al Fayçal . Les agences ont également fait état d'un contact téléphonique entre Obama et le prince héritier binsaoudi avant le début du dernier round des négociations. Ne se moquent -t-ils pas des binsaouds ces amerlocks ????

    FRIK-A-FRAK

    16 h 30, le 21 novembre 2014

  • Et l'economie occicon bien a mal ! qu'ils arretent de vivre d'illusions ces occicons , ils n'ont plus le poids qu'il s'adjugent avoir , l'Iran est deja partenaire avec 2 nouvelles puissances mondiales que sont la Chine et La Russie , c'est a cet occicon de ne surtout pas rater le coche !

    FRIK-A-FRAK

    16 h 04, le 21 novembre 2014

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