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Économie - Numérique

« Big Data », la nouvelle devise des entreprises

Comportements en ligne des utilisateurs de Facebook, tweets, textes dans les courriels, habitudes d'achats des consommateurs... entraînent une explosion de données. Devenus tellement volumineux, ils en deviennent trop difficiles à gérer pour les entreprises avec les outils classiques de gestion de base de données.

Les utilisateurs passent en moyenne 700 billions de minutes par mois sur Facebook. Alors que sur Twitter, 50 millions de « tweets » sont envoyés chaque jour. Sans oublier les 2,9 millions d’e-mails envoyés chaque seconde. Toutes ces données sont récupérées, exploitées et décortiquées par les entreprises.

Aujourd'hui, grâce à l'analyse de données comportementales avancées, on peut savoir que vous êtes allés voir le dernier Disney dès sa sortie, ou que vous préférez regarder Game of Thrones ou encore a House of Cards sur Netflix.
Lorsque vous commentez sur une vidéo, que vous appuyez sur pause pour répondre au téléphone ou que vous rejouez une scène mythique, Netflix enregistre toutes ces données qui vont lui permettre de modéliser votre comportement.
À entendre les spécialistes, c'est le nouvel « or noir ». En mieux, car inépuisable ! Le volume de données produites double tous les deux ans : Twitter stocke quotidiennement 7 téraoctets de données, Facebook à lui seul en stocke 600 téraoctets.
Et, chaque jour, nos objets connectés (téléphones, tablettes, voitures...) produisent des milliards de données sans compter nos SMS, e-mails, commentaires publiés sur les réseaux sociaux...
Depuis plus de 10 ans, les géants américains du digital, les Google, Facebook, Amazon, Twitter, doivent faire face à des défis technologiques majeurs dans le domaine de la gestion des données.
Le phénomène « Big Data » désigne la capacité à tirer, à partir d'une grande quantité de données, des conclusions que nous ne pourrions pas obtenir à partir d'une quantité moindre. De 28 milliards de dollars d'investissement dans le monde en 2012, à 34 milliards de dollars en 2013, le postulat « Big Data » est simple : la donnée, sous toutes ses formes, est considérée comme une matière première, comme un capital dont l'entreprise regorge mais qu'il faut savoir exploiter pour pouvoir la valoriser.
Le potentiel du « Big Data » est en effet considérable. Dans le domaine scientifique afin d'analyser en masse les données pathologiques médicales, au secteur des télécoms et des services financiers. Même l'aéronautique et l'automobile commencent à s'y intéresser : le « Big Data » pourrait par exemple permettre de rappeler quelques dizaines de véhicules seulement en cas de défaut et non plus des dizaines de milliers.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Hector Toubon, économiste spécialiste du « Big Data », explique que ce dernier permet dans l'ensemble des activités économiques d'améliorer l'adaptation de l'offre à la demande, et cela à 3 niveaux :
« Au niveau de la conception, le "Big Data" permet de compiler (agréger puis modéliser) une série d'informations CRM (Customer Relationship Manage) et d'évaluer finement la demande potentielle (qui a besoin de quoi, où et à quel prix ?). »
« Au niveau de la distribution, il permet d'optimiser le mode de distribution à la demande effective et à la demande potentielle. »
« Et, enfin, au niveau marketing et publicitaire, il permet de cibler plus finement la demande des consommateurs. Les comportements de ces derniers face à la publicité donnent des indications sur leurs envies, leur demande potentielle et effective, et de l'anticiper. »
En intégrant le produit des analyses des données à leurs processus de décision, les entreprises de services (transports, distribution, loisirs...) vont pouvoir être plus efficaces.

Atteinte à la vie privée ?
Notre vie privée semble aujourd'hui plus que jamais menacée. Réseaux sociaux, moteurs de recherches, cookies, piratage, hameçonnage... tous les aspects de notre vie sont récupérés et décortiqués. Faut-il cependant parler de danger ?
Si nous ne voulons pas que le « Big Data » devienne « Big Brother » (terme utilisé pour nommer une institution ou une pratique qui porte atteinte à la liberté individuelle en s'immisçant dans la vie privée), le droit visant à protéger notre vie privée doit s'adapter et contrer le numérique sur son propre terrain.
M. Toubon rappelle qu'en France, « la loi informatique et liberté garantit un relatif respect de la vie privée, mais ce n'est pas le cas dans tous le pays ». Il ajoute qu'il existe d'autres problématiques comme le taguage publicitaire où « en consommant un divertissement culturel qu'on ne paye pas, on accepte tacitement d'en subir la publicité... Tout se paye d'une manière ou d'une autre ».
Par exemple, si vous avez un compte Gmail, Google lit vos e-mails et les scanne à la recherche de mots-clés pour vous envoyer des publicités ciblées ou « contextuelles ». À noter qu'il ne s'agit pas d'une lecture cursive mais d'un scan d'ordinateur.
Il est de plus en plus difficile de croire au droit à l'oubli sur Internet quand on sait que des sociétés sont déjà chargées d'archiver les pages Facebook existantes pour recueillir des données commercialement exploitables.
Un des challenges induit par les « Big Data » serait la capacité des chercheurs à créer des logiciels et ordinateurs assez performants pour stocker toute cette quantité d'information. « Les limites de significativité des informations collectées seront sûrement atteintes bien avant les limites physiques », précise l'expert.

Quels retours sur l'investissement ?
Aujourd'hui, le « Big Data » figure parmi les premiers leviers exploités par les chefs d'entreprise pour générer une réelle valeur ajoutée. Mais que peuvent réellement en attendre les industriels ?
« En fonction des activités, les gains à court terme peuvent être importants particulièrement pour le petites entreprises. Pour les grands groupes, le poids des structures et la complexité des strates de la demande sont réelles que les gains du "Big Data'' ne pourront se faire ressentir qu'à moyen et long terme », explique M. Toubon.
Les retours sur investissement peuvent parfois être très courts mais un industriel souhaitant se lancer dans un projet doit fixer des objectifs clairs et savoir précisément où il va.
Le « Big Data » induit des bouleversements économiques et sociaux. Le défi majeur est de lui donner du sens, de déterminer comment, pourquoi et sous quelles conditions ces données, dont la masse dépasse notre imagination, seront exploitées.

Aujourd'hui, grâce à l'analyse de données comportementales avancées, on peut savoir que vous êtes allés voir le dernier Disney dès sa sortie, ou que vous préférez regarder Game of Thrones ou encore a House of Cards sur Netflix.Lorsque vous commentez sur une vidéo, que vous appuyez sur pause pour répondre au téléphone ou que vous rejouez une scène mythique, Netflix enregistre toutes...

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