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Sport - Formule 1 - Analyse

La dérive du mythe Ferrari

Après deux saisons désastreuses et des défections tonitruantes, la Scuderia prie pour un miracle afin de retrouver sa place sur les podiums.

La passion des tifosi au GP de Monza. Photo Twitter/Fernando Alonso

Demandez à un enfant de dessiner une voiture de course, il la coloriera en rouge. C'est le résultat du palmarès et de l'histoire inégalables des Ferrari rouges en sport automobile. De 1950 à nos jours, la Scuderia Ferrari a toujours été présente au premier plan de la formule 1 et a écrit les plus belles pages de ce sport. Cette notoriété a fait de Maranello la Mecque de tous les pilotes automobiles, et du circuit de Fiorano le lieu de pèlerinage des passionnés.
Cette année, la marque au cheval cabré est sur le point de mettre un terme à un chapitre de son histoire. Un chapitre entamé après la première retraite de Michael Schumacher et le départ de Ross Brown. Il avait démarré sur les chapeaux de roue en 2007, avec un double titre pilote et constructeur, mais se termine aujourd'hui de façon beaucoup plus morose avec des échecs, des départs et des remises en question. Retour sur cette fin désastreuse...

Une illusion à 400 millions d'euros
Ferrari a connu une saison 2013 décevante. Encore une fois dominée par RedBull et Sebastian Vettel, l'équipe italienne a décidé à la mi-saison de mettre un terme au développement de la F138 pour se focaliser sur la nouvelle F14T. Toutes les cartes étaient entre les mains de la Scuderia pour repartir de l'avant : la réglementation des moteurs 1.6 litres V6 est entrée en vigueur, leur soufflerie – un temps délocalisée chez Toyota en Allemagne – a été remise à disposition à côté de leur usine et de Fiorano, et de nouveaux ingénieurs expérimentés ont été embauchés. Le timing était parfait pour recommencer à zéro et, surtout, pour avoir quelques mois d'avance sur RedBull et Renault, qui n'ont rien lâché jusqu'à la fin de la saison 2013.
Le président Luca Di Montezemelo a dû réunir un budget ahurissant de 400 millions d'euros, pour remettre son équipe sur les rails. Côté pilotes, il a marqué l'histoire en engageant (pour la première fois depuis 1952) deux champions du monde pour une même saison : Kimi Raïkkonen et Fernando Alonso. En mars 2014, à l'aube de la nouvelle saison, les tifosi avaient toutes les raisons d'être optimistes, même si quelques-uns craignaient une prise de bec entre leurs deux pilotes vedettes. Car pour ceux qui ont la mémoire courte, Ferrari avait déjà vécu une telle mésaventure entre Gilles Villeneuve et Didier Pironi au GP d'Imola en 1982.
Mais tout cela n'était qu'illusion... La saison 2014 a très mal démarré. Pas de podium lors des trois premières courses et Raïkkonen, méconnaissable, avait du mal à s'adapter au nouveau système de freinage électrique. L'aérodynamisme de la monoplace était loin d'être satisfaisant et le moteur, s'il s'avérait fiable, était très peu performant. En début de saison, Ferrari n'accusait plus un grand retard sur RedBull, mais était à des années-lumière de Mercedes, la nouvelle force en présence. Du coup, le directeur de l'équipe, Stefano Domenicali, a démissionné en avril, plongeant la Scuderia dans la crise.
Pas de miracle non plus lors de la suite de la saison. Alors que Renault et RedBull se sont ressaisis, la F14T faisait du surplace. Alonso n'arrivait plus à compenser ce manque de performance par ses coups de volant et a commencé à voir son rêve d'être titré avec les rouges s'évanouir. Idem au niveau stratégique : il fut un temps où les McLaren, Williams, Renault et autres craignaient le flair des dirigeants de Ferrari. Cette année, ce département a cumulé les maladresses et les étourderies, comme à Singapour et en Espagne, en ratant le timing du passage au stand, ou à Spa où tout simplement les mécanos ont tardé à évacuer la grille de départ.

Sur un air de déjà-vu
Le bilan de la saison est catastrophique : deux podiums et une médiocre 4e place au championnat. Ferrari n'a pas connu pareil désastre depuis 1992. Sur ce constat d'échec, l'emblématique Di Montezemolo, autrefois poulain du Commendatore Enzo Ferrari, a décidé de jeter l'éponge ; et Alonso a annoncé son départ de chez les rouges (probablement pour McLaren).
En 2015, le défi s'annonce difficile à relever. Si Vettel semble être la piste la plus probable pour remplacer Alonso, il ne pourra pas effectuer les premiers essais de novembre à cause d'une clause dans son contrat avec RedBull. Un gros handicap quand des fuites provenant de Maranello insinuent que la nouvelle monoplace est, à ce stade, encore moins performante que la F14T ! De plus, sur les circuits, Mercedes reste intouchable au niveau de son châssis et de son moteur. En outre, Honda revient dans le championnat en tant que motoriste de McLaren et une rumeur folle annonce Audi en F1 dès 2016. La marque aux anneaux, imbattable en courses d'endurance, pourrait racheter la filiale F1 de RedBull, avec à la tête de l'équipe... Stefano Dominicali.
Sur un air de déjà-vu donc, Maranello se creuse aujourd'hui les méninges pour sortir du gouffre. Il y a 20 ans, la Scuderia cumulait les saisons désastreuses avant de recruter trois phénomènes : Michael Schumacher, Jean Todt et Ross Brown. Quelques années plus tard, l'écurie passait de sa pire phase à la plus glorieuse de l'histoire de la F1. Reste à savoir si Sebastian Vettel sera réellement le digne successeur de Schumacher et si la Scuderia retrouvera de nouveaux magiciens pour la diriger...

Demandez à un enfant de dessiner une voiture de course, il la coloriera en rouge. C'est le résultat du palmarès et de l'histoire inégalables des Ferrari rouges en sport automobile. De 1950 à nos jours, la Scuderia Ferrari a toujours été présente au premier plan de la formule 1 et a écrit les plus belles pages de ce sport. Cette notoriété a fait de Maranello la Mecque de tous les...

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