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À La Une - Proche-Orient

La Jordanie en première ligne pour faire baisser la tension à Jérusalem

Amman joue un rôle central dans le dossier en étant le gardien de l'esplanade.

Des manifestants palestiniens affrontent un soldat israélien dans le village de Hizma, en Cisjordanie. Abbas Momani/AFP

La Jordanie s'est mobilisée cette semaine pour réduire les tensions à Jérusalem et réaffirmer la tutelle d'Amman sur la mosquée d'Al-Aqsa, qui, selon des experts, est cruciale pour la stabilité du royaume hachémite.

Cette implication du roi de Jordanie Abdallah II a culminé jeudi avec une série de réunions de haut niveau organisées à Amman autour du secrétaire d'Etat américain John Kerry. Ce dernier a rencontré tour à tour le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
A l'issue de ces discussions, M. Kerry a affirmé que l'Etat hébreu et le royaume, gardien de l'esplanade des Mosquées, avaient convenu de prendre des mesures pour "faire baisser la tension" à Jérusalem et "rétablir la confiance".

(Reportage : Essaouiya, quartier de Jérusalem-Est, enrage contre un châtiment collectif)

Amman avait haussé le ton il y a dix jours en rappelant son ambassadeur à Tel-Aviv face à l'intensification des violences à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par Israël qui abrite la mosquée d'Al-Aqsa, troisième site le plus sacré pour les musulmans, sur l'esplanade des mosquées. "Notre message a été clair et ferme. Nous avons dit clairement et catégoriquement que la Jordanie (...) ne resterait pas les bras croisés face aux violations israéliennes", a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Mohammad al-Moumni.

La Jordanie joue un rôle central dans le dossier en étant le gardien de l'esplanade et l'un des deux seuls pays arabes à avoir conclu un accord de paix avec Israël, signé en 1994.
"Le rappel de l'ambassadeur jordanien et les tractations diplomatiques intenses ont envoyé un message clair à Israël: le sort de la mosquée Al-Aqsa et le traité de paix" sont liés, souligne Oraib Rintawi, directeur du Centre Al-Qods pour les études politiques.

Crédibilité en jeu

Le royaume ne pouvait pas ne pas réagir car "les atteintes" à Al-Aqsa "nuisent à la crédibilité des dirigeants jordaniens" qui doivent démontrer "leur légitimité et leur capacité à respecter leurs engagements en tant que gardiens" des lieux saints musulmans à Jérusalem, souligne-t-il. En ce sens, elles "menacent ainsi la sécurité et la stabilité du royaume", selon l'expert.

(Lire aussi : C'est en public que les services secrets israéliens lavent désormais leur linge)

M. Kerry a insisté jeudi sur les "engagements fermes" pris par M. Netanyahu "pour maintenir le statu-quo dans les lieux saints de Jérusalem-Est".

Palestiniens et Jordaniens redoutent qu'Israël tente de modifier les règles en vigueur, qui interdisent aux juifs de prier sur l'esplanade des Mosquées. Les Palestiniens accusent en outre Israël d'imposer des restrictions d'accès aux musulmans, d'avoir autorisé l'entrée de policiers dans la révérée mosquée Al-Aqsa et d'avoir fermé l'esplanade le 30 octobre pour la première fois depuis des années.

Selon M. Rintawi, "ce qui s'est passé constitue une violation de la tutelle historique hachémite et du traité de paix avec Israël". "C'est un coup porté à l'accord palestino-jordanien ayant consacré la tutelle hachémite", estime-t-il.

En mars 2013, le roi Abdallah II et Mahmoud Abbas avaient signé un accord sur le rôle historique de la Jordanie en tant que gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem. Il officialisait une entente datant de 1924 sur la tutelle de la dynastie des Hachémites, alors souverains de La Mecque depuis le XIe siècle et descendants directs de Hachem, arrière-grand-père du Prophète.
La défense des lieux saints revêt une grande importance en Jordanie et est, de ce fait, lourde à assumer pour la monarchie. Notamment parce que "près de la moitié de la population jordanienne est d'origine palestinienne", rappelle le politologue Mohammad Abou-Rommane. Le contexte est d'autant plus sensible actuellement que l'engagement de la Jordanie dans la coalition militaire contre le groupe de l'Etat islamique en Irak et en Syrie, deux pays frontaliers, est contesté dans le royaume.

"Les Etats-Unis ont bien compris la position de la Jordanie et des pressions ont été exercées sur Israël", estime M. Abou-Rommane.

Un premier signe de détente a été relevé vendredi. Pour la première fois depuis longtemps, Israël a laissé des dizaines de milliers de musulmans accomplir sans restriction la grande prière sur l'esplanade des Mosquées.


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La Jordanie s'est mobilisée cette semaine pour réduire les tensions à Jérusalem et réaffirmer la tutelle d'Amman sur la mosquée d'Al-Aqsa, qui, selon des experts, est cruciale pour la stabilité du royaume hachémite.Cette implication du roi de Jordanie Abdallah II a culminé jeudi avec une série de réunions de haut niveau organisées à Amman autour du secrétaire d'Etat américain John...

commentaires (1)

Laissez moi sourire !!!! avant d'exploser de rire !!! le roi de Jordanie vient de constater son echec a vouloir comploter contre son peuple qui s'est souleve pour l'empecher de conclure une fois de plus un accord infame avec ses protecteurs sionistes . Il faut bien faire la part du peuple qui agit et le roi qui decide sous la menace des sionsites . Il a recule devant son peuple , ses maîtres attendant des jours meilleurs pour re agir .

FRIK-A-FRAK

11 h 10, le 16 novembre 2014

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Commentaires (1)

  • Laissez moi sourire !!!! avant d'exploser de rire !!! le roi de Jordanie vient de constater son echec a vouloir comploter contre son peuple qui s'est souleve pour l'empecher de conclure une fois de plus un accord infame avec ses protecteurs sionistes . Il faut bien faire la part du peuple qui agit et le roi qui decide sous la menace des sionsites . Il a recule devant son peuple , ses maîtres attendant des jours meilleurs pour re agir .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 10, le 16 novembre 2014

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