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Débat tendu à l'ONU sur une résolution sur les crimes imputés à la Corée du Nord

Cuba est venu mardi à la rescousse de la Corée du Nord à l'ONU, lors d'un débat tendu sur une résolution qui pourrait contraindre Pyongyang à répondre d'éventuels crimes contre l'humanité.

Le représentant de Cuba a pris la parole en commission de l'Assemblée générale, pour proposer, en vain, un amendement au texte, afin d'en retirer une disposition demandant au Conseil de sécurité d'envisager de traduire la Corée du Nord devant la Cour pénale internationale (CPI).

L'ambassadeur cubain Rodolfo Reyes Rodriguez a déclaré que ce genre de résolution se concentrant sur un seul pays comme la Corée du Nord était devenu "un outil pour attaquer les autres", et a demandé à ce que le texte soit amendé pour appeler à une "approche coopérative" avec Pyongyang.

Le Bélarus, l'Equateur, l'Iran, la Chine, la Russie, l'Afrique du Sud et le Venezuela ont appuyé la demande de Cuba pour affaiblir la résolution, beaucoup affirmant que le texte n'était pas équilibré. L'ambassadeur de Corée du Nord Sin So Ho a également déclaré que le projet de résolution proposé par l'Union européenne et le Japon témoignait d'un "manque de confiance, de méfiance et de confrontation qui n'ont rien à voir du tout avec les vrais droits de l'homme". Mais l'amendement a été rejeté par un vote de 77 à 40, 50 pays s'abstenant.

Soutenu par plus de 60 pays, le projet de résolution est largement basé sur un rapport de l'ONU de 400 pages, rendu public en février, qui concluait après une longue enquête à des violations des droits de l'homme par la Corée du Nord "sans égal dans le monde contemporain".

Pendant un an, les enquêteurs ont récolté des témoignages d'exilés nord-coréens, et documenté un vaste réseau de camps de prisonniers détenant jusqu'à 120 000 personnes, ainsi que des cas de torture, d'exécutions sommaires et de viols. La responsabilité de ces violations se trouve au plus haut niveau de l'Etat, selon l'enquête dirigée par le juge australien Michael Kirby qui a conclu qu'elles s'apparentaient à des crimes contre l'humanité.

Le rapport a fortement déplu à la Corée du Nord, qui a lancé une offensive diplomatique pour assurer que les provisions clé du texte en soient retirées, notamment cet appel au Conseil de sécurité pour que Pyongyang soit référé à la CPI.

Mais la résolution devrait, selon des diplomates, recueillir une nette majorité, environ 100 à 120 voix sur les 193 pays représentés dans cette commission chargée de statuer spécifiquement sur les infractions aux droits de l'homme. Le texte sera ensuite examiné par l'Assemblée générale dans son ensemble en décembre et la question sera alors de savoir si le Conseil de sécurité suivra la résolution et dénoncera effectivement le régime de Pyongyang à la CPI. La Chine et la Russie, membres permanents du Conseil, s'opposeront vraisemblablement à une telle éventualité.

Cuba est venu mardi à la rescousse de la Corée du Nord à l'ONU, lors d'un débat tendu sur une résolution qui pourrait contraindre Pyongyang à répondre d'éventuels crimes contre l'humanité.
Le représentant de Cuba a pris la parole en commission de l'Assemblée générale, pour proposer, en vain, un amendement au texte, afin d'en retirer une disposition demandant au Conseil de sécurité...