Présidée par le juge David Re, la chambre de première instance du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a entendu hier la suite du témoignage du chef adjoint du protocole de Rafic Hariri, Mohammad Mneimneh, invité à répondre au contre-interrogatoire de la défense.
M. Mneimneh, qui fut pratiquement le bras droit de Wissam el-Hassan, chef du protocole et
personnage-clé ayant joué un rôle principal auprès de l'ancien Premier ministre, a éludé une série de questions sur le fonctionnement du bureau du protocole, son organisation intérieure, l'agencement du programme des rendez-vous de Rafic Hariri et surtout l'absence intrigante, du moins pour la défense, de Wissam el-Hassan dans le convoi le jour de l'assassinat.
On demande notamment au témoin si l'absence de ce dernier avait été signalée d'une manière ou d'une autre par écrit. « Non, elle avait été exprimée verbalement », affirme le témoin. Et s'il accompagnait généralement le Premier ministre aux sessions parlementaires. À cette interrogation, le témoin répond positivement, soulignant que Wissam el-Hassan aurait probablement accompagné Rafic Hariri le jour du 14 février à l'Assemblée s'il n'était pas occupé à passer son examen à l'Université libanaise.
M. Mneimneh sera longuement interrogé par la défense sur une précédente déposition qu'il avait faite en 2006 et dans laquelle il affirmait avoir « nerveusement » demandé à son patron la raison pour laquelle il n'avait pas donné signe de vie avant 15h30, soit deux heures et demie après l'assassinat. Ce à quoi le témoin répond qu'il était énervé contre lui « parce qu'il était inquiet et se faisait des soucis pour lui », rappelant l'état de dépression générale qui prévalait ce jour-ci.
On apprendra par la même occasion que Wissam el-Hassan avait « présenté sa démission à Rafic Hariri » quelques jours avant l'assassinat du 14 février, le témoin n'ayant pu confirmer si la démission avait été ou non acceptée par l'ancien Premier ministre.
Devant les juges qui l'interrogeaient à tour de rôle – pour clarifier certains propos, s'enquérir sur des certaines questions confuses, ou tout simplement rectifier le tir après certaines interventions de la défense –, M. Mneimneh évoque l'inquiétude de Rafic Hariri les derniers temps avant son assassinat, précisant que ce dernier avait cessé de mettre au courant l'équipe chargée du protocole de ses déplacements.
La défense s'attarde également sur l'organisation du registre où sont consignés les noms des visiteurs de l'ancien chef de gouvernement, les noms « fictifs » utilisés lorsque certaines personnalités devaient rester anonymes. Le témoin tente alors d'expliquer le problème posé par la visite à Koraytem d'officiers de l'armée ou des FSI – qui devaient rester anonymes, dit-il, puisqu' ils étaient officiellement interdits de rencontrer des politiques au risque de mettre en péril leur fonction.
Aujourd'hui, ce sera le tour du chef du bureau de presse de Rafic Hariri, Maalouf Daouk, de livrer son témoignage. Le témoin a déjà fait un bref passage hier pour expliquer ses fonctions auprès de l'ancien Premier ministre, l'organisation du travail et sa relation avec Rafic Hariri. Une partie de l'audience d'aujourd'hui devrait également être consacrée en principe à un débat juridique qui ne manquera pas d'intérêt, en tous les cas pour les spécialistes.
Lire aussi
Procès Hariri : les visites secrètes et nocturnes de Rustom Ghazalé à Koraytem
M. Mneimneh, qui fut pratiquement le bras droit de Wissam el-Hassan, chef du protocole etpersonnage-clé ayant joué un rôle...
commentaires (4)
ET QUAND LE NORD... EX BORNES... S'ENRHUME... LE SUD... DE L'INTÉRIEUR... TOUSSE !
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 34, le 13 novembre 2014