Rechercher
Rechercher

Campus

Étudiants et enseignants de travailleurs étrangers

Dimanche, 9h. La salle du centre AltCity, rue Hamra, s'anime de joyeux piaillements. Des travailleurs migrants vont oublier, l'espace d'une journée, leur dur quotidien pour s'adonner à l'apprentissage des langues et de l'informatique.

Apprentissages, rires et bonne humeur sont au rendez-vous de ces dimanches pas comme les autres pour les travailleurs migrants.

Le silence s'installe. Le «professeur» entre en classe. 23 ans à peine. Il s'assoit face aux élèves qui suivent attentivement le cours d'anglais. «Ils ont compris que cette langue est le seul moyen de s'exprimer et de faire entendre leurs droits», explique Rami Chukr, étudiant en 4e année de psychologie à la LAU et responsable de la coordination de l'anglais au sein de l'association Migrants Workers Task Force (MWTF). Et c'est cette absence de droits de ces personnes venues du Népal, du Sénégal, du Cameroun, de l'Éthiopie et de la Côte d'Ivoire pour travailler au Liban, et le souvenir de la brutalité de leurs voisins « qui battaient leur employée éthiopienne sans qu'elle puisse porter plainte », qui l'ont poussé à entreprendre quelque chose pour ces travailleurs. Rami découvre l'existence d'une ONG, la Model Arabe League, qui défend les droits des migrants. Il décide alors de donner des cours d'anglais – « la seule chose que je pouvais faire à 17 ans », dit-il – aux travailleurs et aux étudiants du cycle secondaire, une mission qu'il poursuit jusqu'à ce jour, mais au sein de l'association MWTF créée par deux Libanais il y a cinq ans.

Droit, éveil et divertissement
Aujourd'hui, ils sont plus de 80 étudiants de différentes universités libanaises qui enseignent, tous les dimanches, l'anglais, le français et l'informatique à «ces minorités à risque». «Face au laxisme des ambassades qui ne font rien pour défendre leurs ressortissants, à l'ampleur des problèmes rencontrés, aux harassements sexuels dont font l'objet ces femmes dans les transports publics, aux violences, aux morts subites et aux suicides, souvent tus, des employées de maison, nous avons décidé de créer une autre association, The Antiracism Mouvement, qui, elle, s'occupe des droits et de la défense de ces travailleurs», explique Omar Harfouche, étudiant en 7e année de médecine à l'USJ et coordinateur au sein de l'association MWTF.
Au fil des années, les étudiants élargissent leur champ d'action, organisant des campagnes de sensibilisation sur la santé, des dépistages de maladies chroniques proposés par des internes et des résidents des universités, des activités culturelles, danses, chants, théâtre. Il y a un an, des étudiants en art ont créé une pièce de théâtre, Shouting without listening, basée sur le vécu souvent pénible de ces travailleurs au Liban. Aujourd'hui, c'est un film écrit par une Éthiopienne qu'ils ont traduit en arabe et qui va être joué par de grands acteurs connus. «Finalement ce que recherchent ces personnes, c'est une dignité souvent oubliée, mais surtout une reconnaissance de leurs droits, comme tout autre travailleur étranger, qui les protégerait contre les injustices.»

Le silence s'installe. Le «professeur» entre en classe. 23 ans à peine. Il s'assoit face aux élèves qui suivent attentivement le cours d'anglais. «Ils ont compris que cette langue est le seul moyen de s'exprimer et de faire entendre leurs droits», explique Rami Chukr, étudiant en 4e année de psychologie à la LAU et responsable de la coordination de l'anglais au sein de l'association...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut