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Moyen Orient et Monde - Objets et histoire

Cette école dont on rêve tous...

Martin Luther (1483-1546) est un moine allemand, professeur de théologie à l'Université de Wittenberg, en Saxe. Le 31 octobre 1517, il s'affiche sur la porte de l'église de sa ville avec 95 thèses où il dénonce les scandales de l'Église de son temps.
Il reproche à l'Église catholique des abus, tels que la simonie, c'est-à-dire l'achat de biens spirituels ou de charges ecclésiastiques. Il s'oppose surtout à la vente des indulgences, qui dispensent le pécheur des peines dues pour ses péchés et dont le produit sert à terminer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. Pour lui, la foi seule assure le salut aux yeux de Dieu. Les 95 thèses affichées à Wittenberg font scandale et se répandent partout. Mais le Saint-Siège et les princes allemands tardent à les condamner.
De son côté, Martin Luther ne tarde pas à entrer résolument en dissidence contre Rome qu'il présente comme la « rouge prostituée de Babylone ». Si bien qu'en 1520, le pape Léon X publie une bulle lui demandant de cesser ses critiques et de reconnaître ses erreurs. Luther refuse et brûle publiquement la bulle. Il est alors excommunié, c'est-à-dire expulsé de la communauté des croyants. La rupture est consommée. Luther va s'efforcer de créer une nouvelle Église. Il ne conserve que deux des sept sacrements, le baptême et la communion; il accepte le mariage des prêtres (lui-même se marie en 1525), rejette le culte des saints et donne beaucoup d'importance à la connaissance de la Bible.
Enfin, à la différence de l'Église catholique qui est centralisée et hiérarchisée, l'Église luthérienne est décentralisée et non hiérarchisée. Elle se trouve cependant en partie sous la dépendance des princes allemands. Mais prêcher cette religion en public était difficile, la présence des prêtres luthériens étant rejetée par l'Église catholique qui contrôlait également les écoles. Peu à peu, ces prêtres ont commencé à dispenser leur enseignement dans des écoles clandestines, à travers les campagnes, les bois, derrière des buissons : on parlera alors « d'écoles buissonnières ».
Le Parlement finit par découvrir ces pratiques et les interdit formellement. Sauf que les idées de Luther se répandent comme une traînée de poudre en Allemagne. Les prêtres se marient, les moines et les religieuses abandonnent leur couvent, le prédicateur prend les choses en main et organise la nouvelle confession.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a réussi ! La « Confession de foi d'Augsbourg » fédère encore 65 millions de fidèles des églises luthériennes, principalement en Allemagne, en Scandinavie et dans les régions américaines d'immigration allemande. Et tandis que l'Europe centrale se déchire entre catholiques et protestants, l'homme qui est cause de tout cela finit sa vie paisiblement en 1546 à Eisleben, sa ville natale.
Le 31 octobre, anniversaire des 95 thèses de Luther, est commémoré par les protestants sous le nom de fête de la Réformation. Quant à l'expression « école buissonnière », son sens actuel a évolué, car à l'époque de Luther, cela consistait tout de même à y aller, à l'école... Étrangement, nous utilisons maintenant cette expression pour signifier le fait de ne pas se rendre à l'école ou sur son lieu de travail, pour profiter de flâneries. On peut « sécher » les cours pour se cacher derrière les buissons, mais il est rarement question d'enseignement secret. À moins que...

(sources principales : his toire-presse.fr ; history.com ; expressio.fr)

Martin Luther (1483-1546) est un moine allemand, professeur de théologie à l'Université de Wittenberg, en Saxe. Le 31 octobre 1517, il s'affiche sur la porte de l'église de sa ville avec 95 thèses où il dénonce les scandales de l'Église de son temps.Il reproche à l'Église catholique des abus, tels que la simonie, c'est-à-dire l'achat de biens spirituels ou de charges...

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