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Liban - Salon du livre

Le cri d’alarme de Sofia Amara : Face au mutisme occidental, Daech et le régime syrien se renforcent mutuellement

Sofia Amara et Michel Hajji Georgiou, mardi soir, au Biel, lors de la rencontre autour du livre « Infiltrée dans l’enfer syrien ». Photo Joseph Barrak

C'est un émouvant cri du cœur, ou plutôt un véritable cri d'alarme, qu'a lancé Sofia Amara mardi soir au cours d'une rencontre-débat autour de son dernier ouvrage Infiltrée dans l'enfer syrien (aux éditions Stock). Grand reporter, spécialiste des affaires du Proche-Orient, auteur de plusieurs documentaires, Sofia Amara – Française d'origine marocaine – a été l'un des premiers journalistes occidentaux à pouvoir témoigner sur le terrain des horreurs perpétrées par le régime syrien depuis le début du soulèvement de 2011.
Conduit par notre collègue Michel Hajji Georgiou, le débat s'est déroulé au Salon du livre francophone, au Biel, en présence de nombreux journalistes et de plusieurs personnalités politiques, diplomatiques et universitaires, dont notamment le député Marwan Hamadé, le ministre de l'Information Ramzi Jreige, l'ancien député Misbah Ahdab et le responsable des relations extérieures du Courant patriotique libre, Michel de Chadarevian.


Au début de la rencontre, Michel Hajji Georgiou a mis l'accent sur le « désarroi » de certains journalistes face à la tournure prise par le printemps arabe, notamment en Syrie et en Irak, dénonçant à ce sujet la « déshumanisation » du conflit syrien et la « virtualisation » de cette guerre du fait du trop-plein d'images qui a pour résultat de banaliser gravement les massacres dont se rendent coupables les forces fidèles à Bachar el-Assad.

 

(Voir : Et vous, quel livre vous a le plus marqué ?)


Répondant ensuite aux questions et observations de M. Hajji Georgiou, l'auteur a souligné que la Syrie est devenue victime d'un déplorable black-out médiatique au niveau des puissances occidentales. « Il fallait briser ce black-out, a-t-elle lancé. Rédiger cet ouvrage a été pour moi une tâche traumatisante. Le plus dur à supporter pour moi était le grand mensonge qui entourait, et qui entoure toujours, la guerre syrienne », a relevé Sofia Amara, avec la passion du journaliste engagé dans la défense des grandes causes nobles et dans la dénonciation de la profonde injustice dont est victime le peuple syrien face à la tyrannie du pouvoir en place qui bénéficie, pour poursuivre sa sale besogne, du mutisme complice de certaines puissances occidentales, dont notamment l'administration Obama. Et de poursuivre dans ce cadre : « J'ai senti que je devais écrire pour dénoncer la compromission, pour m'élever contre ce qui aurait pu être perçu comme un moindre mal mais qui, en réalité, a abouti au mal absolu. Il fallait rappeler comment la guerre syrienne a commencé, sous l'impulsion de gens qui partageaient les mêmes valeurs que nous. »


Michel Hajji Georgiou soulignant que le régime syrien a fait preuve, en définitive, du degré de violence le plus élevé avec les non-violents, Sofia Amara a relaté sur ce plan qu'elle a recueilli au début du soulèvement les témoignages de jeunes Syriens qui étaient parfaitement conscients de la nécessité de s'en tenir à des méthodes d'action pacifiques afin de ne pas tomber dans le piège du régime qui avait pour but de « jihadiser la révolte ». L'auteur a rappelé à ce propos qu'en 2011, quelques mois après le début de la crise, 378 prisonniers jihadistes, parmi les plus dangereux, ont été libérés des geôles syriennes et « lâchés dans la nature pour afficher à la face du monde une image jihadiste de la révolution, alors que dans le même temps des milliers de civils innocents étaient jetés en prison ».
Et Sofia Amara d'ajouter : « J'ai filmé en 2011 une scène montrant des enfants tenant des fleurs. À l'instant même où l'un d'eux a crié " selmieh, selmieh " (« pacifisme, pacifisme »), l'armée a tiré dans le tas à balles réelles, faisant ce jour-là non moins de 175 morts. » Soulignant que de nombreux Syriens ont été formés aux méthodes d'action non violente, l'auteur a dénoncé « les techniques employées par le régime pour entraîner la révolte dans la militarisation afin de justifier la répression sanglante ». « La chute de Bab Amer a été un tournant dans la militarisation de la révolte », a-t-elle affirmé sur ce plan.


Sofia Amara a stigmatisé dans ce cadre le mutisme des puissances occidentales face aux massacres perpétrés par les forces de Bachar el-Assad, relevant à ce sujet que la position de la France a été la plus digne dans l'affaire syrienne. « Mais la France a été lâchée par l'administration américaine », a déploré l'auteur.
En réponse à une question de Michel Hajji Georgiou sur les perspectives possibles dans le contexte actuel, Sofia Amara a déclaré : « Il faut que l'opinion occidentale comprenne que tant que le régime syrien reste en place, Daech se renforcera de plus en plus. L'Occident doit comprendre que le maintien du régime renforce Daech et vice versa. Il faut briser la conspiration du silence, car Daech et le régime sont deux faces d'une même médaille », a-t-elle conclu.

 

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commentaires (4)

Si pleurer sur sa propre stupidite pouvait arranger les choses , on en finirait pas d'entendre gemir en occicon des 27 + les us . Ils l'ont cherche , ils l'ont eu . Dans le baba !

FRIK-A-FRAK

17 h 20, le 06 novembre 2014

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Commentaires (4)

  • Si pleurer sur sa propre stupidite pouvait arranger les choses , on en finirait pas d'entendre gemir en occicon des 27 + les us . Ils l'ont cherche , ils l'ont eu . Dans le baba !

    FRIK-A-FRAK

    17 h 20, le 06 novembre 2014

  • ON NE RENFORCE PAS QUE CES DEUX... MAIS LES KURDES D'IRAQ SURTOUT, LE RÉGIME DE BAGDAD ET LES TRIBUS SUNNITES... POUR CONSACRER L'ÉCLOSION DE MINI ETATS... AVEC LA BÉNÉDICTION DE L'IRAN ET DE LA SAOUDITE AUSSI... QUI RECHIGNENT ENCORE UN PEU MAIS N'ONT PAS LES CAPACITÉS DU CHOIX !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 26, le 06 novembre 2014

  • Sophïa souvent raconte comment les Révolutionnaires Sains, sous la pression du bääSSyrien, quittèrent leur corps et rentrèrent chez eux ; comment ils furent mis au ban de la société avec la flétrissure des vagabonds par ce haïssable système policier sorti de ses sales repaires en une nuit où tous les chats étaient gris ; comment ils furent désarmés, détenus ou renvoyés avec une feuille de route imposée. Sophïa est la 1ere qui a réussi à raconter 1 action aussi infamante avec toute l'indignation qui convient. Et déclare que la mesure a été prise sur la requête expresse de l’aSSadique. Puis lit l'attestation élogieuse, signée par l’aSSadiot, remise à l'un d’eux au moment où il quittait le corps, en lui opposant 1 feuille de route digne d'1 vagabond ; établie par "décision" aSSadique. Elle signale les menaces d’assassinats et de tortures contenues dans cet "hygiéNique" papier, et apporte 1 document qui dément l'affirmation du bääSSdiot suivant laquelle la mesure aurait émané du Liban ; et demande si par hasard il n'y aurait pas à Beryte une 5ème colonne bääSSyriaNique ! Pour la énième fois, ce lionceau est pris en flagrant délit de contre-vérité. Acculés, ses "(c)hébéls" sont finalement obligés de balbutier some excuses, alors qu’ils voulaient leur prendre leurs armes à ces grands hommes. C'n'est en somme rien, Rien d'autre qu'1 goujaterie. Ils n'ont donc pu tolérer que ces "bandes" armées mais Révolutionnaires et Saines, parcourent "leur" bääSSyrie sans "leur" autorisation !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 57, le 06 novembre 2014

  • Il faut être super lâche comme Mr Complex Obama; super têtu et bouché comme l'incurable infecté par le virus soviétique, le petit tsar Poutine; super sectaire fanatique et aveugle comme les mollahs d'Iran et les nôtres; pour ne pas percevoir que "Daech et le régime de Damas sont deux faces d'une même médaille". En plus, ces personnages partagent totalement avec la tyrannie nazie la responsabilité de la création et de la consolidation de Daech en Syrie et de sa jonction avec son homologue irakienne.

    Halim Abou Chacra

    06 h 19, le 06 novembre 2014

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